2. Compétences, Performances et gestion des
compétences
Les compétences sont l'essence même de la
performance au sens où les premières contribuent à
augmenter augmentent significativement les secondes. Si les compétences
sont essentielles pour l'action, encore faut-il que celles-ci soient
efficientes, d'où l'idée de de gérer mais aussi de
développer les compétences de façon à produire des
performances de meilleure qualité. De ce point de vue, les migrants
disposant des compétences particulières peuvent être
considérés comme des sources d'efficience et de richesse.
Les pratiques de gestion des compétences dans les
organisations de travail telles les entreprises par exemple reposent
traditionnellement sur différents types d'approches, selon Daniel Held
et Jean-Marc Riss177, très souvent centrés
exclusivement sur l'individu à travers sa formation de base, son
savoir-faire opérationnel, sa personnalité ou sa manière
d'aborder les problèmes. Or, la prise en compte de la notion de
performance, qui ne va donc pas de soi, est indispensable. Held et Riss
précisent ici la frontière de même que la
corrélation existant entre les deux concepts: « La performance
consiste à atteindre des résultats définis. La
compétence pour sa part concerne la capacité à
réaliser des d'activités, pour atteindre ces résultats. La
compétence devient alors l'essence même de la performance et se
situe au coeur de l'organisation apprenante ».
Le contexte concurrentiel au sein desquels évoluent les
associations des migrants subsahariens dans le Grand Lyon est marqué par
une réduction drastique du nombre d'associations partenaires de
l'État dans la politique d'intégration et par la monopolisation
des financements publics par les associations d'envergure régionale et
nationale et par celles portant des offres de service aux publics en
difficulté et reconnus d'utilité publique. L'efficience de ces
services contribue à en assurer à la qualité. Ce contexte
oblige par conséquent les associations des migrants à prendre en
compte non seulement la nécessité de mobiliser l'ensemble des
ressources disponibles et à en développer d'autres, mais aussi
l'impératif de la performance qui tient à la qualité de
l'action engagée. Il ne s'agit donc plus d'agir pour agir mais agir pour
obtenir les résultats les plus efficaces possibles en termes de
développement économique et social des publics visés.
Or la situation des associations des migrants
rencontrées laisse davantage entrevoir une faiblesse des moyens humains
et matériels, des capacités opérationnelles et de
management stratégique. Ce déficit ne permettant pas
d'accéder à la performance.
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