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La preuve du contrat électronique

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par Florent SUXE
Université Jean Monnet Paris XI - Master 2 droit des contrats 2012
  

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§2 L'imperfection de la signature électronique sécurisée

Outre les cas de fraude du prestataire du service de certification, de la péremption du certificat accompagnant la signature ou de sa révocation par le signataire, il faut réserver le cas où les données de signature électronique ont été subtilisées par un tiers53.

Auquel cas, le signataire de l'acte n'est pas en réalité le véritable titulaire de la signature.

53 Voir pour un exemple identique en Droit belge, Dominique Mougenot, Droit des obligations, la preuve , p. 226, Larcier 2000.

32

Cette particularité démontre la différence fondamentale qui sépare la signature électronique de la signature manuscrite.

En effet, lorsqu'elle est électronique, le prestataire de service de certification n'atteste que le lien entre la signature et son titulaire, la délivrance d'un certificat ne permet pas d'assurer que cette signature a bien été utilisée par son titulaire, de sorte qu'elle identifie le titulaire et non le véritable signataire.

Par exemple, lorsque les parties mettent en oeuvre un procédé de signature cryptographique sécurisé, l'émetteur du message peut avoir subtilisé une clé privée qui ne lui appartient pas de sorte que ce message apparaîtra avoir été émis et signé par le titulaire de la clé alors qu'en réalité, il a été émis par un tiers.

Au contraire, lorsque la signature est manuscrite, elle peut avoir été reproduite frauduleusement par un tiers mais une analyse graphologique permettra de démontrer qu'elle n'a pas été apposée par la personne de son véritable titulaire.

Par conséquent, on constate bien les limites de la signature « désincarnée ». L'article 1316-4 du Code civil et le décret de 2001 la présument fiable lorsqu'elle repose notamment sur la délivrance d'un certificat qualifié, mais ce système peut s'avérer dangereux pour le titulaire des données.

Au demeurant, l'écrit électronique doit être contesté au travers d'une procédure de vérification d'écritures ouverte par le droit commun au défendeur qui conteste avoir écrit ou signé le document qui lui est opposé. Cette procédure s'applique tant lorsque les parties ont mis en oeuvre un procédé de signature électronique simple que lorsque la signature est sécurisée.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery