4 Troisième partie : Propositions pour un
développement de l'employabilité
La meilleure connaissance que nous avons acquise des concepts
de responsabilité sociale de l'entreprise et d'employabilité nous
permet, au cours de cette troisième partie, de questionner le
développement de l'employabilité lorsque cette dernière
est analysée dans le cadre théorique de la responsabilité
sociale de l'entreprise.
4.1
Réflexion autour de la relation entre responsabilité sociale de
l'entreprise et employabilité
4.1.1 Réflexion sur l'existence
de la RSE
Si la définition du concept de RSE est simple à
établir, la question de son champ d'application et de sa mise en oeuvre
sont des points qui font encore largement débat si l'on en juge par les
écrits sur le sujet et l'existence de plusieurs approches
théoriques bien différentes.
Poser la question de la RSE, c'est poser nécessairement
à un moment donné la question de la légitimité de
son existence puisque nous voyons qu'elle n'est pas reconnue par tous et que
même si ce concept est reconnu, son application conduit à des
orientations bien différentes. Et poser la question de l'existence de la
RSE, c'est poser la question des conditions de cette existence même.
Cet aspect nous semble devoir être approfondi afin qu'il
nous donne quelques pistes de réflexion pour mieux situer
l'employabilité par rapport au champ d'application possible de la
responsabilité sociale de l'entreprise.
Une des idées importantes que nous défendrons au
cours de cette réflexion est qu'il existe des conditions de premier
niveau qui permettent de définir des frontières plus
étroites au champ de responsabilité sociale de l'entreprise
discuté dans le cadre des approches théoriques.
4.1.1.1 Une condition préalable : un fait
générant un impact sociétal
Pour envisager la notion de responsabilité sociale de
l'entreprise, il est nécessaire qu'existe un fait
généré dans le cadre de l'entreprise, entraînant un
impact sur son environnement, donc sur la société (d'où la
notion d'impact sociétal). Un tel impact appartient à l'une de
ces 3 catégories : économique, sociale ou
environnementale.
L'entreprise peut générer des impacts positifs
(dont elle pourrait tirer bénéfice si elle en est estimée
responsable) ou des impacts négatifs (dont elle aura à assumer
les conséquences en cas de mise en responsabilité). Lorsque l'on
aborde la question de la responsabilité sociale de l'entreprise, nous
nous concentrons sur les impacts néfastes puisqu'en matière de
reconnaissance d'une responsabilité, les impacts positifs ne posent
généralement pas de difficultés.
Afin de compléter l'analyse sur cette première
condition, il est nécessaire de faire la distinction entre les faits qui
représentent des réalisations (que l'on peut appeler des actes)
et les faits qui représentent des non réalisations (que l'on
pourrait appeler des « non-actes »). Dans ce dernier cas,
c'est le fait de ne pas faire une action qui génère l'impact
néfaste. Nous verrons que l'introduction de conditions
supplémentaires se fait de manière différente selon que
l'on est dans le cas d'un acte ou d'un non-acte.
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