8.4.6. Les transformateurs.
Les transformateurs intègrent plusieurs
opérateurs selon le degré et la destination des produits
transformés. Nous pouvons ainsi rencontrer dans les régions de
l'Extrême-Nord les transformatrices de bières locales, les
restaurateurs, les ménagères...
Compte tenu de l'influence importante des transformatrices de
bières locales sur l'instabilité du marché des
céréales, nous avons choisi de ne parler que de ces
dernières dans cette étude.
Dans les villes comme dans les villages, les boissons
alcooliques sont vendues soit dans les concessions soit sur les
marchés.
Les acteurs de ce secteur d'activité sont
essentiellement les femmes et c'est surtout les ethnies Toupouri, Moundang,
Massa, Guiziga, Mandara, Sarah qui y dominent. Ces opératrices sont
organisées en groupe de 2 à 6 dans une concession où elles
se relaient quotidiennement pour la transformation. Le second niveau de
regroupement se situe dans le quartier où on rencontre regroupée
au sein d'une même tontine des transformatrices d'un même
quartier.
Elles peuvent se regrouper en association de fabricantes de
bil-bil surtout en milieu urbain comme nous l'avons vu à
Maroua. Le but de leurs organisations est de renforcer la solidarité au
sein des membres. Par contre il n'y a aucune entente sur la fixation des prix.
Les prix du pot de bil-bil ou de la bouteille d'arki
dépendent des prix des céréales sur les marchés. Il
est donc évident que les prix fluctuent en fonction des saisons. Un pot
de bil bil qui coûte 100 Fcfa à la récolte peu
coûter 150 voire 200 Fcfa à la soudure. Une bouteille
d'arki qui coûte 100 Fcfa à la récolte peut
coûter 150 à 200 voire 300 Fcfa à la soudure. Cependant, si
les prix de l'unité de vente évoluent au cours de l'année,
les quantités transformées elles, ne changent pas.
Les prix du bil bil et de l'arki varie aussi
dans l'espace. Il est plus bas en milieu rural qu'en milieu urbain. Un pot qui
coûte 100 Fcfa en campagne coûte 300 Fcfa en ville à la
récolte.
Les transformatrices se ravitaillent directement sur les
marchés. Elles ne stockent donc pas spécialement des
céréales pour leur activité. Elles achètent au jour
le jour ½ sac, un ou deux sacs selon le volume de leur activité.
Les céréales sont achetées au comptant pour se
sécuriser par rapport à une éventuelle perte au cours de
la vente. Par contre, certaines transformatrices prennent à
crédit un à deux sacs chez des détaillants pour rembourser
en espèces après la vente du produit transformé.
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