c) Des partenariats en dehors de la
Belle-de-Mai plus représentés ?
Puisque les entreprises ne travaillent pas en synergie ni en
collaboration, avec qui travaillent-elles ? Pourquoi sont-elles à
Marseille, à la Belle-de-Mai, si elles n'ont pas d'interactions entres
elles ? Ce n'est sans doute pas pour le quartier puisque, mis à
part la Friche qui a toujours eu pour objectif de dynamiser le quartier, les
deux autres îlots n'ont pas de directive liée au quartier. Par
contre, ces entreprises et associations semblent avoir des partenariats avec
des entreprises implantées ailleurs. C'est par exemple le cas des
réserves des musées dont la représentante, Dominique
SAMANNI, nous a expliqué avoir des partenariats avec le monde entier.
Nous nous sommes donc interrogés sur ces partenariats et nous avons
intégré cette interrogation à notre questionnaire
personnel auprès des salariés du Pôle de la Belle-de-Mai.
Cela se traduit par les pourcentages suivants :
· 75 % des salariésdes structures auxquelles
appartiennent les salariés de la Friche ont des partenariats en dehors
de la Belle-de-Mai
Graphique 12 :
répartition des partenariats des salariés de la Friche selon
l'échelle
· 26 % des salariés du Pôle Média ont
des partenariats en dehors de la Belle-de-Mai
Graphique 13 :
répartition des partenariats des salariés du Pôle
Média selon l'échelle
· 53 % des salariés du Pôle Patrimoine ont
des partenariats en dehors de la Belle-de-Mai
Graphique 14 :
répartition des partenariats des salariés du Pôle
Patrimoine selon l'échelle
Lorsque l'on compare les données, on remarque que les
salariés de la Friche ont plus de partenariats en dehors de la
Belle-de-Mai que ceux des deux autres îlots. Ils ont d'ailleurs trois
fois plus de partenariats que ceux du Pôle Média. Les partenariats
à la Friche sont aussi plus dispersés concernant la distance que
pour les deux autres pôles. Les salariés du Pôle
Média n'ont aucun partenariat en dehors du territoire national.
Finalement, si l'on regarde les taux de partenariats intra-régionaux,
ont peut dire que les partenariats duPôle Médiasont
peut-être les plus ancrés sur le territoire marseillais. On y
enregistre le plus fort taux d'interaction avec des entreprises à
Marseille et seulement 10% des partenariats vont au-delà de la
région. Malgré tout, seul 26% des salariés ont des liens
avec l'extérieur. Tout en sachant désormais qu'il existe peu -
voir pas- d'interactions au Pôle de la Belle-de-Mai, les entreprises du
Pôle Média semblent renfermées sur elles-mêmes, elles
travaillent seulement et purement pour elles. On voit d'autant plus cette
écart avec les autres îlots puisque, comme nous l'ont
expliquées bon nombre de personnes lors des entretiens, le but du
Pôle Média est de faire de l'argent, de créer une
activité économique durable, alors que la Friche a un penchant
associatif, elle est très tourné vers le quartier, vers
l'international, et le Pôle Patrimoine et un centre de conservation, et
non de création de richesse ou d'une économie pérenne. La
Friche et le Pôle Patrimoine ont d'ailleurs beaucoup plus de liens infra
Belle-de-Mai. Plus de sept personnes sur dix ont des partenariats avec des
entreprises en dehors de Marseille et dans ces partenariats, 38% sont en dehors
de la région. La Friche prouve, là encore, son
attractivité qui permet de rendre Marseille compétitive sur le
plan culturel. Enfin, le Pôle Patrimoine, étant un centre de
conservation, à autant de liens avec la région qu'avec l'ensemble
de la France. Il y a aussi des collaborations avec d'autres pays, notamment
pour les prêts d'oeuvres.
Finalement, les entreprises n'ont visiblement pas choisi
d'être à la Belle-de-Mai pour la proximité
géographique et organisée avec celles déjà sur
site. Ou alors, elles l'ont choisit en vue du projet annoncé mais il
s'avère que ces liens ont du mal à se mettre en place. Le
Pôle Patrimoine a été implanté ici par la ville, le
Pôle Média aussi. La réhabilitation de ces deux
bâtiments est d'ailleurs venue après le succès de la Friche
qui elle a été décidé par une association. Et bien
que ces structures louent les locaux, les entreprises qui s'y installent sont
souvent sélectionnées selon leur profil.
Dans un cluster, le principe est simple. Les entreprises
choisissent de venir s'implanter à un endroit pour être proches
d'entreprises qui ont déjà des liens avec elles où qui
font partie du même secteur d'activité. On trouve également
d'autres cas ou c'est une seule personne qui choisit les structures qui
rejoindront du cluster afin de pouvoir y créer un projet commun. Pour
résumer, au sein des clusters, les entreprises sont en
concurrence/coopération. À la Belle-de-Mai, la concurrence est
certaine. Les entreprises du Pôle Média par exemple tentent au
mieux de tirer leur épingle du jeu et d'être les plus reconnues,
les plus productives. Mais alors, où est la coopération ?
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