Chapitre 3 : encastrement
individuel des salariés au sein quartier
L'ancrage territorial, comme défini
précédemment, se décline en trois points :
l'encastrement des entreprises (c'est-à-dire les relations qu'ont les
entreprises avec le territoire), l'encastrement des individus (le rapport
qu'ont les salariés avec le territoire) et enfin l'encastrement spatial
(des entreprises et des individus). Après avoir étudié
l'encastrement des entreprises et leur encastrement spatial, nous allons donc
étudier, dans ce dernier chapitre l'encastrement des individus, pour
pouvoir donner une conclusion plus significative sur l'ancrage territorial des
entreprises.
1. Les
consommations des salariés dans le troisième arrondissement
a) Comment se mesure la consommation des salariés dans
le troisième arrondissement ?
Afin de calculer l'encastrement des individus sur le
territoire, nous avons réalisé une enquête pour savoir
quels sont leurs types de consommation sur ce territoire, leurs
récurrences, etc. Nous avons donc, sur un total de 247 réponses,
obtenu les résultats qui vont suivre. Bien que ce panel ne
représente qu'environ 17% des salariés du Pôle
Belle-de-Mai, nous tenterons d'en tirer un certain nombre de conclusions nous
amenant à comprendre l'ancrage territorial des associations et
entreprises des pôles. Nous avons notamment demandé aux
salariés s'il leur arrivait d'avoir recours à de la consommation
de biens ou de services dans le troisième arrondissement ; si oui,
quelle en était la fréquence ; quel était le type de
ces consommations ; et pourquoi y avaient-ils recours ? Nous avons
choisi de poser la question à échelle de troisième
arrondissement car les données majeures de l'INSEE dont nous disposons
et que nous avons analysées précédemment étaient
aussi à échelle du troisième arrondissement.
Après analyse des questionnaires, nous obtenons les
graphiques suivants :
Graphique 16 : taux
de consommation de biens ou de services dans le troisième arrondissement
par les salariés du Pôle de la Belle-de-Mai
On constate qu'une grande majorité des salariés
ont recours à des biens ou des services dans le troisième
arrondissement. La Friche étant la structure où le plus grand
nombre de salariés consomment dans le troisième, cela confirme
l'hypothèse que c'est la structure la mieux ancrée. En effet, non
seulement la Friche a élaboré des projets pour intégrer
les gens du quartier à son activité, mais il semblerait que les
salariés font également l'effort de s'y rendre et de participer
à l'économie locale.
Le Pôle Patrimoine garde un taux relativement
élevé de consommation de ces salariés dans le
troisième arrondissement. Environ 85% d'entre eux se sont
déjà rendus dans l'arrondissement pour des achats. Il semblerait
donc que bien que les structures du Pôle Patrimoine soient très
renfermées et très peu ouvertes sur le quartier (et sur tout
autre quartier d'ailleurs puisque mis à part les réserves du
MUCEM et les archives, aucune structure n'accueille du public), les
salariés restent tout de même proches de leur quartier.
Enfin, le Pôle Média est l'îlot où
le taux de consommation des salariés dans le troisième
arrondissement est le plus faible. En effet, seulement 57% des salariés
ont déjà consommé dans le troisième, soit un peu
plus de la moitié. Ce chiffre est faible lorsque l'on voit l'ampleur du
Pôle Média qui rassemble quasiment 1000 personnes. Finalement, les
salariés, autant que leur entreprise, ne semblent pas
s'intéresser à ce qu'il se passe dans le quartier et plus
largement dans le troisième arrondissement.
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