INTRODUCTION GENERALE
MISE EN CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE
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1. CONSTATS PREALABLES 8
2. PROBLEMATIQUE GENERALE 12 2.1.
Questions de recherche 13
2.1.1. Question centrale 13
2.1.2. Questions secondaires 13
2.2. Corpus des réponses provisoires au moment du
démarrage de l'enquête 14
2.3. Objectifs de l'étude 14 2.3.1. Objectif
principal 14 2.3.2. Objectifs spécifiques 15
3. Fondements méthodologiques de l'étude15
3.1. Cadre théorique opérationnel 15
3.2. Méthode et outils de collecte de données
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4. Méthodes d'échantillonnage 20
5. Délimitation du champ conceptuel 21
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MISE EN CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE
A la faveur de « la prise de conscience croissante de
l'importance de la connaissance dans les processus de développement,
stimulée par l'émergence des systèmes nationaux
d'innovation en même temps que l'ouverture de nombreux pays du Sud durant
les années 1990 (Argentine, Chili, Chine, Colombie, Inde)
»2, le renforcement et la mobilisation des
compétences des expatriés tiennent désormais une place
centrale dans les stratégies nationales de développement au Sud.
Si la question des transferts des fonds des migrants a fait l'objet de
quantité d'études pluridisciplinaires, l'heure est de plus en
plus à l'évaluation d'impact des transferts des ressources non
financières principalement cognitives et techniques sur le
développement des pays d'origine. D'où les initiatives
diasporiques et étatiques qui se sont multipliées ces
dernières décennies en faveur de l'agrégation des
ressources humaines africaines dotées de compétences utiles
à la construction des économies de ces pays. Mais au-delà,
la préoccupation semble également se porter sur la
nécessité de mettre cette mobilisation du capital cognitif et
humain des migrants au service du processus d'intégration
économique des « pairs » dans les pays d'accueil. Une
préoccupation fortement exprimée par nombre de groupes
diasporiques d'Europe (associations et fédérations
d'organisations issues des migrants) tels le FORIM et tout récemment le
RESACOOP3 en Rhône-Alpes en France ou le forum
DAVOC4 en Suisse, à travers la constitution des fichiers de
compétences, des annuaires de professionnels issus des migrations. Les
associations des migrants, certaines d'entre elles en tout cas, ne font donc
pas l'économie de cette ingénierie ou gestion des connaissances
par laquelle passe le développement, au-delà de l'approche
traditionnelle des facteurs de production.
Ainsi donc , la réaffirmation du statut du migrant
africain en tant qu'acteur incontournable du développement invite les
pouvoirs publics des pays d'accueil et de départ, la
société civile, les réseaux d'acteurs de la
solidarité internationale, les associations d'insertion des migrants
dans les pays d'arrivée ainsi que le chercheur, à
réfléchir aux voies et moyens permettant d'inciter,
développer, faciliter et valoriser l' «agir »5
social et économique des immigrés d'ancienne ou de fraîche
installation en France. Disons le autrement: participer avec efficacité
aux dynamiques de transformation sociale dans le Sud commande au migrant, quels
que soient son statut et les motifs de l'émigration, de mobiliser
d'importantes ressources (financières et immatérielles). Et cela
implique une assise juridique et socio-économique solide dans le pays
d'accueil, la France en l'occurrence.
Mais au-delà de l'urgence de
«développer » et à rebours des
«facilités » octroyées par les instances publiques en
Europe dans le cadre du dispositif des aides au retour dans le pays
d'origine (retour encadré ou volontaire géré par
l'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration),
apparaît en filigrane le besoin pour l'immigré installé
légalement de participer pleinement à la vie économique et
citoyenne de son environnement social d'une part; et d'autre part de jouir de
son droit à circuler sans compromission de son projet migratoire. Cette
participation peut-être multidimensionnelle, individuelle ou collective.
La démarche entrepreneuriale, économique ou sociale,
2 Jean-Baptiste Meyer, « La circulation des
compétences, un enjeu pour le développement » in
Migration et développement, un mariage arrangé, Annuaire
suisse de politique du développement, vol.27, N°2, 2008.
3 Réseau Rhône-Alpes d'appui à la
coopération internationale et qui depuis 1994 : « conseille et
accompagne les organisations de la région Rhône-Alpes,
engagées dans des actions de coopération et de solidarité
internationales avec les pays en développement et en transition
économique ». Portail du Résacoop.
4 DAVOC (Draw a vision of Cameroon) est un
forum des compétences de la diaspora camerounaise qui s'est tenu pour sa
5e édition à Genève du 11 au 12 octobre 2012,
organisé par le réseau des expatriés camerounais hautement
qualifiés , le réseau CASA-NET
( Cameroonian Skills Abroad - Network)
basé en Suisse, soutenu par l'ONG Suisse OCAPROCE INTERNATIONAL et par
L'État camerounais . Thème majeur du forum : « contribution
des migrants africains aux programmes de développement ». Occasion
pour les migrants africains de venir discuter des axes concrets de leur
participation à la définition et la mise en oeuvre de politiques
publiques de développement. Le cas du Cameroun, avec l'examen du
récent DSCE (Document Stratégique pour la Croissance et
l'Emploi) a ainsi été examiné.
5 Agir : c'est entrer ou être en action, adopter une
attitude, exercer une action sur. Quelques synonymes identifiés de ce
mot : entreprendre, exécuter, intervenir, mettre à
exécution, mettre en pratique, opérer, passer à l'acte,
réagir, s'agiter, se remuer, s'occuper, travailler (Larousse des
synonymes et contraires, Mai 2004).
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prend à cet égard une importance de plus en plus
croissante au sein de la population immigrée de France6.
L' « agir » socio-économique du migrant africain
qui va croissant se pose bien des fois comme une solution efficiente aux
difficultés d'insertion socioprofessionnelle, avec évidemment,
nous le verrons plus loin, des formes, des trajectoires et des fortunes
diverses.
Dans l'optique d'appréhender au mieux la
problématique de notre étude et d'en préciser par la
même occasion son triple intérêt: scientifique, pratique et
politique, nous proposons d'inventorier ici quelques constats de départ
qui ont donné prétexte à ce travail de recherche.
1. CONSTATS PREALABLES
Constat n01
Tout d'abord, les immigrés africains en France
(travailleurs, réfugiés, naturalisés,
illégaux&) n'ont pas tous vocation ou la volonté de devenir
acteurs du développement7. En conséquence, ils
n'envisagent pas tous systématiquement de retourner dans leur pays
d'origine et encore moins d'y engager quelque investissement productif que ce
soit. Si la notion si polémique de Co-développement
(remorquée par l'impératif politique de la régulation des
flux migratoires) s'est pour beaucoup appuyée sur l'hypothèse du
retour du migrant volontaire ou forcé (migration temporaire donc) dans
le pays d'origine aux fins de s'y réinstaller et de le «
développer » , le phénomène même des
migrations de retour a considérablement évolué et
tend à céder le terrain aux migrations circulatoires. Le
phénomène, quoi qu'il en soit, varie selon les espaces, les
projets migratoires individuels ou collectifs, et les politiques publiques en
la matière promues au Nord comme au Sud.8
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