7.2.3 Déséquilibre démographique
initial vers le haut
Nous considérons à présent la situation
inverse, à savoir une banque dont la clientèle actuelle est
essentiellement constituée de personnes âgées aux encours
élevés. La pyramide des âges de la sous-population des
clients de la banque est donc ici en forme de toupie, étroite vers le
bas et élargie vers le haut. Pour créer cette situation, nous
avons pris la pyramide des âges française et nous l'avons
«retournée», comme s'il fallait lire les âges de haut en
bas sur la représentaion graphique de la page 35. Nous adoptons donc ici
un cas extrême, en considérant un établissement pour lequel
la pyramide des âges de la clientèle est exactement le
négatif de la pyramide des âges de la France.
FIG. 11 - Une trajectoire pour l=2 (courbe bleue) et
l=60 (courbe rouge) de la dynamique de l'encours total avec une
inflation constante et un déséquilibre démographique
vers le haut
Dans ce cas-ci, on observe à court terme une
stagnation (voire une décroissance) très probable de l'encours
total. Dans le cas l =2, à l'instar du cas
précédent, la forte mobilité des personnes, aussi bien
internes qu'externes à l'établissement, assure une forme de
rééquilibrage démographique relativement rapide. On
observe ainsi une période transitoire de décroissance nette de
l'encours correspondant à la perte de clients âgés,
remplacés par des jeunes apportant peu de liquidités. Ainsi, sur
cette simulation, la base de clientèle met approximativement de un
à deux ans pour se calquer plus conformément à la pyramide
des âges, avant de croître selon la dynamique typique qu'on lui
connaît. De même, dans le cas l =60, la forte
rigidité de la base de clientèle crée une rémanence
dans la structure de cette dernière, sur le moyen-long terme, avec une
masse des dépôts croissant très faiblement (uniquement par
l'inflation en fait). Il faut attendre dans ce cas plusieurs années
avant de rééquilibrer la population des clients sur la pyramide
des âges.
Les croissances de l'encours des dépôts sur
cette décennie sont, dans ces simulations, respectivement de
13.8% et de 14.2%, soit bien inférieures à la
croissance que l'on aurait projetée a priori, en se basant sur
l'inflation modélisée! Un tel déséquilibre
démographique
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s'accompagne donc d'une sous-performance de la
croissance de l'encours par rapport au niveau de l'inflation.
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