Graphique 17 :
récurrence des consommations de biens ou de services des salariés
dans le troisième arrondissement
Concernant la récurrence de ces consommations
exposée dans le graphique ci-dessus, on remarque que les taux sont quasi
les mêmes pour tous les pôles. Une part faible mais notable des
salariés qui consomment dans le troisième le font tous les jours,
soit 14,6 pour la Friche, 10,6% pour le Pôle Média et 12,8% pour
le Pôle Patrimoine (attention : ces taux sont basés sur
l'ensemble des salariés qui consomment dans le troisième, et non
sur l'ensemble des salariés). Ensuite, on a entre 35% et 45% qui
consomment 1 à 2 fois par semaine, environ 40% le font une fois par mois
et seulement 5 à 10% une fois par an. Il semblerait donc que les
salariés se rendent tout de même dans le troisième
arrondissement dans le but d'y consommer, ce qui est un bon point pour
l'économie locale. Mais la récurrence est assez faible : les
salariés ne s'y rendent que de façon ponctuelle, ce qui ne permet
pas de dynamiser le territoire.
Les deux pôles culturels que sont la Friche et le
Pôle Patrimoine semblent donc être constitués d'individus
qui sont plus ancrés sur le territoire que le Pôle Média
qui rassemble des industries créatives. Cela revient à se
demander en quoi le secteur d'activité peut jouer sur les relations
qu'on les individus avec leur environnement ? Finalement, est-ce que les
créatifs sont plus renfermés sur eux-mêmes ? Est-ce
qu'ils ne restent pas simplement en groupe de créatifs et ne s'ouvrent
pas au reste du monde ? Est-ce que, au contraire, les individus qui
appartiennent au secteur culturel ne sont pas plus ouverts ? Ces questions
reviennent à nous demander si, finalement, une Friche culturelle n'est
pas forcement plus ancrée qu'un cluster créatif, dans sa
façon d'être spontanée, mais aussi dans la manière
des artistes de faire un chemin au milieu de la ville. Le cluster
créatif ne serait-il pas, au contraire, moins ancré, par son
caractère institutionnel fort, et son but principal de créer un
écosystème et non pas d'offrir une culture nouvelle comme c'est
le cas dans la Friche. En fin de compte, toutes ces questions reviennent
à nous demander si la Friche peut être un cluster, et si le fait
qu'elle devienne un cluster ne va pas la renfermer sur elle même ?
Toutes ces questions sont des interrogations auxquelles il serait difficile de
répondre en un seul mémoire. Il faudrait sans doute des
années de recherche, de comparaison, et d'études de cas pour en
tirer des conclusions acceptables. Notre but ici est simplement de
démontrer l'ancrage territorial des entreprises à la
Belle-de-Mai, et non pas de savoir si la Friche culturelle peut devenir un
cluster.
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