CHAPITRE VII : INTERPRETATION DES RESULTATS
Ce chapitre est structuré en trois sections. La
première, traite de l'activité de l'EPS comme étant une
activité impliquant apparemment tout le monde. La deuxième parle
de l'EPS comme une activité plutôt formelle qu'informelle. La
troisième section, porte sur l'analphabétisme et l'ignorance
comme étant des facteurs qui freinent la modification de
comportement.
Section I : Activité d'E P S, une apparente
implication de tous
Si d'une part les données ont
révélés que les médecins eux, organisent les
séances d'EPS, il ressort que la population locale quant à elle y
participe. Ce que confirme les conclusions de la DRS/VCo (2005), qui dit que
des couvertures sanitaires, ces dernières années ont
été suivies dans leur grande majorité par la population
de la ville de Conakry.
Très souvent les médecins organisent des
séances d'EPS et les thèmes débattus tiennent compte des
préoccupations imminentes et les priorités des services
respectifs. Ceci démontre la volonté interne au niveau des agents
de la santé de contribuer à l'amélioration des conditions
de vie de la population.
Les bénéficiaires des séances d'EPS,
qu'ils aient participé une ou plusieurs fois, restituent tout de
même les enseignements reçus. Ces messages sont vulgarisés
au niveau de leurs ménages, des cercles d'amis, des groupes respectifs.
Ceci s'explique à travers la théorie empirique qui stipule que
toute connaissance provient de l'expérience. Autrement dit, ce geste des
bénéficiaires est une résultant de la connaissance
accumulée lors des différentes sessions suivies. De cette
manière un interviewé a noté qu' :
En tant que sensibilisateur ? Effectivement j'en ai
fait, étant donné que je suis jeune, avec mes connaissances, les
informations que j'ai reçues sur certaines choses, il est de mon devoir
de les faire partager avec les autres. Nous parlons de la dépendance des
jeunes, telle que la drogue, nous parlons aussi de beaucoup de choses, mais
c'est souvent avec ces jeunes qui viennent vers moi pour les conseils.
Les répondants estiment être sensibles aux
messages reçus. Il ressort de ce constat une nuance au niveau des
bénéficiaires des ces séances. Ceux qui soutienne
l'idée de partage de leur expérience avec leur entourage proche
ou encore une demande de précision auprès de agents
sensibilisateurs, d'une autre manière, il ya ceux qui sont satisfait de
la séance mais qui conservent l'information et ne la partage pas avec un
tiers ainsi que ceux qui semblent ne pas être intéressés
par le contenu des modules et qui quittent avant la fin des séances. Ce
qui montre un désintéressement de la part de la population
à ces genres de séances liées justement à la non
compétence des agents sensibilisateurs.
Les séances d'EPS n'obéissent pas à une
restriction géographique. Elles se font tantôt dans la rue, sur
les lieux de travail ou encore en famille. Ceci s'expliquerait par la politique
de la santé qui nécessite une large vulgarisation des messages
afin d'atteindre un nombre important de la population. Cette forme de lutte
contre les maladies qui est une forme de campagne d'éradication des
épidémies, est selon l'ONUSIDA (2003), une stratégie de
réduction ou d'éradication de l'épidémie.
Les thèmes développés lors de ces
séances d'EPS sont variables. Les thèmes comme le SIDA, la
drogue, l'alcool, la vaccination, etc. sont les plus développés.
L'explication de cela part du simple fait que les thèmes sont
débattus selon la demande de la population d'une part et aussi des
problèmes de santé courants pendant la période
d'intervention d'autre part. A y voir de prés, le choix des
thèmes obéit aux préoccupations actuelles de la
communauté internationale. Pour le PRB (2005), pour faire face à
toutes les maladies qui gangrènent la société, des efforts
ont été consentis, des rencontres internationales, nationales et
autres ont été organisées sur ces préoccupations.
En effet, les thèmes les plus développés en Guinée
en général et plus particulièrement à Conakry, et
ceux auxquels nos répondants déclarent être le plus
fréquemment exposés, sont ceux auxquels l'OMS et la
communauté internationale semblent accorder le plus
d'intérêt et ceux pour lesquelles ils accordent les plus gros
financements. Ce sont par exemple, le sida, la lutte contre la drogue, la
tuberculose, le cancer, etc.
Ainsi, si tous les répondants sont sûrs de
participer ou d'assister à des séances d'EPS, il faut souligner
que cette implication de tous n'est qu'apparente. Car beaucoup agissent plus
dans le cadre de «conseils » distribués à leur
entourage que dans le cadre de véritables séances d'EPS.
|