C. Les différentes étapes du processus de
mesure de la performance sociale
Autrefois, l'évaluation de la performance était
basée sur le résultat définitif ou sur l'impact. L'impact,
souvent assimilé à une modification des conditions de vie des
populations pauvres ou des cibles, n'est qu'un élément du
processus d'évaluation de la performance (CGAP, 2007). De ce fait, la
prise en compte unique de cet élément risque d'être
réductrice en matière d'évaluation de la performance
sociale.
L'évaluation de la performance passe par plusieurs
étapes en passant par l'intention et la conception au niveau de
l'organisme de microfinance à l'évaluation de la situation socio
économique des bénéficiaires des produits offerts par
l'IMF. D'après le CGAP (2007), le schéma suivant présente
l'ensemble des étapes de l'évaluation de la performance.
28
Réalisé par Olivier
NOUKPOKINNOU
Évaluation de la performance sociale du
programme de microfinance d'APHEDD-BAVEC BENIN
INTENTION ET CONCEPTION
Quelle est la mission de l'institution ? A-t-elle des objectifs
sociaux clairs ?
SYSTÈMES ET ACTIVITÉS INTERNES
Quelles activités l'institution mène-t-elle pour
accomplir sa mission sociale ?
Les systèmes sont-ils conçus et mis en place de
manière à atteindre ces objectifs ?
RÉSULTATS
L'institution sert-elle les pauvres et les très pauvres
?
Ses produits sont-ils conçus pour répondre
à leurs besoins ?
EFFETS
La situation sociale et économique des clients s'est-elle
améliorée ?
Ces améliorations peuvent-elles être
attribuées aux activités de l'institution ? Ces
améliorations peuvent-elles être attribuées aux
activités de l'institution?
Source : CGAP. (2007)
D. Problème de mesure de la performance sociale
Pour bien comprendre le défi de mesure auquel est
confronté le concept de performance sociale, il s'agira de faire une
synthèse des conceptions qu'ont les personnes sur cette notion.
Pour certains, accomplir une mission sociale c'est faire une
évaluation d'impact. Par exemple, une IMF qui aide les plus pauvres doit
montrer que : ses clients sont pauvres et l'accès à ses produits
a un effet positif sur la vie des pauvres.
Pour d'autres, le lien entre accès aux services et
réduction de la pauvreté est implicite, intuitif et
dépendra d'autres variables sur lesquelles la mutuelle n'a pas le
contrôle.
Ce que l'IMF peut faire c'est de mesurer le niveau de la
pauvreté de ses clients pour s'assurer qu'elle travaille avec une cible
qui cadre bien avec ses opérations, mais aussi de faire une offre de
service qui se base sur certains principes qu'elle cherchera à faire
respecter. La mesure de la performance sociale se heurte souvent à une
mauvaise compréhension des notions de réactivité des
clients et d'impact.
29
Réalisé par Olivier
NOUKPOKINNOU
Évaluation de la performance sociale du
programme de microfinance d'APHEDD-BAVEC BENIN
Mesure de la performance sociale : confusion entre
réactivité aux clients et impact.
Le rappel d'une phrase de Marconi montre bien la
différence entre ces deux concepts qui gravitent autour de la
compréhension de la performance sociale. « Au cours d'un atelier
sur l'impact social organisé par le Collectif Français des
acteurs de la Microfinance à Paris, Renyaldo Marconi de Finrural a
rappelé avec éloquence et de manière fort utile au public
la nécessité de séparer les deux » (JACQUAND.M,
2005). En effet, il faut savoir identifier les clients, comprendre leurs
besoins et voir si la culture, les processus et les produits de l'IMF
s'adaptent bien avec les intérêts des clients. L'IMF qui ne
procède pas ainsi, risque de travailler avec une cible qu'elle ne
maitrise pas et le fera à ses risques et périls. Cette
définition donnée à la « réactivité aux
clients » est cependant, différente du fait de mesurer si l'IMF
remplit bien sa mission sociale, de responsabilisation ou de lutte contre la
pauvreté.
|