Conclusion
La trésorerie est donc un domaine très sensible
qu'il faut gérer de façon quotidienne avec quelques outils et
surtout une véritable stratégie. Mais si la problématique
semble basique, la combinaison des contraintes rend les choses plus complexes.
Une gestion efficace des risques constitue alors la pierre angulaire du
succès des entreprises, quels qu'en soient le secteur d'activité
ou la taille. Une bonne gestion des risques nécessite à la fois
une forte culture en matière de risque, un bon dispositif de
contrôle interne et un programme solide couvrant l'ensemble de
l'entreprise.
Chapitre 2 : Audit des procédures du cycle
trésorerie
Un audit des procédures est un audit porté sur
un ensemble de systèmes qui conduit à contrôler de nombreux
sous-systèmes pour une partie spécifique: par exemple la
procédure d'enregistrement dans les comptes, la centralisation
comptable, la procédure de mise à jour des fichiers clients,
fournisseurs, produits, personnel, etc. (Henri BOUQUIN, 1996).
Un système est un ensemble qui comprend des
procédures, des éléments intentionnels, des
éléments décisionnels et qui porte sur une partie de
l'entreprise, nettement délimitée (Jean Charles BECOUR, Henri
BOUQUIN, 1996: 30-31).
Selon Lionel COLLINS et Gérard VALIN, (1992: 198),
« les procédures revêtent un caractère plus ou
moins formel et certains services spécialisés, tels que: le
bureau des méthodes pour la production, les études commerciales
pour les ventes, contribuent à l'organisation des fonctions et codifient
les procédures sous forme de manuel de ventes pour les
représentants, les tableaux d'ordonnancement... C'est donc par rapport
à ces règles écrites que l'auditeur appréciera le
bon déroulement des opérations ».
Dans un audit de système, l'auditeur s'attache à
déceler les inaptitudes du système examiné, par exemple
l'audit du système de facturation qui vérifie que le
système produit des factures justes pour les clients
bénéficiaires des produits ou prestations de l'entreprise.
A ce niveau, si nous essayons d'analyser cette assertion
d'Henri BOUQUIN (1996) sur le fond, le système doit assurer le respect
de la politique des prix, délais et conditions de vente, la mise
à jour correcte des différents fichiers d'une part et d'autre
part, sur la forme le système de facturation doit assurer le respect de
la présentation légale des documents, des principes de
conservation des documents ou des informations en matière de
prescription légale. Tous ces points de contrôle interne sont
majeurs dans la couverture d'audit. Ce qui nous permet de dire que: «
L'appréciation du dispositif d'un contrôle interne qui consiste
à vérifier sa conception et son fonctionnement passe par
plusieurs étapes mises en place par l'entreprise ». (CNCC,
Dayan & AI. 1999). Ces étapes sont:
Ø la prise de connaissance des procédures mises
en place par l'entreprise;
Ø la description du système;
Ø la vérification de l'existence
réelle;
Ø l'évaluation des risques liés à
la conception et ;
Ø la vérification du fonctionnement des
procédures.
2.1. La mise en oeuvre de l'audit du cycle
trésorerie
Afin d'émettre une opinion sur le fonctionnement des
procédures. L'auditeur doit suivre une démarche
méthodologique pour s'assurer de leur correcte application. C'est pour
cela, compte tenu du domaine à auditer, nous avons effectué les
travaux suivants:
2.1.1. La prise de connaissance du système
La prise de connaissance du système doit permettre
à l'auditeur d'appréhender le circuit de traitement manuel ou
informatique de l'information, et cela, depuis l'initiation d'une
opération jusqu'à sa traduction dans les comptes annuels de
l'entreprise.
La connaissance de l'entreprise comprend la
compréhension de l'environnement dans lequel elle se situe ainsi que
l'identification des spécificités de l'entreprise. Cette
connaissance a pour fonction de déceler les risques principaux auxquels
est soumise l'entreprise.
(Pigé BENOIT 2001 : 78). Selon l'auteur, cette prise de
connaissance est non seulement basée sur la connaissance de
l'environnement mais aussi sur la connaissance des spécificités
de l'entreprise.
- Connaissance de l'environnement:
l'environnement de l'entreprise est conditionné par le secteur
d'activité et par la situation économique tant
générale que sectorielle ou géographique.
C'est-à-dire que selon les secteurs d'activité, les besoins
informationnels de l'entreprise ne sont pas les mêmes et les
procédures de traitement de l'information diffèrent ainsi que les
contrôles à effectuer. Quant à la situation
économique, elle conditionne fréquemment la santé
financière de l'entreprise. Le risque principal pour l'auditeur est
celui de cessation de paiement. Ce risque est d'autant plus important que la
situation économique est mauvaise. Ce qui nous permet de dire que dans
ces conditions les états financiers peuvent fausser l'image que les
comptes devraient donner de l'entreprise;
- Connaissance des spécificités de
l'entreprise: les spécificités de l'entreprise sont
liées à sa structure organisationnelle, à sa politique
stratégique, à sa position concurrentielle et à son
actionnariat. Au niveau de la structure organisationnelle, l'auditeur devra
s'assurer que les décisions critiques font l'objet d'une approbation
hiérarchique et systématique. Dans une entreprise en
déclin, les procédures sont bien définies mais elles ne
sont plus forcément appliquées si bien que le contrôle est
devenu routinier et ne prend pas en compte les nouveaux risques auxquels est
confrontée l'entreprise.
Après la prise de connaissance de l'entité,
l'auditeur doit décrire tout ce qu'il a recensé durant cette
phase.
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