1.2. Données sociodémographiques de
l'immigration dans la Région Rhône-Alpes
D'après la définition du Haut-Conseil à
l'Intégration aujourd'hui reprise à son compte par l'Insee, un
immigré est un individu résidant en France mais né
étranger sous une nationalité étrangère, et peut
avoir acquis la nationalité française (naturalisation) ou choisi
de demeurer immigré étranger39. Selon les statistiques
datant de 2008, ce sont 568 000 immigrés en situation
régulière (515.000 en 2005) qui résidaient en
Rhône-Alpes (soit une proportion de 9% de la population
générale dans la région). Si la région a
été traditionnellement considérée comme la
6ème la plus concernée par l'immigration40,
après l'Île-de-France, les trois régions du sud-est
méditerranéen et l'Alsace, en elle est cependant remontée
à la 2e place en termes de proportion de personnes
immigrées vivant de manière continue dans la région, avec
environ 11% d'immigrés contre 8,2 % en 1999.
Les régions urbaines et frontalières sont
plébiscitées par les immigrés qui s'y concentrent en grand
nombre. Au 1er janvier 2005, note l'Insee « une majorité
d'immigrés résidant en Rhône-Alpes est née en Europe
(2) (44 % contre 36 % en moyenne nationale) ou en Afrique (39 % contre 42 %).
Algérie, Italie, Portugal et Maroc sont les principaux pays d'origine.
13 % des immigrés sont installés dans la région depuis
moins de 5 ans. Les femmes sont désormais aussi nombreuses que les
hommes et le vieillissement se stabilise. Les immigrés sont plus
nombreux parmi les 30-59 ans. Ils sont plus diplômés qu'en 1999
mais moins que les autres rhônalpins ».
39 En 2005, 210 000 immigrés sont de nationalité
française, soit 41 % contre 37 % en 1999 en région
Rhône-Alpes (Insee 2008).
40 Voir l'Atlas des populations immigrées en
Rhône-Alpes édité dans le cadre de
l'élaboration du PRIPI 2010-2012.
32
Ainsi donc, les natifs d'Italie et d'Espagne(au total, 23 %
des immigrés rhônalpin)41, d'installation plus ancienne
, sont deux fois plus représentées en région
Rhône-Alpes que dans l'ensemble de la France et sont relativement
âgés et comptent une proportion de femmes très importante
mais se caractérisent par des tailles de familles assez modestes, un
taux d'acquisition de logement supérieur à la moyenne des
habitants de la région et sont plutôt globalement bien
insérés sur le marché du travail, avec un taux de
chômage inférieur au niveau régional, quoi que le nombre de
cette catégorie d'immigrés tend à se réduire
sensiblement du fait des décès au sein de leur population
vieillissante et du faible effectif de nouveaux arrivants.
Les caractéristiques sociodémographiques sont
sensiblement les mêmes pour les immigrés originaires de Suisse
(les plus représentés dans la région, proximité
géographique oblige), d'Allemagne ou du Royaume-Uni, souvent
d'immigration plus récente et très minoritaires (7% de l'ensemble
des immigrés), qui bénéficient d'une situation
particulièrement favorable puisque très souvent
propriétaires de leur logement souvent d'un grand confort. Ceux-ci
exercent des professions intermédiaires, sont cadres, et sont beaucoup
touchés par le chômage.
A contrario, les immigrés d'origine
maghrébine (l'Algérie en est le pays le plus
représenté)42 et turque relèvent d'une
immigration de travail plus récente, qui remonte des années 60
aux années 80. Elles sont caractéristiques de familles nombreuses
bien souvent logées en HLM. « Majoritairement ouvrières,
elles sont particulièrement touchées par le chômage. En
1999, 38 % des immigrés de la région sont originaires d'un pays
du Maghreb ou de Turquie, proportion supérieure à la moyenne
nationale », note l'Insee dans son recensement de la population
immigrée en région Rhône-Alpes de 2006.
Quant aux immigrés d'Afrique sub-saharienne,
l'échantillon qui nous intéresse, ils sont plus nombreux en 2005
(39%) qu'en en 1999 (35 %). Une augmentation sensible est également
constatée au sein de la population immigrée originaire d'Asie
(13% en 1999 et 15% en 2005).
En gros, si l'Algérie, l'Italie, puis le Portugal(12%)
et le Maroc(13%) sont pays de provenance des immigrés les plus
représentés en Région Rhône-Alpes, suivies de la
Turquie (7 % des immigrés), la Tunisie (6 %), l'Espagne (6 %) et la
Suisse(4 %), les plus fortes progressions au sein de la population
immigrée rhônalpine sont tout de même le fait des
populations africaines hors Maghreb et asiatiques .
Quant à la répartition géographique des
immigrés, elle varie d'un département à l'autre suivant
d'ailleurs autant la proximité frontalière des pays de provenance
de certains immigrés que l'attractivité économique.
Ainsi L'Ain et la Haute-Savoie abritent-ils une proportion
importante d'immigrés d'origine suisse tandis que l'Isère et la
Savoie compte un grand nombre de ressortissants originaires d'Italie. Les
immigrés d'origine maghrébine se concentrent surtout dans la
Loire, la Drôme et le Rhône où ils constituent plus de la
moitié de la population immigrée. Les Africains sub-sahariens
plébiscitent davantage le Rhône et plus précisément
l'agglomération lyonnaise (10% de la population immigrée
rhodanienne et 48% de la population sub-saharienne rhônalpine). La
configuration de l'implantation géographique est sensiblement la
même en ce qui concerne les migrants venus d'Asie.
41 « Les personnes originaires d'Italie arrivent au
deuxième rang dans l'immigration régionale et elles sont,
proximité géographique oblige, presque » Insee 2006.
42 Les immigrés d'origine italienne et algérienne
sont plus présents en Rhône-Alpes qu'au niveau national
(respectivement 13 % contre 7 % et 18 % contre 13 % en 2005).
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Figure 2. Répartition de la population
immigrée par département dans la région
Rhône-Alpes
Source : Insee, recensement de la population immigrée
2006
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