4.2 Résultats
En ce qui concerne les régressions simples, les
variables macroéconomiques (PIB, inflation) se sont
avérées être de très bonnes variables explicatives
pour le niveau d'encours, avec des coefficients de détermination de
l'ordre de 95%. A contrario, la régression de l'encours global
sur le niveau des taux, que l'on prenne les taux courts ou les taux longs, n'a
donné que des résultats médiocres. Pour tenir compte de
décalages éventuels entre les mouvements des différentes
variables, nous avons donc tenté de régresser l'encours sur les
taux passés (en intégrant un retard variable) ainsi que sur leurs
variations dans le passé proche (comme le suggèrent Jarrow et van
Deventer). Aucune de ces tentatives n'a toutefois permis de déceler une
telle relation. Ainsi, de manière assez surprenante, les
régressions que nous avons menées sur l'évolution
historique de l'encours des comptes courants à La Banque Postale ne nous
ont pas permis de relever un lien avéré entre celui-ci (ou ses
variations) et les mouvements de taux sur les marchés. Pour tenter de
capter l'influence éventuelle des taux à un ordre plus
élevé, nous avons donc déflaté l'encours (ou nous
l'avons divisé par le PIB) puis nous avons tenté de mener une
régression de cette nouvelle variable (ou de son logarithme) sur le
niveau des taux. Toutefois, les résultats sont restés
décevants avec des coefficients de détermination très
faibles.
Par la suite, notre démarche a donc consisté
à chercher une représentation de type AR(1)6 sur
l'encours, puis sur l'encours déflaté, en tentant de
régresser leurs variations mensuelles soit sur le niveau des taux, soit
sur les variations de ces derniers sur les périodes
précédentes. Ces méthodes plus sophistiquées n'ont
malheureusement pas non plus permis de résultats probants. Les
procédures de désaisonnalisation des différentes
séries chronologiques n'ont en
6Pour AutoRegressive
d'ordre 1. Il s'agit de chercher une représentation de la variable
Lt - öLt-1, avec
öER, en fonction des autres séries
chronologiques. Nous avons essentiellement travaillé avec =1
21
rien changé la donne, dans la mesure où la
série historique de la masse des dépôts des CCP
présente une composante saisonnière quasi-inexistante.
Ainsi, le meilleur résultat obtenu, en tant que
compromis entre qualité explicative et parcimonie du nombre de variables
de régression, s'est finalement avéré être la
régression simple du niveau des encours sur celui de l'inflation,
correspondant à un excellent coefficient de détermination de
R2 = 0,973! Nous avons tracé ci-dessous la
courbe correspondante.
![](Modelisation-et-couverture-des-comptes-courants-postaux5.png)
FIG. 4 - Régression du niveau de
l'encours sur l'inflation hors tabac
L'inflation est donc un très bon indicateur du niveau
moyen de l'encours dans la banque. Cela signifie implicitement que la richesse
réelle détenue par les ménages sur leur compte courant
(à vue) ne varie pas, ou très peu, au cours du temps. Dans la
mesure où les CCP ne sont pas des produits d'épargne, mais des
comptes servant aux retraits quotidiens pour les dépenses courantes
(dont le montant suit par définition exactement le niveau de
l'inflation), un tel résultat est relativement conforme à
l'intuition.
|