III-1-4-3 Pratique totale ou partielle des rites
islamiques
III-1-4-3-1 Pratique totale
Tableau XIII : Répartition des
enquêtés selon la pratique des cinq piliers
La pratique partielle
des piliers
La pratique
totale des piliers
|
VA
|
VR
|
oui
|
160
|
58,18 %
|
non
|
115
|
41,82 %
|
Total
|
275
|
100 %
|
Source : les données de notre enquête de
2009 sur la pratique des piliers de l'islam
Au cours de notre enquête, 41,82% des
enquêtés mènent de façon totale leur foi religieuse.
Cela peut s'expliquer, par l'apport des moyens financiers et probablement
l'apport du « capital chance ». Ces deux facteurs leur ont
permis de mener dans la totalité leur foi religieuse.
En conséquence, le pèlerinage est une pratique
de construction et de reconstruction de l'individu au niveau socio
spirituel.
En outre, la pratique totale des cinq piliers est
consolidée par la mise en oeuvre des actes qui entourent l'attestation
de la foi, la prière, l'aumône, le pèlerinage, le
jeûne.
En rapport avec le vieillissement et la
longévité, toutes ces pratiques renforcent l'espérance de
vie des enquêtés et consolide le vieillissement et la
longévité.
En effet, certaines pratiques comme la prière, par
exemple, faite de façon assidue renforce et consolide la santé
des enquêtés. Ils y tirent beaucoup de profit marqué par
l'endurance, la force physique.
Dans cette même logique, nous mettrons, sur les cinq
piliers de l'islam, en prime, la prière et le jeûne pour montrer
leur apport déterminant au vieillissement et à la
longévité.
La prière nécessite obligatoirement qu'on fasse
les ablutions avant de l'accomplir. En effet, le rapprochement à Dieu
exige propreté et piété. Avant, toute prière une
purification s'avère nécessaire traduite par une hygiène
corporelle. La propreté en islam est la moitié de la foi. Mais
cette purification n'est pas toujours entourée par l'hygiène
adéquate selon nos observations et l'analyse que fait le
Médecin.
Selon l'approche du médecin chef de la médecine
des collectivités de l'INSP : «
l'ablution est une pratique qui consiste à se purifier
certes ; mais cette pratique doit être faite avec de l'eau bien
propre, car l'eau est source de vie mais source de maladie. Du point de vue
microbiologique, une simple ablution sans une certaines dispositions pratiques
peut-être source de maladie. En effet, lorsqu'on quitte dans les
toilettes le musulman doit utiliser du savon ou l'eau de javel pour bien se
laver les mains. Car la propreté reste un élément
déterminant de la spiritualité. L'action de frotter les mains
donne la propreté donc l'hygiène. Par conséquent, une
simple ablution est dans ce cas est source de maladies. Une ablution bien
menée est source d'hygiène. ».
La pratique de l'ablution consolide les rapports de
purification entre les enquêtés et la divinité. Cette
purification spirituelle crée une communion entre les acteurs et la
transcendance. Cette communion qui est d'ordre transcendantale renferme en son
sein un aspect hygiénique. Les saletés sont lessivées
à chaque moment de prière. Les enquêtés qui sont
généralement en train de faire des ablutions qui passe par le
lavage des mains bénéficient de la santé et a un impact
sur le vieillissement et la longévité.
Tableau XIV : Répartition des
enquêtés selon l'impact de la prière sur
La longévité
La prière et la longévité
|
VA
|
VR
|
oui
|
200
|
93,02 %
|
non
|
15
|
6,98 %
|
Total
|
215
|
100 %
|
Source : les données de notre enquête de
2009 sur l'impact de la prière sur L'espérance de vie
93,02 % des enquêtés pensent que la
prière favorise la longévité ou la santé. 6,97 %
trouve que la prière n'a rien à avoir avec la
longévité. Selon eux la longévité est un don de
Dieu.
Les pratiques des rites spirituelles montrent le degré
de croyance en la divinité des personnes âgées.
Messesso, 70 ans, dit que : « la
croyance en la divinité passe par l'obéissance aux
recommandations de Dieu. Très pieu, j'ai même effectué le
pèlerinage à la Mecque. Je fais mes prières à la
mosquée, je croîs fortement en Dieu. Je fais le jeûne,
l'aumône. »
Il croit et pratique totalement les cultes et les rites
religieux islamiques.
Traoré, 64 ans ne dit pas le contraire :
« Avec toute la bénédiction de Dieu, il a
effectué le pèlerinage à la Mecque. Il fait ses
prières à la mosquée. Il fait le jeûne,
l'aumône, il croît fortement en Dieu. Il respecte les personnes
âgées et même les enfants. Celui qui ne respecte pas les
personnes âgées ne réussit pas dans la vie. C'est une
malédiction qui s'abat sur lui. En outre, ceux qui ne respectent pas les
recommandations, les préceptes de Dieu finissent mal. En ne respectant
pas les personnes âgées, tu n'as pas la crainte de Dieu et tu ne
vieillis pas et par conséquent, tu n'as pas longue vie. Même si tu
vieillis, tu as toujours des problèmes, des obstacles. La croyance en
Dieu, nous évite de faire moins de péché, d'adopter un
comportement correct dans la vie sociale. »
La pratique totale des rites religieux islamiques est
déterminée par les cinq piliers de l'islam : le
pèlerinage, La prière, le jeûne, l'aumône et
l'attestation de la foi.
