La présente étude fait appel à un
ensemble de concepts qui relèvent de plusieurs champs disciplinaires
(socio-anthropologie, psychologie sociale, sciences de l'éducation,
économie du développement&) et s'interpénètrent
eu égard à nos thématiques de recherche.
Compétences
C'est un ensemble de connaissances théoriques et
techniques acquises par la formation ou par l'expérience, mobilisables
et surtout utiles à l'exercice d'une activité. À la
lecture de diverses définitions proposées par les
théoriciens français de la notion de compétence, dans le
cadre notamment de l'économie des savoirs, des caractéristiques
et dimensions multiples du concept peuvent être isolées. Ainsi, la
compétence à la fois:
- Opératoire: En clair, elle permet
d'agir, elle est « compétence à agir »
d'après la délicieuse formule de
Michel Parlier22, en ce sens qu'elle se
repère et se rapporte toujours à une activité et à
une situation
professionnelle donnée. On la dit alors contextuelle
(Sandra Bellier).
- Apprise : car elle s'acquiert par
construction personnelle et sociale;
22 Michel Parlier, « La compétence,
nouveau modèle de gestion des ressources humaines », revue
Personnel, N° 366, 1996.
22
- Structurée dans la mesure où
elle regroupe un ensemble de « savoirs d'actions »
(Philippe Zarifian) : le
savoir proprement dit comme somme des connaissances
théoriques et techniques, le savoir-faire qui renvoie aux
habiletés de l'individu et le savoir-être qui en
constitue les qualités personnelles.
La compétence combine d'autres attributs dont le
savoir-agir qui est l'art d'assembler les ressources
adéquates , le vouloir-agir et le
pouvoir-agir qui allient un contexte (conditions
sociales, organisations, etc.) qui rend possible ou non la prise de risques ou
de responsabilité d'une part, et d'autre part la motivation de
l'individu à agir.
En conséquence, le concept de compétence
revêt les atours d'une attitude face aux
situations qui commandent d'agir en visant la réussite, au besoin en
mobilisant des réseaux d'acteurs qui, pour atteindre cet objectif, vont
contribuer directement à la prise en charge de ces situations en y
apportant en tout cas leur soutien (P. Zarifian).
Cette observation valide l'idée d'une participation
des réseaux des migrants à la construction et au renforcement des
savoir, vouloir et pouvoir agir ( les compétences donc) dans
l'optique d'augmenter la valeur de la main d'oeuvre du migrant, la
compatibilité de ses aptitudes, traits de personnalité et
connaissances acquises avec les attentes du marché du travail en
mutation, lequel exige dans un contexte économique tendu une
flexibilité, une adaptabilité à toute épreuve, une
disponibilité immédiate et des compétences
spécifiques. Ces compétences peuvent aussi être
recherchées par les associations elles-mêmes qui font face
à une crise sans précédent, ce qui tend à
démobiliser les ressources humaines bénévoles.
Dans ce contexte, comme déjà
évoqué plus haut, les communautés africaines de France
peinent à identifier, inventorier, mobiliser et mettre en oeuvre des
cadres opérationnels de valorisation des compétences de ses
ressources humaines de haute facture. Si quelques États des pays
d'émigration ont mis en place des politiques visant à mobiliser
les compétences de leurs expatriés pour les besoins du
développement national, d'autres en revanche ne s'en sont guère
préoccupés : « Il existe(&) un handicap de poids :
c'est la méconnaissance des ressources humaines qualifiées dans
les pays d'accueil. Les consulats africains en Europe ignorent jusqu'au nombre
de leurs ressortissants et ne savent rien de leurs compétences. Dans ce
cas, comment envisager, de manière efficace, la mobilisation des
ressources disponibles à des fins de développement s'il n'y a pas
au préalable d'identification, d'organisation et de rationalisation du
potentiel diasporique ?» (Babacar Sall, 2003).
Les compétences sub-sahariennes de la diaspora se
recrutent donc assurément dans divers secteurs d'activités et du
savoir (sciences et techniques, management, enseignement, arts, finances,
institutionnel, etc.). Et si la presse africaine célèbre
régulièrement les plus emblématiques de ses
représentants à l'étranger, ceux qui s'illustrent dans un
domaine particulier23, des exemples d'organisations africaines
défrayant positivement la chronique des médias africains et
occidentaux se font en revanche plus rares. Au-delà des réseaux
diasporiques émergents, forts bien structurés et devenus
modèles d'organisations des migrants hautement qualifiés tels les
réseaux SANSA24 et SADN sud-africains, peu nombreux sont des
mouvements diasporiques africains parvenus à un tel niveau
d'organisation transnationale et de mobilisation de ses ressortissants les plus
qualifiés. En dépit de quelques velléités
d'agrégation des ressources compétentes çà et
là (l'annuaire des compétences du FORIM par exemple), la
dispersion des « sachant », des « exécutants
» et des « performants »25 reste la
règle.
Au-delà, la question des compétences pose aussi
l'épineux problème des niveaux de qualification des migrants qui
entrent ou aspirent à intégrer le marché du travail
français. Or, il ressort des enquêtes de l'INSEE, et nous y
reviendrons, qu'en considérant la population active immigrée dans
son ensemble, la proportion des travailleurs
23 Voir le trimestriel Africa 24 Magazine,
N° 7 d'août-Octobre 2012, sur les parcours élogieux de
certains Africains de la diaspora à l'étranger.
24 SANSA : South African Network of Skills Abroad ,
SADN : South African Diaspora Network
25 Ces attributs résument les types de
compétences qui résultent de l'interférence des trois
sphères de savoir : le savoir, le savoir-faire et le savoir-être.
Ainsi par exemple, le « sachant » combine savoir et
savoir-être, l' « exécutant » résulte de
la combinaison entre savoir-faire et savoir-être, le «
performant» est celui qui maîtrise à la fois le savoir
et le savoir-faire.
23
peu ou non qualifiés est conséquente. Cela pose
la question de la formation de ces personnes, l'acquisition des
compétences en lien avec la demande du marché, le
développement de celles-ci ou leur remise à niveau, pour assurer
aux demandeurs d'emploi par exemple un minimum de qualification requis pour
prétendre à un emploi rémunéré dans une
entreprise publique ou privée. En d'autres termes, par la
formation continue les compétences des personnes semi
qualifiées pourrait s'accroître et s'agréger aux aptitudes
et habiletés acquises dans d'autres sphères du savoir. La
présente étude sera aussi l'occasion d'évoquer l'utile
réadaptation du dispositif de reconnaissance des titres de
compétences acquises par exemple sans diplôme reconnu, parce que
issu d'un apprentissage informel ou non formel, par l'expérience, comme
c'est le cas chez bien des migrants non diplômés résidents
en France.
Migrant ou immigré
Dans son rapport de 1991, le Haut Conseil à
l'Intégration, s'appuyant sur les travaux de Michèle
Tribalat (1989), a proposé d'appeler « immigrés » les
personnes nées à l'étranger, entrées sur le
territoire avec une nationalité étrangère et
résidant en France depuis un an au moins. Un immigré en France,
à différencier de l'étranger26, est donc une
personne résidant en France mais née étrangère
à l'étranger. Après son entrée en France, il peut
soit quitter sa nationalité d'origine et devenir Français par
acquisition, soit rester étranger. Le lieu de naissance et la
nationalité d'origine sont les principaux critères officiels de
définition de l'immigré. La notion telle que définie par
l'INSEE inclut donc à la fois les immigrés non-Français(ou
immigrés étrangers) et les immigrés naturalisés
français.
Les descendants d'immigrés pour la plupart nés
en France ne rentrent pas dans la catégorie d'immigrés, par
convention27.
Cependant pour les besoins de la présente
étude, nous avons ajusté notre définition au travers d'une
démarche inductive, autrement dit à partir des données
recueillies sur le terrain. Pour l'essentiel, nous avons collé à
la définition du migrant qu'en donne l'INSEE, ce qui a permis
d'intégrer dans notre échantillon une population
d'immigrés aux statuts juridiques et caractéristiques
socio-culturelles diverses. Étant entendu que la question de
l'intégration et des opinions émises à ce propos nous
apparaissent pertinentes pour autant qu'elles sont portées par les
acteurs concernés à différents niveaux du processus
d'intégration. Ce qui logiquement nous a obligé à
élargir notre champ d'investigation. Il s'est par conséquent agi
des immigrés d'Afrique sub-saharienne appartenant à l'une des
catégories suivantes:
? Immigrés naturalisés français avec ou
sans double nationalité et résidant dans l'agglomération
lyonnaise
? Des immigrés étrangers (d'ancienne ou de
fraîche installation) munis d'un titre de séjour et donc ayant
conservé leurs nationalités d'origine
respectives.
