a. La typologie de SIMON
SIMON cité par BERLAND (2004) s'appuie sur les travaux
de MILES et SNOW (1978), pour mettre en lumière la relation entre la
stratégie et le contrôle de gestion, Il défend le fait
qu'il existe une corrélation entre le système de contrôle
de gestion, le type de stratégie, et la performance.
Le dirigeant, garant de la stratégie de l'entreprise,
doit mettre en place le déploiement de ses activités, mais aussi,
la stratégie de contrôle. A cet effet, SIMON distingue les
contrôles programmés (qui garantissent une certaine
normalité) des contrôles interactifs.
Il distingue donc contrôle diagnostic et contrôle
interactif:
· Le contrôle diagnostic: il met en avant la
performance de l'entreprise et les informations nécessaires au manager
(reporting classique);
· Le contrôle interactif: c'est l'interaction
entre les managers et les opérationnels pour traiter des
priorités stratégiques, et orienter les décisions. Ce
contrôle permet la mise en place du dialogue entre le staff
stratégique et le centre opérationnel.
b. La typologie d'OUCHI
Selon OUCHI (1979), le contrôle de gestion est un
processus de mesure, d'évaluation, et de rétribution de la
performance. Ainsi, on peut contrôler les comportements (behavior
control), les résultats (output control), mais aussi, en associant les
intérêts des individus à ceux de l'organisation, on
pourrait avoir un contrôle clanique. Il se base sur la connaissance du
processus de transformation de l'information, et la capacité à
mesurer les résultats, ceci peut se résumer dans le tableau
suivant:
Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA
Charlotte Page 23
Contribution du Contrôle de Gestion à la
Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun
Tableau 1.1 : types de contrôle et
conditions préalables
Connaissance du processus de
transformation
|
|
Parfaite
|
Imparfaite
|
Capacité à mesurer
les résultats
|
Elevée
|
contrôle des résultats ou des comportements
|
Contrôle des résultats
|
|
Contrôle des comportements
|
Contrôle clanique
|
|
Source : OUCHI, 1979.
c. Synthèse des types de contrôle de
gestion
Les travaux d'OUCHI ont permis de mettre en lumière
trois modes de contrôle, complétés avec les types de
pilotage et les mécanismes de contrôle associés (PETIT
JEAN, 2000). Mais avant, il faut noter que ces types de contrôle sont
fonction de plusieurs éléments, c'est ainsi que:
· En fonction de l'objet du contrôle ou du champ
d'activité sur lequel ce contrôle est exercé, on
distingue:
- Le contrôle des comportements (OUCHI, 1979) des
actions (MERCHANT, 1982) ou encore des activités (FIOL 1991) ;
- Le contrôle des résultats ou des performances;
- Le contrôle des caractéristiques du personnel
ou des qualifications (MERCHANT, 1982) ;
- Le contrôle de l'identité culturelle.
· Aux mécanismes de contrôle, on distingue:
- Le pilotage ou la supervision directe (MINTZBERG, 1982),
selon lequel, le responsable effectue le contrôle lui-même;
- Le pilotage mécanique, qu'on retrouve plus dans la
bureaucratie, avec une prédominance des règles et
procédures, d'une standardisation des procédés de travail
et d'un système d'alerte;
Contribution du Contrôle de Gestion à la
Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun
- Le pilotage contractuel, dans lequel le contrôle repose
plus sur la prise en compte des outputs, et donc une standardisation par les
résultats
· A l'acteur qui exerce le contrôle (principal ou
agent).
En fonction de tout ce qui précède, on
distingue trois grands types de contrôle, qu'on peut observer par le
tableau suivant:
Tableau 1.2 : les trois grands types de
contrôle
Type de contrôle
|
Objet du contrôle
|
Type de pilotage
|
Mécanisme de contrôle
|
Acteur principal
|
Administratif et Bureaucratique
|
Comportements et Actions
|
Contrôle personnel centralisé
|
Supervision directe
|
Principal
|
|
Standardisation des procédés
|
Principal aidé de l'agent pour
le contrôle d'exécution
|
|
|
|
Résultats
|
Contrôle des outputs
|
Incitation
|
Principal et Agent
|
|
|
Identité et Culture
|
Contrôle culturel
|
Standardisation des normes et des qualifications
|
Acteur
essentiellement (autocontrôle)
|
|
|
Source : PETIT JEAN, 2000.
· Le contrôle administratif ou
bureaucratique, dont l'objet porte sur les règles, limite
l'action du personnel à l'exécution des tâches prescrites
par le sommet
Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA
Charlotte Page 24
Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA
Charlotte Page 25
Contribution du Contrôle de Gestion à la
Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun
stratégique et ne donne pas la liberté à
l'initiative personnelle. Le contrôle se caractérise donc par des
règles et procédures, la supervision directe, la
séparation stricte des responsabilités, la standardisation des
procédés. Ce type se rapproche plus du contrôle financier
et limite l'action du contrôle de gestion à son aspect
opérationnel, tel que décrit par ANTHONY en 1965. Comme son nom
l'indique, ce contrôle se retrouve plus dans les bureaucraties
professionnelles, dans les administrations publiques, il accorde peu
d'importance au respect des lignes budgétaires et des procédures
qu'au résultat.
· Le contrôle marchand
contrairement au précédent, se base sur les
résultats, il se sert donc de l'incitation pour obtenir le meilleur du
personnel, il accorde aussi une place plus importance à l'initiative, il
rejoint la deuxième définition d'ANTHONY en 1988, et se place en
intersection entre le sommet stratégique et le centre
opérationnel pour mieux juguler les intentions de la direction
générale vers le personnel. On le retrouve dans les entreprises
à but lucratif, du secteur privé qui elles, ont besoin de
manière fondamentale de résultats pour survivre dans un
environnement par essence concurrentiel.
· Le contrôle socioculturel lui,
est moins visible, et se base sur la standardisation des normes et
qualifications. La particularité de ce contrôle est qu'il vient
après les deux autres, et peut leur servir de support, mais, il est
mieux traité par des disciplines autres, telles que l'école
des ressources humaines.
|