En plus de ces piliers, il met en pratique d'autres valeurs
comme le respect des enfants et les personnes âgées, le respect
des recommandations de Dieu, un comportement qui puisse entraîner
l'harmonie dans la société. Ces pratiques, dans le construit des
personnes âgées, peuvent avoir des effets
bénéfiques dans leur vie.
La croyance en la divinité est le premier pilier
en islam.
Elle confirme et consolide l'attachement des
enquêtés au divin.
Ils sont tous des croyants. La croyance leur a donné
une éducation qui leur permet d'accepter ce qui arrive et d'être
résistant face aux vissicitudes de la vie. Toutefois, l'homme de foi
peut être confrontée à des troubles psychologiques,
entraînant remords et désolation, d'où la notion de
« djoussoukassi » mot malinké qui est une attitude
négative vis-à-vis de la vie, dominée par le regret, les
remords, le désespoir. Le « djoussoukassi » s'il
n'est pas maîtrisé il peut entraîner la mort, les
traumatismes, le déséquilibre qui sont sources de maladie. La
croyance en la divinité permet d'avoir une attitude positive
vis-à-vis de la vie et ses difficultés. Cette force mentale (foi)
équilibre les acteurs, tant au niveau psychologique que mental. Sans
équilibre, les acteurs sont souvent atteints de troubles mentaux et
s'ils se cristallisent ; c'est le stress qui s'installe. Dans maintes
situations, le stress est un facteur qui tue les personnes
âgées.
Le processus du vieillissement peut être
contrarié, s'il n'y a pas d'équilibre.
La croyance en la divinité permet aux acteurs de
méditer sur la vie d'ici-bas et dans l'au-delà. La
méditation transcendantale est bénéfique aux personnes
âgées car selon le médecin-chef de la médecine des
collectivités de l'INSP : « elle réduit
les taux de cancer, de maladies cardiaques, de suicide par rapport à
celles qui ne méditent pas. Par conséquent, les acteurs qui
résistent au stress et méditent vivent plus longtemps et son en
meilleure santé que ceux qui le font pas. »
La foi a des oeuvres : elle produit en l'acteur le
« fruit » de l'esprit. Le « fruit »
c'est l'amour fraternel, la joie, la paix, la patience, l'amabilité, la
bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi,
la piété.
La croyance en Dieu donne un sens à la vie.
En revanche, le manque de foi cause le désordre,
déboussole l'individu. Dans ce cas d'espèce, ils sont
guidés par les forces du mal. Sans la foi religieuse, nous sommes comme
un navire sans boussole.
Le regard du psychologue de l'ONG psydev-capsy consolide
davantage son impact : « la croyance en Dieu, permet
à l'individu de façon individuelle de ranger et d'ordonner sa
vie, gage d'un équilibre mental. L'individu se réfugie dans la
spiritualité pour régler et surpasser certains problèmes
existentiels.
Au niveau collectif ou sociétal : la crainte
de Dieu par les acteurs va permettre à la société de bien
fonctionner, de faire ce qui est moral, d'éviter les guerres, de
constituer des foyers de tensions. Les guerres, les foyers de tensions ne sont
pas de nature à oeuvrer pour un accroissement de l'espérance de
vie. Elle réglemente la vie en société en disciplinant la
vie des acteurs »
III-1-4-3-2 la pratique partielle
Au cours de notre enquête, 58,18 %, des
enquêtés ont fait que les 04 piliers de l'islam, à savoir
le jeûne, la prière, l'aumône, l'attestation de la foi, et
le pèlerinage le cinquième pilier n'est pas encore ou n'a pas
été accompli par nos enquêtés.
L'on constate chez nos enquêtés que plus les
pratiques ne sont accomplies dans sa totalité, plus les remords et les
regrets sont grands.
Si l'accomplissement du cinquième pilier n'est pas
facilement réalisable, cela est lié au manque de moyen financier.
Toutefois, pour les enquêtés qui n'ont pas pu
effectuer le pèlerinage, ce fait représente pour eux une source
de remords, parce qu'ils n'ont pas pu parachever l'oeuvre de Dieu. Ce dernier
pilier reste pour les enquêtés un socle fondamental, à
savoir par son caractère de reconnaissance à la grandeur de Dieu
(Allah), par son action d'amélioration de notre endurance physique, par
son caractère de reconstructeur de notre vie en société.
De ce fait, Bamba, 80 ans,
renchérit : « Je n'ai pas eu la chance
d'effectuer le pèlerinage à la Mecque. Je suis croyant, et
je fais parfaitement les principes du Coran, car ce que dit le saint Coran est
l'émanation de Dieu. Je prie convenablement, je fais le jeûne, la
zakat, l'aumône. Mais, par manque de moyen, je n'ai pas pu m'envoler pour
la ville sainte. »
Il a accompli quatre piliers de l'islam. Par manque de moyen
financier, il n'a pas puis effectué ce cinquième pilier. Ce qui
fait de sa pratique un acte partiel et non total.
