Section 3 : Pratiques et témoignages des
associations des migrants subsahariens du Grand Lyon en matière de
gestion des compétences des migrants pour le développement et
l'intégration
Le constat général d'une faible pratique de la
mobilisation formelle des compétences des migrants dans le Grand Lyon a
donné prétexte à la présente étude :
comprendre les raisons d'une telle dispersion des compétences et la
difficulté pour migrants à les agréger afin de porter
collectivement des projets d'insertion dans la société d'accueil
ou de développement des pays de départ.
1. Caractéristiques des compétences
individuelles et collectives des migrants
Les opinions recueillies auprès de la vingtaine de
responsables associatifs enquêtés sur la question des
compétences des migrants font apparaitre quelques
caractéristiques majeures:
1.1. Elles sont difficilement quantifiables en raison
de l'absence de données globales pertinentes
À l'exception, du travail précédemment
cité mené sous la direction conjointe de Sciences Po Lyon et du
Résacoop, nous n'avons pas identifié de démarche formelle
de mobilisation des mobilisation des compétences au travers de la
constitution d'un répertoire d'immigrés portant une expertise
particulière. L'association EKODAFRIK qui anime le site web
www.echosdafrique.net propose
néanmoins un annuaire en ligne des africains du Grand Lyon (avocats,
experts comptables, élus communaux, entrepreneurs, associations, etc.)
sans que l'on sache si ces données du reste pertinentes ont pu servir
à susciter la mise en lien des professionnels recensés d'un
même secteur d'activités ou la mise en réseau
d'organisations associatives désireuses de mener des actions conjointes
en mutualisant les moyens. Difficile également de savoir si les
renseignements y sont mis régulièrement à jour
(mobilité oblige) et enrichis au fur et à mesure des collectes de
nouvelles données sur les profils professionnels des migrants
nouvellement installés dans la région par exemple. Il serait
d'ailleurs intéressant d'élargir ce répertoire aux
professionnels subsahariens sur l'ensemble de la région
Rhône-Alpes, de manière à susciter des liens, encourager
les démarches de construction de réseaux professionnels et
associatifs outre-Rhône. Pertinent serait aussi la mise en lien entre les
collectifs d'associations des migrants du Grand Lyon et le Résacoop pour
s'inspirer de la méthodologie d'inventaire des compétences «
africanistes » mené par le second dans le périmètre
rhodanien et identifier les experts subsahariens répertoriés dans
cette base de données.
|