Section 4 : Perception des répondants sur
les séances d'EPS et le mécanisme de transmission
Sur la foi des informations recueillies auprès des
répondants, douze des trente cinq interviewés dans cette cohorte
ont affirmé que les messages sont intéressant, riche de contenu
puisqu'ils contribuent à améliorer les connaissances mais aussi
à l'adoption d'un changement de comportement positif face au
phénomène. Dix autres ont affirmé que les messages
reçus sont pertinents, les trois autres disent qu'elles sont
insuffisantes, et que cela dépend de la perception de tout un chacun. Un
interviewé a dit : « L'évaluation faite
était compréhensible, puisque les conférenciers ont
donné ce qu'ils pouvaient. » Un autre a soutenu cette
idée en ces termes : « L'évaluation faite est que
nous avons conclu que cela dépend de la perception de tout un chacun.
Selon sa vision, comment a t-il vu cette séance, et quel jugement il
peut apporter. »
A la question de savoir le niveau de satisfaction du milieu
dans lequel vit la population interviewée, trente soutiennent
l'idée d'une grande satisfaction en rapport à un changement de
comportement, bien que cela soit selon eux de manière timide. La faible
portion (5) des interviewés quant à elle n'était pas
satisfaite des comportements des gens après les séances. Certains
enquêtés ont affirmé ce qui suit: « Certains
ont changé puisque cette impression vise à dire selon moi que si
nous prenons un échantillon de100 personnes, 10 seulement auraient
changé ». Un autre interviewé a déclaré
le propos suivant : « Je ne sais pas si les gens ont
changé de comportement, puisqu'en Guinée ici on rencontre
toujours des personnes réticentes malgré les nombreuses campagnes
auxquelles nous assistons ».
Si les données recueillies présentent qu'au sein
de l'environnement direct des interviewés, les changements s'observent
de manière disparate, au niveau des bénéficiaires directs,
il y a une unanimité autour d'une réalité, qu'il y'a un
changement de comportement réel. Toutefois ce changement de comportement
se manifeste de manière individuel selon les interviewés. A cet
effet, trois niveaux de représentations sont contenus à la suite
de ces lignes.
D'aucuns ont affirmé : « Pour moi, j'ai
toujours un comportement sain, puisque je n'ai pas de problème
d'hygiène » Certains, « Moi particulièrement,
j'ai appris à prendre l'environnement dans lequel je vis du bon
coté, puisque je suis un père de famille et cela m'incombe de
diriger les autres dans leur manière de faire. » D'autres,
« J'ai pris le plaisir de sensibiliser a mon tour, et cela a
commencé par mes petites soeur, ça m'a permis de m'ouvrir aux
autres puisque j'étais enfermé avant sur moi
même. »
Par rapport à cette préoccupation, les
journalistes ont aussi apporté leur contribution. Ils affirment de
manière unanime qu'à travers les émissions
présentées, ils observent au niveau de la population totale un
changement de comportement, même si la manifestation est fonction de la
personne concernée.
Un des journalistes a dit :
Le changement de comportement vous savez, c'est quelque
chose de longue haleine, difficile à évaluer, c'est un long
processus par ce que le comportement est inné en l'homme, c'est une
habitude qui s'est installée, qui est là donc. On ne peut pas
changer cette habitude en un temps record.
Le constat des médecins recoupe celui des
précédents, mais avec quelques nuances par endroit. Selon eux, le
changement bien qu'il soit effectif se fait de manière timide ou
quelquefois de manière immédiate. De cette présentation,
il ressort que trois des interviewés soutiennent la même
idée en rapport au changement. Tandis que deux autres disent que les
gens ont gardé toujours leurs anciennes habitudes.
Un des interviewés a déclaré ce qui
suit :
Le changement de comportement n'est pas chose facile, les
gens refusent de changer de comportement une fois qu'ils sont chez eux, mais
devant le médecin ils peuvent te jurer , te promettre ciel et terre
qu'ils suivront tes conseils mais, ils ne le feront pas.