Le besoin spirituel se fait de
plus en plus sentir aux âges avancés de la vie. Les personnes
âgées sont accrochées à la divinité traduit
dans les faits par des actes d'adoration. Ces actes d'adoration sont devenus un
comportement qui renforce la spiritualité. En effet, la
spiritualité est une source de motivation pouvant mener à la
santé, par conséquent au vieillissement et à la
longévité de nos enquêtés.
Elles renforcent notre attachement à la
divinité. Elles sont source de sécurité et
d'équilibre mental.
Selon le psychologue de l'ONG : «
la prière permet à l'individu de se rapprocher de
Dieu, de croire en son existence. La présence de l'individu sur la terre
des hommes n'est pas hasardeuse ; tout individu est placé selon la
volonté de Dieu. La prière est un remède qui guérit
l'âme donc qui procure la santé. Cette santé va permettre
à l'individu d'avoir un bien-être et de surpasser certains
problèmes d'ordre existentiels ».
La prière crée un rapport entre les
enquêtés et la transcendance. C'est un rapport d'attachement, de
soumission. Dans ce rapport à la divinité, c'est tout un
mécanisme qui est mis en place par les acteurs. D'une part, un exercice
physique, une gymnastique qui s'installe entre l'acteur et le divin. Cette
réalité est observée par les déplacements
quotidiens des acteurs à la mosquée. Tous ces exercices sont
bénéfiques aux personnes âgées. Il a
été déduit selon Ibrahim B.Syed (2001), dans son article
parlant des « bienfaits médicaux des prières de
Tarawih » que cette prière pratiquée pendant le mois
du jeûne islamique permet de pratiquer un exercice physique
modéré et particulier à chaque muscle du corps. L'exercice
améliore la qualité de vie, procure plus de bien-être et
d'énergie. En effet, les prières sont des exercices physiques au
même titre que ceux qui pratiquent les exercices physiques
quotidiennement.
Au delà de la prière, le jeûne est une
autre pratique culturelle islamique.
Par ailleurs, il est imposé aux enquêtés
dans un but spirituel, mais aussi un but comportemental.
Tableau XV : Répartition des
enquêtés selon l'impact du jeûne sur l'espérance de
vie
L'impact du jeûne sur
L'espérance de vie
|
VA
|
VR
|
Oui
|
235
|
84,45%
|
Non
|
40
|
15,55 %
|
Total
|
275
|
100 %
|
Source : les données de notre
enquête de 2009 sur l'impact du jeûne sur l'espérance de
vie
Au cours de notre enquête, 84,45 % des
enquêtés, pensent fortement que ces actes ont une incidence sur
l'espérance de vie. Certains enquêtés qui souffraient
d'ulcère ont vu leur mal s'atténuer. D'autre ont retrouvé
un certain équilibre organique.
Toutefois, des enquêtés, soit 15,55 % n'y
voient pas d'effet. Ces enquêtés pensent que le jeûne est
d'ordre spirituel. Selon eux, le jeûne est pratiqué pour
renforcer les liens avec la divinité.
Le rapport de sociabilité qui naît entre la
divinité et les acteurs autour de la pratique du jeûne purifie les
acteurs. Mais au-delà de cette purification c'est tout un mode de vie
et un système hygiénique qui s'organise dans ce rapport avec la
société.
Le jeûne est alors une purification organique, physique
et physiologique. C'est une pratique qui va modifier l'habitude alimentaire
pour favoriser la santé et le vieillissement de nos
enquêtés.
L'approche du diététicien de l'INSP confirme ce
fait en disant que : « Le jeûne permet de soulager
certains maux: améliore la qualité du sommeil, contribue au
traitement de la pancréatite aiguë, mais induit une perte de poids,
et contribue au traitement de l'HTA (hypertension artérielle), soulage
l'arthrite rhumatoïde. »
Albduldaem s'appuie largement sur le jeûne qui est un
pilier de l'Islam dont il montre les vertus dans la lutte contre maintes
maladies.
L'article d'Albduldaem Al-Kaheel7. , décrit l'impact du
jeûne sur la santé. Il soigne les maladies chronique du
système digestif, il prévient l'asthme, les maladies
cardivasulaires et l'artériosclérose. Il constitue une
thérapie pour l'humanité. (O.Buchinger, 2006). Par ailleurs, le
jeûne peut nous sauver la vie, Shelton cité par Sally B. op.cit,
p.172, écrit : « certains cas de rajeunissement les
plus remarquables que j'aie pu observer concernaient des hommes et des femmes
qui avaient passé la soixantaine ». Au cours de sa vie,
il a traité environ 35 000 personnes avec son programme de
jeûne.
Chaque culture ou civilisation a ses pratiques tout comme la
culture islamique. Toutefois, la pratique islamique n'exclut pas les valeurs
traditionnelles ou culturelles des autres peuples. Elles constituent, par
ailleurs une richesse qui doit guider les enquêtés dans leur
habitude de vie.
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