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Pratiques de responsabilité sociale des entreprises industrielles au Cameroun

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par Joseph Herman TIONA WAMBA
Université de Douala Cameroun -  Diplôme de professeur d'enseignement technique grade 2 ( DIPET II ) 2009
  

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II - 2 - Champ d'application des activités extra économiques des entreprises

Les domaines d'application de la RSE sont multiples, mais par rapport à l'entreprise qui là réalise, on peut regrouper les activités de RSE en interne et en externe. Nous allons d'abord présenter les types ou niveau de RSE avant d'aborder les domaines de la RSE proprement dits.

II - 2 - 1 - Les niveaux de responsabilité sociale de l'entreprise : vers une classification

des activités responsables

D'une manière générale, il est accepté que la notion de RSE intègre globalement les deux critères normatifs suivants :

· Les firmes doivent honorer des obligations à l'égard d'une pluralité de groupes sociaux ;

· Les firmes doivent savoir réagir aux demandes sociales qui émanent de leur environnement.

Dans les deux cas, il s'agit de qualifier des actions de l'entreprise qui traduisent une forme d'engagement de celle-ci envers ses parties prenantes, et cela au-delà de ses obligations purement légales ou économiques.

La responsabilité sociale des entreprises a été abordée sous plusieurs dimensions et par plusieurs auteurs. Il convient tout de même de noter que ces dimensions de RSE présentent des similitudes et des complémentarités fortes d'un auteur à l'autre.

Dans une étude sur la pratique de la RSE, Johnson et Scholes (2000) identifient quatre types de positions responsables :

- Les entreprises qui considèrent que leur seule responsabilité est de garantir l'intérêt à court terme des actionnaires. Pour cette catégorie d'organisations, seul l'État est garant de l'encadrement juridique de la politique sociale de l'entreprise ;

- Les entreprises dont les dirigeants pensent qu'une position intelligente avec les autres parties prenantes sert à long terme les intérêts des actionnaires ;

- Les entreprises qui intègrent dans les buts et les stratégies, de façon explicite, les intérêts et les attentes des parties prenantes. Elles dépassent souvent les obligations légales. Pour les dirigeants de ces entreprises, la performance va au-delà des considérations financières ;

- Enfin, les entreprises qui ont pour ambition de transformer la société. Les considérations financières y sont reléguées au second plan et sont plutôt perçues comme une contrainte et non comme un objectif.

Cette approche bien qu'intéressante, ne nous permet pas de ranger une entreprise dans l'un ou l'autre niveau de RSE de façon explicite. A. B. Carroll rend cette classification plausible en définissant

A. B. CARROLL (1979) souligne que les activités de RSE englobent quatre grandes catégories d'obligations : économiques (être profitable, fabriquer des produits respectant des normes de qualité et de sécurité), légales (respecter les lois et les réglementations), éthiques (agir conformément à des principes moraux partagés au sein de la société), philanthropiques (agir avec bienfaisance et charité). La définition d'A. B. Carroll, considérée comme fondatrice des approches théoriques de la RSE, a été affinée par WOOD (1991) qui précise trois niveaux de responsabilité pour l'entreprise.

En effet selon Wood (1991), la responsabilité sociétale de l'entreprise présente trois niveaux. D'une part, la responsabilité de l'entreprise en tant qu'institution sociale : l'entreprise dispose d'une légitimité accordée par la société, elle doit utiliser son pouvoir économique qui découle de cette légitimité, dans un sens favorable aux attentes de la société, au risque de perdre ce pouvoir. D'autre part, la responsabilité en termes de conséquences (outcomes) de ses activités : ce sont les conséquences au niveau de ses parties prenantes primaires (acteurs concernés directement et profondément par les décisions de l'entreprise) ou de ses parties prenants secondaires (acteurs concernés indirectement par les décisions de l'entreprise). Enfin, la responsabilité individuelle et morale des dirigeants et des managers : ceux-ci doivent utiliser leur pouvoir discrétionnaire au service de la responsabilité sociétale de l'entreprise (dans le choix des stratégies de l'entreprise et dans les moyens de mettre en oeuvre ces stratégies).

L'approche de Wood est complémentaire à celle de Carroll. Chacune des formes de RSE proposées par Carroll (économique, légale, éthique et discrétionnaire) peut être déclinée selon les trois niveaux définis par Wood.

Capron et Quairel-Lanoizelée (2000) proposent de distinguer deux catégories de comportements ou de logiques stratégiques en matière de RSE5(*). D'une part, les stratégies substantielles : l'entreprise modifie réellement ses objectifs, adapte ses méthodes de travail et son organisation de manière à répondre aux valeurs de la société et à la demande sociale. L'intégration entre les préoccupations sociales de l'entreprise et ses choix stratégiques économiques est forte6(*). Elle peut découler d'une attitude proactive d'anticipation des demandes sociales ou d'une attitude réactive d'adaptation face à une pression sociale. D'autre part, les stratégies symboliques : l'entreprise s'approprie opportunément la notion de RSE mais sans les fondements de cette approche. Ce type de stratégie est centré sur l'image et sur la réputation. Cela passe par la politique de communication institutionnelle de l'entreprise, sa politique de communication commerciale ou encore les stratégies de discours de leurs dirigeants envers les parties prenantes. Leur objet est alors moins de prendre en compte certains enjeux sociétaux que de servir de support à une politique de communication externe ou de motivation du personnel.

Les niveaux de RSE tels que décrits par Capron et Quairel-Lanoizelée peuvent être qualifiés de génériques parce qu'elles englobent toutes les dimensions proposées par les auteurs précédents. Toutes les approches de la RSE proposées ci-dessus ont ceci de commun qu'elles débouchent toutes sur les deux grandes orientations de la RSE à savoir les dimensions obligatoires et volontaires de la RSE.

* 5Les auteurs font référence pour cette typologie à A. Savage et A. J. Cataldo : « a multicase investigation of environmental legitimation in annual reports », research paper, 1993

* 6 Capron et Quairel-Lanoizelée (2004) illustrent ce type d'intégration par les politiques de développement d'éco-conception (pneus par Michelin par exemple).

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