1.3. Caractéristiques de la population
immigrée dans le département du Rhône
À quelques rares exceptions près, les
caractéristiques sociodémographiques à l'échelle
régionale et dans le département du Rhône sont sensiblement
les mêmes.
Par son importance démographique, le Rhône est le
4e département français et regroupe plus du quart de
la population rhônalpine.
1.3.1. Un peu d'histoire
L'immigration en provenance des principaux pays
européens dans le département est ancienne. La préfecture
estime que c'est vers les années 20 ou 30 qu'un peu plus d'un
immigré italien sur 10 dans le Rhône est arrivé en France;
« la moitié s'est installée dans l'hexagone entre
l'après-guerre et le milieu des années 60. Les natifs d'Espagne
sont venus pour certains à la fin des années 30
(réfugiés au moment de la guerre civile espagnole) et pour
beaucoup dans la première moitié des années 60. Les
immigrés venant d'Algérie sont surtout arrivés en France
depuis 1945, avec un pic dans les années 60, après la guerre
d'Algérie » (Insee, recensement de la population 2006).
Les immigrés d'origine portugaise quant à eux
sont arrivés sur le territoire entre 1965 et 1975 de même que Les
natifs de Suisse, avec une forte accélération dans les
années 90. Près de 60 % d'entre eux ont cependant élu
domicile en Haute-Savoie et près de 30 % dans l'Ain, départements
frontaliers du Rhône. Ce courant migratoire où se mêlent
à la fois la migration de main d'oeuvre et le regroupement familial ont
également vu l'arrivée en nombre de personnes originaires du
Maroc.
Entre les années 70 et 80, les origines
géographiques des migrants dans la région et le
département du Rhône vont se diversifier avec l'arrivée de
Turcs, d'Asiatiques (Vietnamiens, Cambodgiens, Laotiens) et d'Africains
sub-sahariens notamment dans le cadre des études supérieures et
du regroupement familial.
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1.3.2. Quelques données statistiques de la
migration dans le département du Rhône
La population immigrée (naturalisés et
étrangers) dans le département du Rhône
s'élève en 2009 à environ 193.986 personnes
identifiées par l'Insee Rhône-Alpes43, dont environ
19.130 immigrés d'origine sub-saharienne.
Avec un solde migratoire entre 1990 et 1999 de 0,17% par
an44, un taux d'urbanisation d'environ 92% et 2 communes de plus de
100.000 habitants, le département du Rhône recense une population
spécifiquement étrangère d'environ 117.000 personnes au 31
décembre 2008, d'après la préfecture. Les communes de Lyon
et Villeurbanne regroupent à elles seules plus de 52% de la population
immigrée du département avec respectivement 37% et 15%.
Vaulx-en-Velin et Vénissieux comptent tous deux la même proportion
d'immigrés étrangers (8%), puis viennent des ressortissants
étrangers adultes Saint-Priest (4%) et Villefranche-sur-Saône
(3%), une des deux sous-préfectures avec la commune de
Lyon.45
Près d'une cinquantaine de nationalités sont
représentées dans le département. Parmi les 15 les plus
implantées en janvier 2009, la préfecture du Rhône recense
environ 60.000 ressortissants Algériens (ils étaient 58.939 en
2005), ce qui en fait la population immigrée la plus importante en ce
qu'elle constitue à elle seule près de la moitié de
l'effectif global des étrangers. Viennent ensuite la Tunisie (20.634 en
2005), la Turquie et le Maroc dont l'effectif est compris entre 10.000 et
20.000 ressortissants. En clair, quatre nationalités représentent
plus de 85% de la population étrangère du département.
Ceci tient principalement à l'immigration familiale dans l'intervalle
19601980 qui fit suite à la migration de la main d'oeuvre
encouragée par les pouvoirs publics français jusqu'à leur
limitation à partir de 1974, à la suite des chocs
pétroliers de 1973 et 1979.
Les 15 % restants de la population étrangère
globale du département se partagent, en 2009, entre Chinois (2.551
individus), Sénégalais(1970), Comoriens(1704), Congolais de la
RDC(1732), Vietnamiens(1356), Ivoiriens(1221), Japonais(962),
Etats-Uniens(867), Libanais(717) et Malgaches(669). En gros, les ressortissants
d'Afrique sub-saharienne représentent 9 % de l'effectif global des
étrangers du Rhône et 6 % pour les contingents asiatique,
américain et océanien.
Nous ne disposions pas au moment de l'enquête du nombre
exact des ressortissants adultes étrangers d'origine camerounaise,
pourtant très représentés au sein de la population
associative sub-saharienne du périmètre rhodanien; de même
que celui des Béninois, Togolais, Ghanéens, Guinéens,
Maliens, Burkinabé, Centrafricains, Tchadiens, Nigériens,
Cap-verdiens, Rwandais, Djiboutiens et Burundais.
43 Le tiers de l'effectif immigré de la région
Rhône-Alpes environ 540.000 personnes
44 Le solde migratoire c'est la différence entre le nombre
de personnes venant résider dans le département et le nombre de
personnes le quittant
45 Programme département d'Intégration de la
Population Immigrée (Rhône) - 2010-2012. / On lit ainsi
qu' « en Rhône-Alpes comme en France, la population
immigrée est essentiellement citadine et très concentrée
dans les grandes villes. Les motifs principaux de l'immigration sont d'ordre
économique et familial. Les immigrés venus pour travailler ont
souvent été embauchés dans l'industrie et ils ont donc
majoritairement peuplé les villes. En 1999, 89 % des immigrés
rhônalpins habitent ainsi dans une commune urbaine(&) Ces chiffres
sont très proches de la moyenne nationale. Lorsqu'elle est citadine, la
population immigrée vit à part presque égale entre la
ville centre et la banlieue, comme la moyenne des Rhônalpins citadins
»
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Tableau 3 : Les 15 nationalités
étrangères les plus représentées dans le
département du Rhône et plus spécifiquement dans le Grand
Lyon
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