Au total, ce sont donc à la fois des migrants à
la retraite, des immigrés bénéficiant de la double
nationalité, des migrants ayant conservé leurs
nationalités d'origine, des travailleurs migrants très
qualifiés, peu qualifiés ou sans qualifications, installés
pour une longue durée, munis d'une autorisation de travail en bonne et
due forme; des migrants entrés en France suite au regroupement familial,
des réfugiés politiques28, les déplacés,
migrants forcés
26 La notion d'étranger est fondée
sur le critère de la nationalité. Un étranger est une
personne qui n'a pas la nationalité française. Les personnes
nées en France de parents étrangers sont
étrangères; à leur majorité la plupart d'entre
elles acquièrent la nationalité française (INSEE,
1999).
27 Conséquence de cette définition, les enfants
d'immigrés, s'ils sont nés en France, ne sont pas eux-mêmes
immigrés. Des non-immigrés donc
dont un au moins des deux parents est né
étranger à l'étranger. Notons que le terme
d'immigrés est lui-même sujet à caution, puisque d'un point
de vue purement juridique seule prévaut la notion d'étrangers. Il
s'agit essentiellement d'une convention à des fins d'études
(Héran, 2002).
28 Un réfugié est une personne dont la demande
d'asile a été accordée par un pays tiers et qui obtient
donc la protection de ce pays. La qualité de réfugié est
prévue par la Convention de Genève de 1951. Cependant, dans le
cadre de cette étude, nous n'avons pas abordé la question des
24
et demandeurs d'asile, des étudiants
régulièrement inscrits dans une école, institut
universitaire, et dans une moindre mesure, pour les besoins d'illustration ou
de comparaison avec leurs ascendants, des descendants d'immigrés souvent
déjà Français.
À la notion de migrant, nous associons le concept
de diaspora, qui évoque l'idée de
dispersion des ressortissants d'un pays, d'une région dans diverses
parties du monde, entretenant peu ou prou des liens avec le pays d'origine, par
la conservation de la nationalité du pays en question, ou par des
actions de nature variée: culturelle, économique ,
socio-politique ... quand bien même les individus auraient renoncé
à cette nationalité ou alors en auraient acquis une seconde.
Natalia Buga29, à la lecture des
définitions différentes du concept, distingue les diasporas par
l'étape de leur processus de structuration ou encore par leur niveau de
structuration. Aussi, identifie-t-elle:
- les diasporas à maturité
(diasporas chinoise et indienne) et - les diasporas
émergentes (la diaspora russe).
- Il existe toutefois une troisième catégorie
aux contours flous, les diasporas en construction
telle la
diaspora sud-africaine.
Selon leur niveau de structuration, les diasporas sont
structurées en :
- réseaux primaires:
expatriés exclusivement et directement en lien avec le pays
d'origine;
- réseaux secondaires:
expatriés en lien avec les ressortissants du même pays d'origine
dans d'autres
localités du pays d'accueil (type 1) et dans d'autres
pays de destination (type 2).
Les diasporas à maturité se situent clairement
dans cette seconde catégorie et ont souvent gardé un lien
culturel fort avec le pays d'origine dans lequel ils engagent d'importants
investissements productifs et effectuent de gros volumes de transferts de fonds
et de technologies mais aussi de ressources non-financières (RNF) :
cognitives, organisationnelles, institutionnelles, relationnelles.
Au regard de ces éléments, où peut-on
placer le curseur sur l'échelle de construction des groupes diasporiques
subsahariens dans le monde en général et en France en
particulier? Quelles logiques président aux rapports entre groupes issus
d'un même pays ou de pays tiers ? Comment se structurent-ils et quels
rapports et pratiques liées à l'intégration
socio-économique, à la mobilisation des compétences et au
développement des pays de départ? Nous allons tenter au travers
de la démarche empirique d'apporter des éléments de
réponse à ces questions.
