II.3.2. la vision moderne dans la gestion des
entreprises
Elle doit se conformer à la loi de l'offre et de la
demande, du point de vue de ses prix, tout en sachant garder son image et bien
communiquer avec son environnement. Sa préoccupation primordiale sera de
minimiser ses coûts de production pour vendre au prix lui permettant de
réaliser un bénéfice. En termes clairs, la recherche du
lucre est une des conditions premières de l'existence d'une entreprise.
Pour ce faire, elle doit être efficace : la rentabilité et la
performance. Cela se justifie par le fait que c'est le profit qui permet
à l'entreprise de rembourser ses dettes éventuelles, de
réaliser des investissements par ses propres moyens d'autofinancement et
de se développer. Dans la dualité tradition-modernisme, les
expériences montrent que de par le monde, moule culture servant à
façonner les générations montantes se présentent
sous trois formes :
ü La première forme consiste à amener
les jeunes à se référer toujours à leurs devanciers
et à poser leurs pieds exactement sur les traces laissées par ces
anciens ;
ü La deuxième forme serait fort semblable
à la première, elle pousse la nouvelle génération
à adopter le comportement des ainés contemporains, chargés
de baliser le chemin à suivre, et ;
ü La troisième forme est celle qui n'impose
aucun modèle. Les anciens laissent libre cours aux initiatives des
jeunes, dans l'exploration de l'inconnu.
En République Démocratique du Congo,
la société traditionnelle fonctionne sur le modèle de
regroupement parental fortement hiérarchisés, ce qui est
particulièrement vrai pour la société kinoise ou
l'individu s'efface devant la communauté. La modernité
amène une nouvelle socialisation et de nouveaux critères de
classification sociale, par l'école. Tout d'un coup, on voit se
renverser la conception des choses :
ü La compétence n'est plus liée
à l'âge comme jadis ;
ü La réussite n'est plus une affaire de
chance ;
ü L'initiative n'est plus à la fatalité
(conception selon laquelle arrivera un événement
désagréable que l'on veuille ou pas, lié au
surnaturel) ;
ü L'individualisme étouffé sort de son
étouffement pour vivre librement.
L'environnement socioculturel présente ainsi
l'interface de deux modes de vie : traditionnel et moderne. Le changement
de mentalité qui s'ensuivrait est certainement le prix à payer
pour préserver la dignité, endiguer la pauvreté et
parvenir à un niveau de vie décent. Cela ne se traduit pas
seulement par l'assimilation et l'utilisation efficace de la science, de la
technique et de la technologie, mais aussi par l'acceptation de tout ce qui est
profitable et le refus de tout ce qui est préjudiciable à la
« satisfaction des besoins essentiels et au développement
humain » réussi et durable.
Il s'agit d'une adaptation aux nouvelles
nécessités et tendances du développement moderne, qui
provoque des transformations socioculturelles au sein de plusieurs ethnies.
Cela est sans ombre de doute que ce processus d'acculturation engendre un
délitement des valeurs culturelles jadis enseignées et
acceptées telles que la solidarité, l'obéissance aux
ainés, la soumission au chef, laissant ainsi place à
l'individualisme, à la concurrence et à l'indépendance.
L'entreprise étant définie comme une
organisation qui produit des biens et services, et dont l'objectif est de faire
du lucre, elle est un agent économique qui vend les fruits de ses
activités suivant les conditions du marché.
Dans ce point, nous parlerons d'abord de la vision moderne
dans la gestion des entreprises et finirons par l'absence de cette vision qui
constitue une contrainte dans le développement des PME.
II.3.2.1. les problèmes liés à la
formation des dirigeants d'entreprise
Les dirigeants politiques n'ont pas eu de volonté
réelle de former des hommes en gestion des entreprises. On ne
s'improvise pas manager ou entrepreneur. Il y a des prérequis pour ce
faire. Nous entendons dire par formation en entrepreneur, tous les efforts
visant la transmission des connaissances utiles à l'exercice de
l'activité d'entreprendre. La capacité d'entreprendre n'est pas
qu'un trait de personnalité mais aussi et principalement une pratique et
une discipline dont les règles peuvent s'apprendre et demandent à
être systématiquement appliquées.
La formation à l'entrepreneuriat est destinée
à une diversité de cibles dont les aspirants à
l'entrepreneuriat et ceux qui le pratiquent déjà (le
professionnel), il faut ajouter aussi les universitaires et autres chercheurs.
Par voie de conséquence, elle ne se donne pas par les mêmes
méthodes pour toutes ces cibles ou catégories. Dans le cas
d'espèce des PME, elle s'adresse aux adultes insérés dans
le contexte professionnel. La question cruciale est celle de savoir de quel
appui les adultes ont-ils besoin pour les aider à mieux maîtriser
le processus déjà initié et pour augmenter leurs chances
de réussite ? Allusion est faite ici à la formation et aux
conseils. Nous situons la formation à donner en deux moments par rapport
à la création de l'entreprise : avant et après la
création.
II.3.2.2. les obstacles socioculturels de l'entreprise
congolaise
Au Congo, comme en Afrique en général, les us se
ressemblent fortement, les problèmes sont similaires d'un pays à
l'autre. Les travailleurs et les dirigeants (entrepreneurs) congolais, sont
confrontés aux blocages culturels de plusieurs ordres : le manque
de temps, la solidarité africaine, les croyances magico-religieuse, le
mythe du chef, la tradition orale, etc. Ce sont des facteurs freins qui, une
fois réadaptés, peuvent sortir les africains en
général et les congolais en particulier du carcan dans lequel ils
se trouvent enlisés.
II.3.2.3. le manque de la notion du temps
La gestion du temps est une des stratégies de
l'entreprise moderne. Qu'il s'agisse des approvisionnements, de la production,
de la livraison, du remboursement des crédits, du recouvrement des
créances, la notion du temps y est liée et est très
nécessaire. C'est à partir de cette notion que se construit le
planning des travaux dans l'entreprise.
|