I-1-2 Approche conceptuelle
Toute discipline scientifique ne consiste pas seulement dans
la délimitation d'un objet d'étude, dans l'adoption d'une
méthode scientifique et dans l'application de ses résultats, mais
aussi de théories et de concepts, de termes techniques que tout
spécialiste devra maîtriser pour mieux appréhender la
réalité sociale. C'est-à-dire que tout scientifique se
doit de préciser et de découvrir le sens que cache un concept,
afin de donner le sens véritable des problèmes. Effet, dans la
maîtrise des concepts inhérents dans toute étude sociale,
Durkheim (E) écrit à travers les règles de la
méthode sociologique (1973) que : « la
première démarche du sociologue est de définir les choses
dont il traite afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est
question. »
C'est la première et la plus indispensable condition de
vérification.
L'approche conceptuelle est constituée d'un ensemble de
notions fondamentales que sont les pratiques islamiques,
longévité, vieillissement, les personnes âgées.
I-1-2-1 Le vieillissement
Le premier critère qui vient à l'esprit pour
caractériser le vieillissement semble être la
longévité ou l'espérance de vie, c'est-à-dire la
durée de vie moyenne d'un individu. Un bon indicateur du vieillissement
semble être l'évolution du taux de mortalité, que l'on peut
identifier à la probabilité de mourir dans l'année qui
vient, à un âge donné.
Selon les démographes, le vieillissement
démographique renvoie à l'augmentation de la proportion des
personnes âgées dans une population qu'elle soit nationale,
régionale, locale, sectorielle.
Pour les médecins et les biologistes, c'est un
phénomène naturel qui entraîne la
détérioration progressive de la quasi-totalité des
fonctions de l'organisme au cours du temps. Il entraîne une modification
du comportement de la personne âgée aussi bien physique que
sociale.
Selon les données du Site Wikepedia.org, sur le
vieillissement, l'on peut retenir qu'au regard de l'état civil, le
vieillissement ou les âges de la vie sont quantitativement donnés
par le calendrier dont le repérage diffère d'une culture à
l'autre.
Socialement, l'âge est un indice de vieillissement ne
renseignant pas sur le nombre de jours restant à vivre (qui croît
dans la plupart des pays non en guerre).
Le vieillissement est un processus continu et
irréversible qui s'inscrit dans la temporalité de l'individu, du
début à la fin de sa vie. Il n'est pas le propre de la
vieillesse, mais appartient à l'ensemble du processus vital, social et
psychologique.
Pour Jack Messy (1992), Le mot vieillissement porte en
tête le mot vie. Le vieillissement exprime à la fois une
idée de perte et une idée d'acquisition. La civilisation moderne
n'attend pas, elle consomme sur place, si bien que le terme de vieillissement
appliqué à l'individu, a gardé sa dépouille
péjorative, synonyme de perte. Alors que dans d'autres
sociétés comme celle « à accumulation
progressive de la personnalité, le vieillissement se pense avant tout en
termes d'acquisition et de progrès ». La perte s'y
évoque en termes qualitatifs et quantitatifs, dans les registres de la
physiologie et de la psychosociologie. Il est bien certain que le nombre des
pertes va augmenter avec l'âge. De ces pertes repérées au
cours de la vie, nous en connaissons quelques unes qui fonctionnent comme
références dans la sagesse populaire. Par exemple, la chute des
dents de lait, qui est une étape pour l'enfant qui prend conscience de
vieillir, nous disons dans ce cas de grandir. La chute des cheveux et toutes
ces atteintes du corps qui en diminuent les capacités.
Le social inscrit l'individu dans une perte assimilée
au vieillissement puisqu'il lui en donne le statut : la retraite.
Pour les sociologues, les gérontologues et
psychologues, si le vieillissement est pensé en termes de pertes, de
déclin ; il doit l'être également en termes de gains.
Dans ce cas, peut-être peut-on parler des vieillissements, d'une part
parce que l'être humain est un être biologique, pensant, social,
affectif et que tous ces aspects qui le composent vont subir les effets du
vieillissement ; d'autre part, parce qu'il ne les atteint pas tous
simultanément. Dans ce contexte, le vieillissement physique est
conditionné par la perte progressive de la capacité du corps
à se renouveler ; le vieillissement psychologique est la
transformation des processus sensoriels, perceptuels, cognitifs et de la vie
affective de l'individu ; le vieillissement comportemental résulte
des changements ci-dessus dans le cadre du milieu donné et regroupant
les aptitudes, les attentes, motivations, image de soi, rôles sociaux,
personnalité et adaptation ; le vieillissement social est
l'influence qu'exerce l'un sur l'autre, (l'individu et la
société ).
Ce processus n'est ni linéaire, ni prévisible.
Il se construit selon les logiques différentes et en fonction des
contextes familiaux, institutionnels, culturels, des époques et des
capitaux sociaux de chaque individu.
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