SECTION 2 : EFFET DE LA TVA SUR LES RECETTES
Les pays en développement en général et
la République Démocratique du Congo en particulier font face
à des sérieux besoins de financement vus qu'avec la crise
financière, il y a eu une baisse sensible de l'aide publique pour le
développement ( APD en sigle). Pour financer les besoins de financement
dont ils font face, il est nécessaire d'augmenter les recettes
intérieures dont la plupart sont de recettes fiscales. C'est ainsi que
diverses reformes publiques (réformes fiscales) sont en train
d'être entreprises pour pallier durablement ce problème et pour
rendre les économies africaines beaucoup plus compétitives
(réduction de droits de douane).
Un des moyens le plus efficace pour augmenter les recettes
publiques est de remplacer les impôts ayant des effets en cascade,
à l'instar de l'impôt sur le chiffre d'affaires, par les
impôts uniques comme la taxe sur la valeur ajoutée. C'est pourquoi
depuis les années 1990, beaucoup de pays en développement ont
inséré la taxe sur la valeur ajoutée dans leur
système fiscal.
La République démocratique du Congo faisant face
au même problème a tout de même continué, pendant
cette période, à appliquer les impôts à effets
cumulatifs dans son système fiscal. Cependant, la décennie
2000-2010 passée a brillé avec la faiblesse de recettes publiques
par rapport aux dépenses, avec des dépenses publiques de 16,47%
du PIB en moyenne, des recettes de 16,14% du PIB en moyenne et donc un solde
budgétaire moyen de -0,33% du PIB dont il faut rechercher une source de
financement. Durant la même décennie, les recettes fiscales ont
représenté en moyenne 9,96 % du PIB dont la part majoritaire
revient aux recettes tirées du commerce extérieur (douanes) comme
l'indice le tableau ci-dessous :
58
20 000 000,00
18 000 000,00
16 000 000,00
14 000 000,00
12 000 000,00
10 000 000,00
8 000 000,00
6 000 000,00
4 000 000,00
2 000 000,00
0,00
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
2012
PIB Courant Recettes Courantes
Source : assises nationales sur le coulage de recettes
publiques
Année
|
PIB en million de CDF
|
Recettes publiques courantes en million de
CDF
|
Tx. Accr.
|
Taux de
prélèvement public
|
2001
|
1
|
407
|
545,0
|
|
|
66
|
644,10
|
|
4,73
|
2002
|
1
|
922
|
300,0
|
|
|
147
|
833,50
|
121,83
|
7,69
|
2003
|
2
|
298
|
655,5
|
|
|
221
|
300,90
|
49,70
|
9,63
|
2004
|
2
|
601
|
000,0
|
|
|
306
|
024,90
|
38,28
|
11,77
|
2005
|
3
|
407
|
940,1
|
|
|
495
|
263,40
|
61,84
|
14,53
|
2006
|
4
|
066
|
601,3
|
|
|
669
|
167,40
|
35,11
|
16,46
|
2007
|
5
|
148
|
173,0
|
|
|
793
|
790,60
|
18,62
|
15,42
|
2008
|
6
|
525
|
982,7
|
|
1
|
271
|
678,00
|
60,20
|
19,49
|
2009
|
9
|
026
|
676,3
|
|
2
|
104
|
722,30
|
65,51
|
23,32
|
2010
|
11
|
949
|
307,6
|
|
2
|
293
|
882,00
|
8,99
|
19,20
|
2011
|
14
|
760
|
535,6
|
|
2
|
657
|
424,26
|
15,85
|
18,00
|
2012
|
17
|
312
|
625,2
|
|
3
|
612
|
729,97
|
35,95
|
20,87
|
|
|
|
Moyenne
|
|
|
|
47
|
16
|
59
Face à une telle situation, le pouvoir public est
contraint d'augmenter les ressources publiques pour rompre avec le
déficit chronique de son budget et de financer les programmes du
développement. C'est dans cet impératif que la République
Démocratique du Congo a accepté d'instaurer dans son
système fiscal la TVA le 1er janvier 2012. Voilà
pourquoi cette section se propose de savoir si la taxe sur la valeur
ajoutée a contribué à l'augmentation des recettes
publiques.
En effet, un des arguments en faveur de l'instauration de la
taxe sur la valeur ajoutée en RDC est que cette dernière entraine
une augmentation de recettes publiques grâce à sa capacité
de drainer vers le secteur formel les activités du secteur informel et
d'atténuer tant soit peu la fraude et l'évasion fiscales.
Dix-huit mois après l'instauration de la taxe sur la valeur
ajoutée, l'on signale que le montant de recettes publiques est de
3.612.874.138 CDF en 2012, soit un accroissement de 35% par rapport à
l'année 2011 et les recettes du premier semestre 2013 se lève en
millions de CDF à 1.888.900.00020. Ces recettes sont
apportées à 34,2% par la DGI et à 36,5% par la DGDA.
Par contre, Les recettes provenant de la taxe sur la valeur
ajoutée se chiffrent en millions de CDF à près de
1.200.000.000 en 2012 et représentent près de 7% du PIB alors
l'ICA représentait entre 1 et rarement 2% du PIB durant la
période 2000 à 2010. De là, l'on comprend que la taxe sur
la valeur ajoutée a fortement contribué à l'augmentation
de recettes publiques durant l'année 2013 et le premier semestre 2013 et
comme il en est ainsi, l'on peut donc affirmer que la TVA a permis au
gouvernement de mobiliser plus de recettes afin de financer les programmes du
développement et à atteindre ses objectifs.
20 FEC, Note de conjoncture, 2éme
trimestre 2013
60
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