4 L'approche macroéconomique
4.1 Principe et choix des variables explicatives
Nous allons chercher ici à régresser la masse
des encours Lt (ou une fonction de celle-ci) sur des variables
macroéconomiques pertinentes. Par exemple, il est
généralement admis que le niveau des taux courts influence
fortement Lt. L'idée derrière cette constatation
empirique est que, lors des périodes à fort taux
d'intérêt sur les marchés, les personnes investissent plus
de liquidités sur des produits rémunérés, tels que
le livret A.
Ainsi, nous avons vu par exemple que Jarrow et van Deventer
proposaient l'équation
ln(Lt) - ln(Lt_1)=a + br(t) + et + d(r(t) -
r(t - 1))
qui relie les accroissements de l'encours à celui des
taux courts. Ils y reconnaissent toutefois que la dynamique de la masse des
dépôts est pilotée par d'autres facteurs, d'où le
terme
5On peut se demander si
l'observation de la trajectoire historique de l'encours des CCP de La Banque
Postale permet de se prononcer sur la validité de l'hypothèse
d'évolution selon dLt = Lt(pdt + adWt) et
notamment de l'infirmer. Cela est l'objet d'une brève discussion
menée en annexe A
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linéaire en t. Le temps est censé
être ici une approximation des autres variables macroéconomiques
non incluses dans le modèle.
En 2000, James M. O'Brien a, quant à lui,
proposé d'intégrer le revenu national dans les variables
explicatives en écrivant : ln(Lt) - ln(Lt_1) = a + b(r(t)
- i(t)) + cln(Y (t)) + f(t) avec E(f(t))=0 pour tout
t, où i(t) est le taux de rémunération
du dépôt et Y (t) le Produit Intérieur Brut
(PIB) à la date t. Notons au passage que
l'économiste reconnaît ici indirectement la complexité de
l'évolution des dépôts en rajoutant un terme correctif
d'erreur censé représenter un aléa non relié aux
variables macroéconomiques.
Dans le cadre de cette étude, nous avons retenu
plusieurs variables explicatives pour mener nos régressions
linéaires simples et multivariées :
- l'inflation hors tabac : elle représente
implicitement le coût de la vie et les variations de volume des
agrégats monétaires;
- le PIB : il capture la vitesse de croissance de
l'économie, que l'on peut légitimement corréler à
la richesse des ménages et donc au niveau de leurs dépôts
à vue;
- le niveau des taux courts (taux Pibor à 3 mois) : on
s'attend à ce qu'il soit corrélé négativement au
niveau des encours non rémunérés;
- le niveau des taux longs (taux des emprunts d'État
à 10 ans).
Notre plage de données s'étend de janvier 1994
à décembre 2010. Le pas de temps est mensuel, hormis pour
certaines variables (comme le PIB) pour lesquelles les données sont
trimestrielles. Le logiciel statistique utilisé est SAS.
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