ABSTRACT
The study on the socio-economic analysis of the yam sector was
undertaken in peri-urban zone of Douala, Littoral Region of Cameroon from May
to September 2009. The aim of study was to analyze the sector in order to
understand its functioning. It was about to a characterization of actors, to
identifying the different varieties of yam produced and marketed in the zone of
study, to make the typology of distribution chains and estimating the loads and
profit margins of the actor implied in production and commercialization of
yams. The data were collected using the questionnaires submitted to a sample of
40 producers, 10 sellers and 06 drivers chosen at random in zone of study. The
descriptive statistics (frequency, mean) was used to analyze the data collected
using the SPSS 12.0 software.
The results obtained reveal that the activities of production
utilize mainly the men (83 %), composed for producer of Anglophone origin (90
%). Technically three species are produced and marketed in zone of study, in
particular: Dioscorea rotundata, Dioscorea alata and Dioscorea
cayenensis, with frequencies of production of about 68, 30 and 2 %
respectively. The transformation of yam is none-exist. Hundred percent of women
are implied in marketing activities and are a majority of
Bamiléké (80 %). It exist two principal types of distribution
chain: the short circuit and middle circuit. The various activities of yam
sector realize the positive profit margins; however, the incomes are not
distributed equitably along the marketing chain. The yam sector faces some
constraints which constitute a barrier to the system of production, transport
and marketing. The constraints concern, the finance insufficiency (67 %), the
police harassments (67 %) and the instability of the price of yam tubers (63 %)
respectively. The study recommends to the actors organized themselves for more
effectiveness in realization of their activities of production and marketing.
The National Program of Development of the Roots and Tubers should extend the
study in other basin of production in order to have rather general information
of the socioeconomic and technical characteristics of the yams sector in
peri-urban zone of Douala, in order to undertake actions can improve its
operation. To Cameroonian Government, it proposes to reinforce the
organizational and technical capacities actors of yam sector.
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
Ce chapitre décrit le contexte de l'étude,
présente la problématique, les objectifs, l'importance de
l'étude et les différentes articulations du mémoire.
1.1 CONTEXTE
L'Afrique Subsaharienne conserve la croissance
démographique la plus rapide du monde, 2,4 % en 2001 contre 0,8
à 2 % dans les autres régions en voie de développement.
Elle représente aujourd'hui 10 % de la population mondiale et 13 % de
celles des régions dites en développement (Tabutin et Schoumaker,
2005).
Le Cameroun ne semble pas être épargné de
cette situation. En effet, son taux d'urbanisation est passé de 38 % en
1987 à 47 % en 1997. Cependant, la population rurale camerounaise bien
que majoritaire (58 %) a considérablement diminué passant de 72 %
en 1976 à 62 % en 1987 (Nya, 2008).
Potentiellement doté par la nature, le Cameroun
présente des conditions idéales pour assurer la
sécurité alimentaire du pays et réaliser des exportations
agricoles rentables. Les sols y sont fertiles ; les milieux naturels et le
climat diversifiés ; ce qui permet de réaliser tous les
types de cultures (Madiba, 2004).
En raison de ces atouts naturels, le secteur rural occupe une
place de choix dans l'économie nationale pour sa contribution au Produit
Intérieur Brut (PIB). Le PIB agricole est évalué à
5.518 milliards de FCFA, soit 1/3 du PIB. Il est le premier secteur
pourvoyeur des devises et d'emplois car représentant 45 % des recettes
en devises, 15 % des ressources budgétaires, 60 % du total des
exportations, 60 % d'emplois de la population active (MINAGRI, 2005).
A partir de l'année 1986/1987, l'économie
camerounaise connaît une crise sans précédent en raison
d'une régression de plus de 50 % des cours mondiaux des cultures
d'exportation ; de la parité du dollar par rapport au Franc CFA
qui diminue de 25 %. Cette crise est aussi aggravée par des facteurs
internes tels que les coûts élevés des facteurs de
production qui réduisent gravement la compétitivité du
secteur agricole (Ondoa, 2006).
