12.2 Volatilité de la marge et perte en situation de
stress
Nous retenons pour nos simulations le modèle à
«superstrates» en situation démographique
stable29 à la date initiale t=0. Nous
simulons alors, pour différentes valeurs du paramètre y,
p=150 trajectoires de marges nettes d'intérêts jusqu'en
t=h=120. Nous calculons
ensuite les valeurs prises par les statistiques A=
|
1000
(h - 61)L0
|
v u u Xh
tt=62
|
(IRM(t) - IRM(t -
1))2
|
1000
et T= (IRM(t*))-
sur chaque trajectoire de marge nette d'intérêts
simulée.
Ä0
Nous analysons alors, pour chaque y choisi, la moyenne
empirique des p valeurs simulées de
A et de T, que nous noterons  (y) et T à
(y).
Valeur de y
|
Volatilité empirique moyenne de A (c'est-à-dire
Â(y)) (x10-3)
|
Écart-type empirique de A
(x10-3)
|
1
|
209.6
|
5.3
|
0.7
|
145.8
|
7.2
|
0.5
|
104.2
|
3.4
|
0.3
|
62.9
|
1.3
|
0.1
|
21.5
|
0.7
|
0.05
|
11.4
|
0.6
|
0.07
|
5.6
|
0.6
|
Nous constatons que la volatilité obtenue Â
(y) est quasiment proportionnelle à y. La raison
à ce résultat réside dans le fait que la volatilité
dans la marge dégagée est essentiellement
«apportée» par les fluctuations de taux d'un mois sur l'autre.
Dans ces conditions, c'est le processus de tombée des flux
d'intérêts, au titre des placements court-terme, qui apporte
l'es-
28Conformément
à l'hypothèse (3) du modèle global
29Sa clientèle est le
reflet de la pyramide en terme de distribution d'âges
moyenne empirique
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sentiel de la volatilité de la marge
{IRM(t)}0<t<h. Par ailleurs, la
dispersion des résultats empiriques obtenus est faible, avec un
écart-typeempirique qui ne dépasse jamais 5% de la Ëà
(y).
( Nous avons tracé ci-dessous le graphe obtenu en
reportant les points de coordonnées ) à (y) ,
Ëà (y)dans le plan «perte x
volatilité», afin d'illustrer l'arbitrage à effectuer entre
les deux grandeurs.
FIG. 21 - La volatilité de la marge nette
d'intérêts et la perte moyenne engendrée par le
scénario de stress pour différentes politiques de
placement dans le cas d'une clientèle en situation démographique
normale
Nous mettons bien en évidence sur cet
échantillon de simulations qu'une diminution de y,
c'est-à-dire une moindre proportion de l'encours placée à
court terme, lisse la marge nette perçue mais accroît le risque de
liquidité auquel la banque s'expose. Comme on pouvait s'y attendre, dans
le cadre de ces p simulations, lorsque l'établissement place
100% de son encours total à court-terme, il s'immunise totalement contre
le stress de liquidité et de taux généré :
sa marge en t* ne devient jamais négative. Dans les
autres cas, suivant le scénario pour l'encours et les taux, la marge
dégagée à cette même date peut être positive
ou négative suivant le contexte de marché (c'est-à-dire la
courbe des taux en t*). à (y), qui fournit
la moyenne empirique de la partie négative de
IRM(t*), est donc négatif pour
yE{0.3,0.1,0.05,0.02}.
Il n'existe pas de stratégie «optimale», pour
la simple et bonne raison que chaque banque a une définition
individuelle du caractère optimal, fonction de la politique de risque
à laquelle elle souscrit. Toutefois, il est légitime de se
demander quelle influence la structure initiale de la base de clientèle
peut avoir sur le processus de marge nette en termes de volatilité et de
perte. Cette influence peut en effet conditionner le choix de la
stratégie à adopter pour l'établissement. La section qui
suit explore cette question.
73
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