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Interactions et ancrage territorial des industries créatives: le cas de la Belle-de-Mai à  Marseille

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par hélène sEVERIN
Université Aix-Marseille - Master 2 géographie du développement 2015
  

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Graphique 17 : récurrence des consommations de biens ou de services des salariés dans le troisième arrondissement

Concernant la récurrence de ces consommations exposée dans le graphique ci-dessus, on remarque que les taux sont quasi les mêmes pour tous les pôles. Une part faible mais notable des salariés qui consomment dans le troisième le font tous les jours, soit 14,6 pour la Friche, 10,6% pour le Pôle Média et 12,8% pour le Pôle Patrimoine (attention : ces taux sont basés sur l'ensemble des salariés qui consomment dans le troisième, et non sur l'ensemble des salariés). Ensuite, on a entre 35% et 45% qui consomment 1 à 2 fois par semaine, environ 40% le font une fois par mois et seulement 5 à 10% une fois par an. Il semblerait donc que les salariés se rendent tout de même dans le troisième arrondissement dans le but d'y consommer, ce qui est un bon point pour l'économie locale. Mais la récurrence est assez faible : les salariés ne s'y rendent que de façon ponctuelle, ce qui ne permet pas de dynamiser le territoire.

Les deux pôles culturels que sont la Friche et le Pôle Patrimoine semblent donc être constitués d'individus qui sont plus ancrés sur le territoire que le Pôle Média qui rassemble des industries créatives. Cela revient à se demander en quoi le secteur d'activité peut jouer sur les relations qu'on les individus avec leur environnement ? Finalement, est-ce que les créatifs sont plus renfermés sur eux-mêmes ? Est-ce qu'ils ne restent pas simplement en groupe de créatifs et ne s'ouvrent pas au reste du monde ? Est-ce que, au contraire, les individus qui appartiennent au secteur culturel ne sont pas plus ouverts ? Ces questions reviennent à nous demander si, finalement, une Friche culturelle n'est pas forcement plus ancrée qu'un cluster créatif, dans sa façon d'être spontanée, mais aussi dans la manière des artistes de faire un chemin au milieu de la ville. Le cluster créatif ne serait-il pas, au contraire, moins ancré, par son caractère institutionnel fort, et son but principal de créer un écosystème et non pas d'offrir une culture nouvelle comme c'est le cas dans la Friche. En fin de compte, toutes ces questions reviennent à nous demander si la Friche peut être un cluster, et si le fait qu'elle devienne un cluster ne va pas la renfermer sur elle même ? Toutes ces questions sont des interrogations auxquelles il serait difficile de répondre en un seul mémoire. Il faudrait sans doute des années de recherche, de comparaison, et d'études de cas pour en tirer des conclusions acceptables. Notre but ici est simplement de démontrer l'ancrage territorial des entreprises à la Belle-de-Mai, et non pas de savoir si la Friche culturelle peut devenir un cluster.

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