V- Démarche méthodologique
Après avoir parcouru la littérature sur les
concepts clés de notre recherche que sont la Responsabilité
Sociétale et la Création de Valeur, il nous faudra collecter des
données empiriques. Pour ce faire, nous devons opter pour une approche
méthodologique qui réponde à notre objectif principal,
celui d'établir le lien de causalité qui existe entre les
concepts clés de la recherche. Responsabilité sociétale et
création de valeur ne sont pas des concepts nouveaux dans le monde de la
recherche, ils ont en effet déjà fait l'objet de nombreux travaux
de recherche par le passé. Cette raison écarte d'emblée la
possibilité d'adopter une démarche qualitative dans ce
travail.
En effet, comme le soulignent si bien
Ayerbe C. et Missonier A., (2007) cités par
Ngok Evina J.F. (2009), les résultats issus d'une
recherche qualitative ne sont pas nécessairement d'une forte
validité externe, c'est la raison pour laquelle nous allons opter pour
une démarche déductive basée sur les méthodes
quantitatives. L'aspect quantitatif, répond à un double
objectif : vérification des hypothèses et
généralisation des résultats. Pour ce faire, nous allons
nous adresser distinctement aux parties prenantes internes et aux parties
prenantes externes.
Autrement dit, compte tenu du fait que nous avons pour
population cible l'ensemble des stakeholders, nous allons nous adresser
distinctement aux stakeholders internes (les salariés des entreprises
prospectées) et aux stakeholders externes (l'ensemble des autres parties
prenantes). La technique d'échantillonnage va ainsi différer
selon qu'il s'agisse des stakeholders internes ou externes. S'agissant des
stakeholders internes, la technique d'échantillonnage est non
probabiliste dans la mesure où nous escomptons nous adresser à
des répondants bien définis (cadres intermédiaires). Alors
que pour les stakeholders externes, l'échantillonnage est probabiliste,
dans la mesure où nous escomptons tirer les unités statistiques
(les stakeholders) de manière aléatoire pour en constituer notre
échantillon.
L'outil de collecte des données auquel nous ferons
usage est le questionnaire et les données recueillies seront
analysées à l'aide du logiciel SPSS. L'analyse des données
ainsi collectées consistera successivement à réaliser des
tris croisés, des analyses factorielles en composantes multiples (AFCM),
des régressions simples et multiples, une analyse de la variance (ANOVA
à un facteur), et enfin, par un test de student sur échantillons
indépendants. Ainsi pourrons-nous corroborer ou invalider nos
hypothèses de recherche.
Nous nous limiterons uniquement à la ville de Douala,
parce que, en tant que capitale économique, elle regorge d'entreprises
de différents secteurs comme aucune autre ville au Cameroun. De plus,
l'étude de cas portera sur un échantillon d'entreprises
multinationales opérant dans les secteurs industriels et de service. Les
raisons qui ont motivées ce choix sont de deux ordres.
Premièrement, elles ont une forte culture d'entreprise orientée
vers la responsabilité sociétale. Deuxièmement, les
multinationales de service et de fabrication étant perçues dans
notre contexte comme des grandes entreprises, le concept de création de
valeur leur est familier.
L'ensemble du travail rapporté dans
ce mémoire s'articule autour de deux parties :
La première partie reprend de manière
dynamique, les appuis théoriques existants sur les thématiques de
responsabilité sociale d'entreprise et de création de valeur et
établi, à priori, les enjeux du lien entre ces deux concepts au
coeur de la recherche. Elle est subdivisée en deux chapitres : le
premier explore les concepts de responsabilité sociétale et de
création de valeur à travers les théories modernes
existantes à cet effet, et aborde les différents domaines
d'application et instruments de mise en oeuvre de responsabilité
sociétale. Le second chapitre est consacré aux enjeux et à
l'importance croissante de la responsabilité sociétale comme
facteur pouvant insuffler de la valeur en entreprise dans un contexte de
mondialisation.
La deuxième partie, phase empirique de notre travail,
comprend elle aussi deux chapitres. L'un s'intéresse à la
démarche d'identification du lien entre RSE et création de
valeur. Nous y opérons un feedback sur la population
étudiée, et l'échantillon de notre recherche. L'autre
chapitre (le dernier), présente les résultats obtenus. A travers
une analyse détaillée, ce chapitre met en exergue les
réalités des politiques RSE et l'approche de création de
valeur dominante au Cameroun ; puis, nous y exposons la nature du lien de
causalité entre RSE et création de valeur.
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