La chute des prix des produits agricoles classiques de rentes
(Cacao-Café) au Cameroun depuis les années1980, a suscité
l'intérêt pour les cultures vivrières comme source de
revenus pour les paysans (Bopda, 1993).
En effet, la majorité des exploitants agricoles
s'adonnent à un nombre relativement élevé de cultures
vivrières au détriment des cultures industrielles et
d'exportation traduisant par là, une stratégie de diversification
des productions pour limiter les risques liés aux aléas
climatiques et faire face aussi bien à l'insécurité
alimentaire qu'a la fluctuation des cours des productions de rente (MINPLAPDAT,
2006).
De plus en plus consommés dans les campagnes et les
zones urbaines, les produits vivriers contribuent à la hauteur de 154
milliards de FCFA au PIB du Cameroun. Ils emploient près de 1.735.000
personnes (Madiba, 2004).
Le tableau 1 indique les grandes tendances de la production de
quelques unes des cultures vivrières au Cameroun.
Tableau 1 : Evolution de la Production de
quelques cultures vivrières entre 1990 et 2002
au Cameroun (Tonnes)
Cultures Vivrières
|
1990
|
2000
|
2001
|
2002
|
Ananas
|
Nd
|
41.780
|
42.857
|
76.365
|
Arachide
|
210.503
|
184.361
|
196.702
|
294.898
|
Banane
|
2.060.829
|
1.780.783
|
1.163.744
|
2.194.544
|
Pistache
|
Nd
|
121.123
|
12.2011
|
134.542
|
Haricot / Niébé
|
283.678
|
171.031
|
174.848
|
Nd
|
Huile de Palme
|
293.446
|
132.923
|
136.277
|
169.725
|
Igname
|
393.567
|
261.650
|
262.610
|
311.353
|
Macabo / Taro
|
540.888
|
1.038.673
|
1.033.556
|
1.316.176
|
Maïs
|
854.577
|
584.999
|
552.543
|
1.040.442
|
Manioc
|
2.814.661
|
1.894.132
|
1.918.300
|
2.619.142
|
Mil / Sorgho
|
646952
|
331.574
|
289.734
|
526.649
|
Oignon
|
41.329
|
55.842
|
67.046
|
77.204
|
Patate Douce
|
147.691
|
179.126
|
174.226
|
233.639
|
Pomme de terre
|
220.547
|
126.090
|
130.535
|
161.566
|
Source : Rapport sur la pauvreté
rurale au Cameroun (2004 : 35).
Il ressort du tableau 1 que la presque totalité du
volume des cultures vivrières au Cameroun connait une diversification
et une croissance exponentielle entre 1990 et 2002. Cette diversification
serait pour les producteurs une stratégie pour lutter contre la crise
économique et l'insécurité alimentaire. Dans ce contexte
marqué par une croissance galopante et une crise économique
persistante, la culture des ignames occupe en termes de rentabilité
économique pour les paysans africains la seconde position après
la pomme de terre (Bell et al., 2000). Les ignames sont
cultivées dans plus de 40 pays, dont 95 % de la production mondiale
est récoltée en Afrique. D`après les statistiques de la
FAO en 2006, la production mondiale était estimée à 39
millions de tonnes, dont 36 millions en Afrique. Le tableau 2 montre les pays
producteurs de l'igname et leur tonnage.
Tableau 2 : Les pays producteurs d'igname dans le
Monde et leur tonnage en 2006.
Pays
|
Production (tonnes)
|
Pourcentage
|
Nigeria
|
26.870.000
|
68 %
|
Ghana
|
3.225.259
|
10 %
|
Côte d'Ivoire
|
3.000.000
|
8 %
|
Benin
|
2.725.254
|
6 %
|
Togo
|
570.000
|
1 %
|
République Centrafricaine
|
350.000
|
1 %
|
Colombie
|
310.005
|
1 %
|
Ethiopie
|
310.000
|
1 %
|
Papouasie
|
280.000
|
1 %
|
Cameroun
|
266.494
|
1 %
|
Autres pays
|
1.957.573
|
5 %
|
Production Mondiale
|
39.827.785
|
100 %
|
Source : Base de données de la FAO,
2006
Il ressort du tableau 2 que la plus grande partie de la
production des ignames est africaine. Le Nigeria est le premier producteur
mondial avec une production de 26 millions de tonnes, soit environ 68 % de la
production mondiale. Le Cameroun vient en 10ème position
avec 266.494 tonnes soit 1 % de la production mondiale, ce qui
représente une source de revenu et d'alimentation non négligeable
pour sa population.