Intégration
On y entend généralement un processus qui
implique d'une part, la personne qui entreprend de s'intégrer et d'autre
part, la société qui s'efforce de contribuer à la
réalisation de cet objectif, parce qu'il y va de son
intérêt (W.R. Böhning, R. Zegers de Beijl : 2008). Cette
notion renvoie aussi à un résultat final. En clair, un
état généralement qualifié de réussi, bien
que ce ne soit pas toujours le cas. Et cette situation, comme tout processus
social peut être potentiellement réversible, aboutissant à
une situation de désintégration comme nous le verrons en ce qui
concerne une frange importante de migrants à l'égard du
marché du travail en France.
Vue sous l'angle des migrants, l'intégration se
rapporte à la jouissance pleine et entière d'opportunités
de droit et de fait que l'on peut comparer à celles des Français
de naissance, présentant des caractéristiques similaires
réfugiés et de leurs organisations qui, même
s'ils sont autant concernés par les politiques d'intégration et
d'insertion, représentent out de même une histoire à part,
qui a des caractéristiques spécifiques qui ne permettent pas une
généralisation.
29 Natalie Buga, Les diasporas comme ressources
d'intégration à l'économie mondiale, thèse de
doctorat soutenue en juillet 2011, université de Grenoble,
faculté d'économie, 517 p.
d'âge, de sexe, d'éducation, etc. Autrement dit,
leur participation réussie aux mêmes produits de la vie de la
société dont les deux groupes font partie. Notons toutefois que
l'intégration implique un certain laps de temps et n'est pas applicable,
a priori, à certains types de migrants, notamment les travailleurs
temporaires. D'où le critère de la durée ou la
continuité de résidence du migrant en France pour juger de la
pertinence d'un processus d'intégration de part et d'autre de
l'immigré et de la société d'accueil.
Une précision s'impose tout de même concernant
la dimension d'autonomie culturelle que comporte la notion
d'intégration.
Si elle diffère de l'assimilation,
l'intégration doit néanmoins autoriser les dissemblances sur le
plan des perceptions culturelles et des pratiques de la famille ou de la
société par exemple. Aussi, se pose la question de savoir si ces
perceptions et pratiques culturelles doivent être prises en compte et
fonder des mesures spécifiques dans la démarche d'accompagnement
à l'intégration sociale, professionnelle ou économique, la
création d'entreprise par exemple. En d'autres termes, favoriser
l'inclusion professionnelle et sociale n'implique-t-il pas de développer
des outils adaptés aux besoins des migrants et à leurs
spécificités culturelles de même qu'à leurs
pratiques en matière d'activités économiques, y compris
dans une République française aux aveugles aux particularismes
ethniques? C'est sous ces atours que se posent la question et
l'intérêt de la démarche interculturelle comme facteur ou
facilitateur dans le processus d'intégration des immigrés.
Co-développement
Concept polémique à différents
égards, il a pour cadre de naissance la sphère politique et non
pas académique. Le concept est forgé sur « le constat
d'une action positive des migrants sur le développement de leur pays
d'origine » (Institut Panos Paris, 2009).
Il est cependant utile de distinguer dans une étude de
2009 sur le co-développement30 trois dimensions
différentes que résume ce concept:
- Le co-développement par les migrants qui recouvre
l'ensemble des pratiques spontanées des migrants en
faveur des régions de départ: tels les
transferts individuels en termes d'envoi d'argent et de biens aux proches ou
à des causes solidaires, les transferts collectifs qui prennent la forme
des projets de développement et enfin les investissements productifs
(création d'entreprises, les coopératives, les groupements
d'intérêt économique, etc..).
· Le co-développement pour les migrants. Il faut
y voir « les politiques liant développement et contrôle
des flux(&) conçues et mises en oeuvre dans une optique de gestion
globale des migrations, au niveau national ou international (politiques d'aide
au retour volontaire, abaissement des coûts des transferts, aide à
l'investissement et au transfert de compétences) » (Institut Panos
Paris, 2009). Signe particulier de cette autre réalité du
co-développement, les migrants sont absents de ces dispositifs, tout au
plus y figurent - ils en tant que cibles.
