c. La persistance des méthodes d'enseignement
peu efficaces et des méthodes d'évaluation qui encouragent
l'échec et de ce fait la corruption :
L'enseignement est
le plus efficace quand
les enseignants ont recours aux
méthodes actives. Dans
l'enseignement
supérieur et
universitaire,
le recours à ces méthodes
(l'apprentissage par
résolution de
problèmes,
l'apprentissage
coopératif, la
pédagogie du projet ou par le
projet...) marque le passage du «
paradigme enseignement »
(enseignement magistral
encyclopédique) au «
paradigme apprentissage »
(l'action de
l'enseignement est centrée sur
l'étudiant).
L'enseignement
magistral invite à
l'oubli des matières
apprises après
l'évaluation,
met les étudiants dans une
situation telle
qu'ils ont tendance à corrompre les
enseignants en plus étouffe
les
initiatives
chez eux pour reproduire
fidèlement ce que les
enseignants leur ont dit ou
écrit. Cette approche de
la transmission des
savoirs (l'enseignement
magistral et
encyclopédique) est,
entre autres, l'une des causes de la
corruption d'une part et du
faible rendement interne et
externe de l'enseignement
supérieur et
universitaire.
Elle favorise les
échecs, la
démotivation des
étudiants, la durée
indue des études, l'oubli
rapide de ce qui est
appris, le
plagiat et l'abandon des
études. Les méthodes actives
favorisent la
réussite, la
motivation, la
réduction de la durée des
études et la rétention de ce
qui est appris, parce
qu'elles créent chez
les étudiants le
besoin d'apprendre. Le
rôle de l'enseignant
est alors surtout de mettre à leur
disposition des
occasions qui leur permettent
d'apprendre.
A
l'université de
Lubumbashi, les pratiques
pédagogiques sont
traditionnelles (cours
magistraux,
séminaires,
travaux
dirigés...).
C'est sans doute cette
situation qui
explique en partie
le faible rendement des
programmes.
Il faut noter
néanmoins que ce
faible rendement interne
pourrait s'expliquer par
les méthodes
d'évaluation des
étudiants. En
général,
l'évaluation
sommative continue à
19 Idem, PP. 39, 38.
19
être de règle.
Les épreuves et les
contrôles servent
principalement à
identifier
les étudiants qui
peuvent poursuivre leurs
études. La fonction
formatrice de
l'évaluation
n'est pas du tout ou n'est que peu
considérée.
Cette tradition
d'évaluation
pourrait en partie
s'expliquer par le
fait que le taux
d'échecs est quelque
fois perçu comme un
indicateur du sérieux
de l'enseignant voire de
l'institution à
laquelle il
appartient. Les taux
d'échecs sont provoqués en
administrant aux
étudiants des épreuves et des examens
excessivement
difficiles.19
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