3. La valorisation et la mobilisation des
compétences au service des associations des migrants
· Développer plus de partenariats
stratégiques en établissant une cartographie précise des
interlocuteurs privés et institutionnels pour des alliances
fécondes et en identifiant des champs d'expertise pour lesquels
les réseaux des migrants disposent de compétences
particulières ou projettent d'en développer; et en multipliant
des occasions de mise en relation avec les acteurs publics et
privés les plus en vue sur le champ local de
l'insertion(emploi, logement, linguistique, entraide et
solidarité, formation) d'une part et de l'intégration
de l'autre pour s'instruire mutuellement des problématiques,
dispositifs et pratiques;
· Promouvoir l'entrepreneuriat auprès des
acteurs sociaux immigrés et particulièrement la création
des entreprises d'insertion par l'économique et des structures
d'insertion par la formation, la langue, le logement ou la culture;
4. Quel rôle pour les acteurs
étatiques?
Comme nous l'avons vu tout au long de cette réflexion,
les groupes diasporiques produisent des ressources sociétales non
négligeables (avec entre autres l'impératif de
l'interculturalité et l'importance des compétences dites
ethniques que nous n'avons pas suffisamment développé ici) qui
doivent être prise en compte dans la politique d'intégration des
migrants dans leurs bassins de vie respectifs. Cela peut se faire par des
partenariats de projet et par le dialogue constant avec les
instances représentant les associations d'immigrés. Concluons
cette partie par cette analyse fort pertinente dont les
références ont été précédemment
citées:
« Dans le but d'éviter une clôture
communautaire, la politique d'inclusion sociale, économique et politique
doit tenter de garder ces communautés ouvertes, tant par des offres de
participation tant par des reconnaissances concrètes et symboliques de
leur contribution à la construction de la société (&)
Ces politiques, qui peuvent se caractériser par un respect de
l'identité du migrants d'un côté et par la demande
d'adaptation fonctionnelle de l'autre (respecter les lois, apprendre la langue
pour améliorer les chances d'employabilité), se déploient
par un État qui doit, pour être efficace dans sa gestion de la
migration, construire les mesures sur les savoirs existant dans les terrain
d'intervention. Il en ressort un État à l'action incitatrice,
subsidiant des projets proposés par des acteurs proches du monde de la
migration et donc à la recherche de partenaires notamment
associatifs(&)Sans pouvoir demander dans une société
pluraliste l'acculturation des migrants dans l'idée de remplacement
identitaire, mais l'inclusion fonctionnellement compatible (acceptation du
droit et apprentissage de la langue), les États d'accueil des nouvelles
migrations sont dépendantes des ponts entre les migrants et les
autorités que les associations représentent. Elles ont la
crédibilité et la légitimation d'agir pour le bien du
migrant dans un contexte ambivalent et deviennent - tel que les associations
des homosexuels l'étaient dans la lutte contre le VIH/sida au
début des années 1980 - des acteurs-clé dans la politique
d'inclusion. Ce changement d'une orientation politique de méfiance
à la nécessité de coopérer - des deux
côtés - est probablement le plus grand défi dans la
construction d'une société pluraliste à bas niveau de
conflictualité destructive.»210
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210 Cattacin, op.cit.
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