Un autre a ajouté :
Dans mon service ici, les diabétiques que nous
couvrons changent rapidement de comportement et cela sous le contrôle de
leurs parents ou garde malade. Par exemple, si nous leur disons de ne pas
prendre de l'eau en quantité, ils respectent, donc sur ce plan je veux
vous dire que les gens changent au fur et à mesure qu'on leur fait
comprendre la chose.
Sur l'ensemble des interviewés (42 : toutes
catégories confondues), vingt six interviewés de la population
locale et deux interviewés journalistes développent l'idée
que les obstacles au changement de comportement réside dans
l'analphabétisme, l'ignorance de la population. Pour six autres
interviewés de la population locale et les cinq interviewés
médecins, l'explication serait liée au faible niveau de vie et
à la difficulté pour la population de se défaire des
anciennes habitudes. La dernière et faible partie qui ne contient que la
population locale interviewée, présente que ces obstacles
résultent de l'inconscience de la religion, du fatalisme et autres
mûrit dans la société.
Un enquêté a affirmé : « La
majorité de la population guinéenne est analphabète,
illettrée a 80%. là, il faut parler de l'analphabétisme
chronique qui fait que les gens sont difficiles, qu'ils ont des
difficultés à capter ce qu'on leur dit, ce qui leur est
enseigné, bref ce qu'ils n'ont jamais vu ». Un autre a
déclaré : « Chez nous en Guinée, ce qui
rend si difficile le changement de comportement, ce sont les coutumes, les
traditions, la religion et aussi le fatalisme de certaines
personnes ». Un autre a dit ceci : « C'est complexe de
décrire ce qui rend le changement de comportement si difficile. Bon
selon moi, il ya l'analphabétisme, l'ignorance, un manque
d'information. Les agents de santé ne donnent pas du temps aux malades
afin qu'ils s'expriment. »
Les médecins eux soutiennent qu'ils donnent le meilleur
d'eux même, et toutes les alternatives présentes à prendre.
Ceci étant, un médecin a déclaré :
« Ce qui rend si difficile le changement de comportement c'est que
les gens sont tous attachés aux coutumes mais pas la pauvreté ou
bien l'analphabétisme. Puisque actuellement, l'EPS est faite dans toutes
les langues nationales. »
Les journalistes, eux soutiennent par rapport à cette
question de modalités, de réception que :
« Vous savez, il ya des facteurs qui pérennisent cette
réticence. C'est l'analphabétisme la pauvrette l'ignorance, bref
il ya beaucoup de choses qui l'engendrent (...), l'ignorance et
l'analphabétisme, surtout les deux facteurs par ce qu'il ya le cas de
celui qui est en ville a comparer a celui qui est en campagne. »
Il ressort de ces entretiens le fait que de manière
effective et indubitable, la totalité des interviewés affirme que
l'EPS est réellement la voie pour le changement de comportement. Selon
les interviewés, les méthodes de sensibilisation sont
suffisamment vulgarisées au point cette éducation est
reçue à travers la radio et dans les langues nationales. Aussi
cette méthode aide à toucher tout le monde. Un interviewé
a noté que : « L 'EPS est la seule voie qui peut
conduire au changement de comportement puisqu'elle couvre une grande partie de
la population ».
Un journaliste s'est confié a nous en ces
mots :
Nous ici, on a différentes rubriques, d'ailleurs on
a notre arsenal de la maison dénommé KIBARO. Toutes les
informations que nous donnons en français, les mêmes informations
sont reprises en langues nationales. Puisque la majorité de la
population guinéenne est analphabète. D'ailleurs, moi je crois
que l'EPS en matière d'information est pour ceux qui n'ont pas
été à l'école. Nous qui sommes déjà
allés à l'école, on a pas besoin qu'on nous donne assez
d'informations pour prévenir notre santé, mais plutôt pour
les populations de zones rurales, c'est eux (sic) qui ont beaucoup plus besoin
d'informations, et c'est pourquoi nous avons des émissions qui
s'intéressent largement à cette couche de la population.
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