Selon cette étude, une importante frange des
enquêtés, soit 94,24%, ont un âge compris entre 60-74
ans ; La proportion de 75-84 est minime. Aussi, très minime,
soit-elle, la proportion 85 ans et plus, constitue la dernière
étape de l'existence. En effet, l'âge détermine
l'état de séniorité des enquêtés et leur
balise dans une certaine catégorisation sociale « personne
âgée, aînée ou retraité ». Cela
détermine un état de maturité physique et intellectuelle
gage de responsabilité et de sagesse. Cette répartition
obéit à une délimitation de l'âge de la vieillesse
des enquêtés. Cela montre que les personnes enquêtées
font soit partie du « troisième âge »
c'est-à-dire ayant 60-74 ans et le quatrième âge de 85 et
plus qui sont les grands vieillards. Cette représentation n'est pas en
contradiction avec l'âge au plan civil, puisque la religion islamique
n'est pas en marge des réalités de la société. Ce
sont les délimitations et les étapes de l'existence qui
obéissent à la même logique de construction. Toutefois, en
suivant l'évolution des tranches d'âge, l'on constate que plus les
enquêtés prennent de l'âge, moins ils ont de la chance de
vivre très longtemps. Alors, au sein de telle catégorie de
personne âgées, la proportion de décès est plus
élevée que dans telle autre. En effet, lorsque le temps passe,
l'on perd en vitalité, alors vieillir signifie aussi se diriger vers
une fragilisation physique, une diminution des capacités avec
très souvent des troubles de tout genre.
Atteindre ces âges permet, certes une certaine
soumission à la divinité, mais aussi constitue une période
riche en enseignement, donc en éducation.
L'âge crée une sorte de sociabilité dans
la société. Mais constitue une contrainte sociale. Avec la
théorie constructiviste, des habitudes et comportements seront
adaptés à la conduite de chaque acteur avec l'avancé en
âge. Avec l'âge, l'individu va donner un sens à sa vie. Il
va se repositionner et lier amitié sincère avec la
divinité. Le besoin spirituel étant croissant, il s'installe une
communion entre l'individu et le divin. Ce rapport de sociabilité entre
le divin et l'individu est traduit par la soumission ; et cette
soumission implique d'avoir l'amour du prochain. Prendre soins de sa famille,
de sa progéniture de tous ceux qui vivent sous votre autorité
(les vêtir, les nourrir, les soigner, venir en cas de besoin à
leur secours).
La soumission modélise l'individu, lui donne la foi et
l'humilité.
Plus on est soumis au divin, plus la sagesse et
l'humilité envers notre environnement s'accroît.
Bah, 71 ans pense que : « la
soumission à la divinité se matérialise dans les
comportements par des actes d'adoration, la constance dans les prières,
les lectures coraniques, l'appel incessant des noms de Dieu surtout dans la
discrétion, sur la route, en partance sur le lieu de travail, pour des
occupations, avant de dormir ».
La théorie gérontotranscendantale donne une
nouvelle conception de la vie. Les personnes âgées ne font plus
siennes les réalités de la vie d'ici-bas. La spiritualité
prend une grande importance dans la vie des personnes âgées. A
partir de cet âge avancé de la vie, les personnes
âgées entrent en contact avec le soi profond pour trouver le sens
de la vie. Et se projeter dans le futur. Cela constitue une sorte de
méditation spirituelle qui isole l'individu de la réalité
pour communier avec l'Être suprême et transcendant.
Dans cette logique, les lieux de cultes deviennent leur lieu
de prédilection. Voilà pourquoi, l'imam Sadigou pense
que: « celui qui diminue son adoration, son existence
terrestre n'a pas de sens et elle est pareille à la mort. »
La vieillesse devient une période de prise de
conscience et de reconnaissance envers Dieu.
Dans leur parcours de vie, Dieu leur a donné la
santé, la longévité, le succès, des
progénitures. Elles ont aussi eu de la promotion sociale dans leur
entreprise, elles ont échappé à certaines situations
délicates de la vie sociale. Fort de cette réalité, la
plupart des imams ont signalé que : « Dieu a
honte de faire entrer un vieillard dans l'enfer, à cause de la panoplie
d'expériences qu'il a acquises de la vie sociale. Cela peut lui
permettre de se repentir et s'attacher au divin. De cette même
façon Dieu a honte d'envoyer un jeune homme au paradis à cause de
son inexpérience, mais surtout du parcours de vie
entremêlé de fautes, de péchés. ».
Plus on avance en âge, plus la crainte de
désobéir au divin s'accroît.
Selon l'imam Cissé
djiguiba : « le rapport des personnes
âgées à Dieu doit être un rapport de soumission et de
repentance. Le sentiment humain et humaniste se développe. On devient
prolixe en parole par rapport aux expériences
vécues. »
Cette repentance répond à un souci
d'éducation de la jeunesse, à qui les personnes
âgées voudraient signifier que la vie ne vaut pas la peine
d'être vécue, s'il n'y a pas de divinité, s'il n'y a pas de
pratiques spirituelles. La croyance et la pratique divine doit être au
début et à la fin de toute vie terrestre.
Le vieillissement est par conséquent un processus
inévitable et naturel de la vie humaine. Il est
généralement caractérisé par une baisse des
fonctions physiques, la perte de rôle social, et un acheminement graduel
vers une diminution des capacités de l'organisme .Ce fait est
confirmé par Scipion et Lélius dans Vincent Ravane (2003,
p8) : « qui trouvent que les armes les mieux
adaptées de la vieillesse ce sont les connaissances et les pratiques des
vertus qui exercées à tout âge, quand on a vécu
longtemps et pleinement produisent des fruits merveilleux. Toutefois ils
trouvent quatre raisons qui font paraître la vieillesse
déplorable : elle écarte des affaires, affaiblit le corps,
prive de presque tous les plaisirs et est proche de la mort. »
La représentation de l'âge de la vieillesse va
de pair avec les effets liés à la transformation des
possibilités physiques.
Quels sont les effets de la vieillesse sur l'organisme et le
comportement ?
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