L'article 10 de la constitution du 18 février 2006 face à la problématique de la double nationalité( Télécharger le fichier original )par Constant MUTAMBA TUNGUNGA Université protestante au Congo - Licence en droit public interne 2012 |
Le sentiment national construit-il un Etat ?Le tribalisme et le régionalisme ont toujours été brandis comme un épouvantail par les pouvoirs Africains qui les accusent de faire l'ombre au sentiment national ou d'empêcher l'éclosion de la conscience nationale. Cette accusation fâcheuse. Comme on le verra plus loin, la loi et tribalisme peuvent bien faire bon ménage. Même si le premier sentiment ne laisse pas au second l'espace qu'il occupe dans les Etats-Nations...82(*) Le sentiment national n'a jamais installé la paix et la concorde entre citoyens d'un même pays. Ce qui installe la paix et garanti le dénominateur commun sans lequel l'idée même de la société serait impossible c'est-a-dire l'intérêt général c'est le pacte primordial sur lequel repose philosophiquement toute communauté humaine. En d'autres termes, l'existence de la loi et des mécanismes mis en place de maniéré que personne ne soit au-dessus d'elle. S'il est vrai que « l'influence accablante des Bana-kwetu, des Bandeko, des Wandugu et des Ba Mpangi sur chaque congolais » peut pousser les mandataires de l'Etat à poser des actes favorisant les membres du groupe dont ils font partie, il appartient à la loi et à elle seule de les dissuader et de les réprimer le cas échéant. Ceci est vrai que pour toute société humaine. C'est la loi et non la conscience nationale qui dissuade et réprime les mandataires des Etats occidentaux qui tenteraient de placer à des postes enviés.83(*) Comme vous pouvez le constater, nous affirmons comme MAYOYO BITUMBA TIPO-TIPO précité que : pour que le sentiment national s'exprime, il n'est pas nécessaire de nier ou d'étouffer la conscience ethnique ou régionale.84(*) La réalité traduite par les termes tribalisme, ethnicisme, régionalisme, communautarisme, ou géopolitique ne sont pas propres à l'Afrique. « les idéologies d'autochtonie , les mouvements séparatistes , la recherche et l'affirmation d'identités collectives autres que celles liées à l'Etat-Nation, bref le particularisme d'inspiration culturelle ou politique se retrouvent avec une intensité variable dans les régions et les Etats de l'Amérique Anglo-saxon à la Chine , et à l'Indochine , de la Russie soviétique à l'Amérique latine , et du Proche-Orient à l'Europe et il n'est pas rare qu'ils y explosent de temps à autre en violente révoltes ». Dès lors à l'intérieur des Etats Africains l'ingénierie politique devrait impérativement veiller à intégrer le nationalisme tribal et le nationalisme étatique antagoniques jusqu'a ce jour du fait de la trop grande place que les dirigeants démocratiquement élus, font au favoritisme tribal et au népotisme.85(*) Il convient de noter ici que l'handicap culturel est surmontable si les «les hommes forts » Africains se comportent comme des super-chefs des lignages et non comme des chefs d'Etat, c'est parce que les règles du jeu politique ne sont pas adaptées aux expériences collectives des peuples. Cette distance aboutit à la confusion entre les institutions politiques et les institutions sociales. Les premiers, on s'en doute, se rattachent à un territoire ; tandis que les seconds se réfèrent à la parenté. Cette distinction, l'Afrique traditionnelle l'avait pourtant clairement établie. Chez les Lunda par exemple, ce peuple disséminé au Congo, en Angola et en Zambie, « ont fini par démontrer que le chef était chef de tous et n'avait pas de parents, celui-ci était intronisé avec sa soeur et commettait avec elle l'inceste qui coupait la parenté, soulignant la séparation entre structure politique ».86(*) Ainsi, nous pourrons tenter de répondre à la question de savoir pourquoi une double nationalité au Congo dans le paragraphe qui suit. * 82Idem, p.71 * 83MAYOYO BITUMBA TIPO-TIPO, op.cit.,p.72 * 84Idem, p.73 * 85MAYOYO BITUMBA TIPO-TIPO, op.cit.,p.74 * 86Idem,p.58. |
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