La composition des ignames est voisine de celle de la pomme
de terre avec 25 % d'amidon, mais avec un peu plus de protéines (7 %).
elle est pauvre en matières grasses et sels minéraux mais assez
riche en vitamine C. Certaines variétés utilisées dans
l'industrie pharmaceutique contiennent trois types de substances : les
alcaloïdes, les tanins et les sapogénines (http : // www.
fr.wiki.org / wiki / igname, 2009).
Au Cameroun, l'igname constitue avec les autres racines et
tubercules la base de l'alimentation de la grande majorité de la
population et contribue de manière significative à la
réduction de la pauvreté. Leur production totale est
estimée à 4,6 millions de tonnes soit 50, 25, 16, 5 et 4 %
représentant respectivement le manioc, le macabo / taro, l'igname, la
patate douce et la pomme de terre (PNDRT, 2006).
Les ignames sont cultivées généralement
dans les Régions du Sud, du Centre, du Sud-Ouest, du Nord-Ouest, de
l'Ouest, du Littoral, aussi sur les sols ferralitiques de Meiganga (Adamaoua)
et les sols ferrugineux tropicaux de Mbé (Lyonga et al., 1987).
Ce qui correspond aux cinq grandes zones agro écologiques
définies par l'Institut de Recherche Agronomique pour le
Développement (IRAD).
Le tableau 3 présente les productions et quelques
rendements des ignames dans les cinq zones agro écologiques du Cameroun
en 2005.
Tableau 3 : Production moyenne de l'igname par
zone agro écologique du
Cameroun 2005.
Zone agro écologiques
|
Production
(Tonne)
|
Superficie
(ha)
|
Rendement
(Tonne / ha)
|
Hauts Plateaux de l'Ouest
Forêts Humides à Pluviométrie
Bimodale
Forêts Humides à Pluviométrie
Monomodale
Hautes Savanes Guinéennes
Soudano- Sahéliennes
|
62.987
62.270
77.096
72.748
447.408
|
20.995
4.538
11.731
7.951
Nd
|
3,00
13,72
6,57
9,15
Nd
|
Total
|
722.509
|
Nd
|
Nd
|
Source : Adaptée du Document de
Synthèse de l'étude de Base sur les Racines et Tubercules au
Cameroun (2005 :34)
Il ressort du tableau 3, que les rendements les plus
élevés sont obtenus respectivement dans la zone des forêts
humides à pluviométrie monomodale et dans les hautes savanes
guinéennes. Le plus bas rendement est observé dans les hauts
plateaux de l'Ouest avec seulement trois tonnes à l'hectare.
La culture des ignames, malgré son potentiel
nutritionnel et économique, est confrontée à de
nombreuses contraintes qui ont amené certains auteurs à remettre
en cause son avenir comme aliment de base. Il s'agit notamment des aspects
suivants :
· la quantité élevée de
semenceaux nécessaires dans les techniques traditionnelles de
multiplication et les coûts d'acquisition élevés de ces
semenceaux (53 % du coût total de production) ;
· les exigences élevées des ignames en
ce qui concerne la fertilité du sol ;
· l'importance du taux de travail au champ et les
frais de main d'oeuvre associée (44 % du
Coût total de production) ;
· les rendements relativement bas et
stagnants ;
·les dégâts causées par certaines
maladies et ravageurs (pourriture de tubercules, nématodes, chenilles,
coléoptères divers et rongeurs) (Nweke, 1991 ; Bell et
al., 2000).
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