· Le co-développement avec les migrants renvoie
au regroupement des politiques destinées à soutenir les
initiatives de développement au nombre desquelles : les dispositifs de
cofinancement des projets, de programme de formation et de renforcement des
capacités des organisations de migrants, la création de
plateformes associatives et internet. « Ces dispositifs sont le plus
souvent le fait d'autorités locales et incorporent des impératifs
de bidirectionnalité (intégration). Les migrants sont souvent
associés à leur mise en oeuvre, notamment par le biais de
consultation en amont.»(Institut Panos Paris, 2009).
Ces trois dimensions recouvrent pour notre étude une
égale importance. Elles posent automatiquement la triple question de
l'impact réel et mesurable de ces approches sur le développement
et l'intégration, l'amélioration des résultats au travers
des évolutions organisationnelles et structurelles, puis les relations
avec l'environnement institutionnel direct. Disons le autrement: comment le
co-développement par, pour et avec les migrants peut-il favoriser une
meilleure intégration de ceux-ci dans les dynamiques
socio-économiques en France et une transformation efficiente des
sociétés d'origine vers un mieux-être et un mieux-avoir?
La mobilisation, le développement, la valorisation par
la mise à contribution des compétences des migrants est une piste
entre autres , surtout dans une contexte international où
l'économie de la connaissance occupe une place de plus en plus centrale
dans les politiques et stratégies nationales de développement
économique et social des pays du Sud, par la captation des ressources
cognitives et techniques des expatriés très qualifiés.
C'est tout d'abord un processus de création d'une
organisation, d'une valeur, le fait d'innover, la détection et
l'exploitation d'une opportunité31.
- Le concept se réfère enfin au cas où
après une interruption de plus d'un an, un entrepreneur (en
général
Le migrant entrepreneur qui intéresse cette étude
rentrera donc dans tout ou partie de ces 3 cas de figure.
C'est l'appellation populaire de l 'agglomération
lyonnaise ou Communauté urbaine de Lyon (son nom officiel).
Identifié comme le plus important établissement public de
coopération intercommunale français, le Grand Lyon désigne
un regroupement de 58 communes de l'agglomération de Lyon, toutes
localisées dans le département du Rhône.
Intercommunalité créée par la loi 66-1069 du 31
décembre 1966 et devenue effective le 1er janvier 1969, cet
ensemble de communes totalisait en 2009 selon l'INSSE 1.281.971 habitants, soit
80% de la population du département du Rhône qui se concentre sur
15 % du territoire et une densité de population de 2484,6 habitants
/km2. Une population globalement jeune puisque les 15-29 ans, les 30-44 ans et
les 0-14 ans représentent respectivement 23,7%, 19,5% et 17,1 % ; soit
près de 60% de la population totale33.
33 Source : Insee, Recensement de la population, 2009.
En matière de coopération
décentralisée, le Grand Lyon a élaboré un protocole
de coopération qui le lie à la ville de Ouagadougou au Burkina
Faso. D'où d'ailleurs le dynamisme remarqué de la
coopération entre l'Association des Burkinabé de la région
lyonnaise (ABL) et la communauté urbaine du Grand Lyon.
19 communes de cette agglomération comptent plus de
10.000 habitants et, signe particulier, 14 de ces communes souvent
situées à l'est du territoire lyonnais concentrent l'essentiel
des zones de précarité selon une étude de l'INSEE datant
de 201035. Nous pouvons d'ores et déjà postuler
à ce niveau de notre étude qu'en plus de leur forte
présence dans Lyon intra-muros, les immigrés africains
et maghrébins se concentrent principalement dans les frontières
correspondant globalement à ces zones identifiées comme abritant
les phénomènes les plus accentués de la
précarité (monétaire, emploi, familles en
difficulté...) et éligibles aux actions de la Politique de la
Ville (Insertion, Aménagement urbain, etc.).
34 Le quartier de la Part-Dieu à Lyon abrite les
services de l'hôtel de la communauté. Le développement et
l'aménagement économique, social et culturel est de la
compétence de la Communauté du Grand Lyon, de même que les
services d'intérêt collectif, l'aménagement de l'espace
communautaire, la gestion de l'habitat social, les transports urbains ou encore
la politique de la ville dans le cadre duquel s'insèrent quelques-unes
des politiques et dispositifs d'accompagnement des immigrés à
l'intégration.