1.2 PROBLEMATIQUE
La ville de
Douala, capitale économique connait une croissance
démographique rapide. Au recensement général de la
population et de l'habitat de 1987, la ville comptait officiellement 1.500.000
habitants. Si on estime que chaque année sa population augmente de
100.000 habitants sous les effets conjugués de l'accroissement naturel
de l'ordre de 5 ,3 % et du flux migratoire, Douala devrait compter
environ 3.000.000 d'habitants en l'an 2000 (Hatcheu, 2003).
Cette croissance a des incidences sur la production agricole
et la sécurité alimentaire. En effet, avec une croissance
continue de la population et sans une motivation correspondante pour une
production importante d'aliments, la sécurité alimentaire est
compromise (IRAD, 2003).
Pour faire face au problème d'insécurité
alimentaire et de pauvreté, plusieurs cultures vivrières ont
été développées dans la périphérie
de Douala au rang desquelles la culture des ignames.
Avec une disponibilité alimentaire apparente
estimée à 20 Kg / personne / an en 1996 par la FAO et
contesté par les spécialistes nigérians qui le
considèrent largement sous-évalué, l'igname
bénéficie d'une image de produit prestigieux à forte
valeur nutritionnelle et économique qui lui permet de supporter la
concurrence des autres amylacées tels que les céréales ou
le manioc (Bricas et Vernier, 2000).
Dupont et Vernier (1997) rapportent que la culture d'igname
en Afrique est délaissée par les opérations de
développement du fait qu'elle est perçue comme une culture
itinérante, incompatible avec la modernisation agricole et non
compétitive sur les marchés urbains. De ce fait, l'encouragement
de sa culture a souvent été délaissé par les
opérations de développement.
Au Cameroun, la méconnaissance du fonctionnement des
marchés et des prix des racines et tubercules est préjudiciable
pour les producteurs et les commerçants qui fortement
désavantagés, se trouvent perdants dans des échanges
commerciaux (PNDRT, 2006).
L'insuffisance des études faite sur la filière
igname dans la zone périurbaine de Douala, rend difficile les politiques
d'appui aux programmes de développement et de recherche agronomique.
Vu l'importance des ignames comme source de revenu et
d'approvisionnement alimentaire des populations de Douala et de sa
périphérie, nous nous proposons de répondre à la
question de recherche suivante :
Quel est le fonctionnement de la filière igname dans la
zone périurbaine de Douala ?
De manière plus spécifique, l'étude se
propose de répondre aux interrogations suivantes :
Qui sont les acteurs de la filière igname dans la zone
périurbaine de Douala?
Quelles sont les stratégies socioéconomiques
déployées par les acteurs de cette filière ?
Afin de répondre à ces questions nous nous
sommes fixés un certains nombres d'objectifs.
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