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Gestion foncière et discipline urbanistique en Côte d'Ivoire: apports et limites du permis de construire

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par André Olivier BOHOUSSOU
Université de Cocody Abidjan - Maitrise de recherche en géographie 2008
  

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2. La promotion immobilière

La forte urbanisation qu'a connue la Côte d'Ivoire dès les premières années des indépendances politique, a favorisé la migration des populations vers les grands centres urbains du pays. Cette volonté des populations d'habiter la ville à poussé les gouvernants à prendre des mesures afin de permettre à la population urbaine de mieux se loger. Pour répondre donc aux besoins des populations en matière de logement, l'Etat ivoirien va mettre en place des structures capables de satisfaire les besoins en logement des populations. Ainsi, Alphonse Yapi Diahou (1990), affirme que la création de la SETU (Société d'Equipement des Terrains Urbain) répondait au souci de lotir, de viabiliser, et d'aménager l'espace urbain afin de permettre à la SICOGI et à la SOGEFIHA d'assurer la construction de plusieurs logements à Abidjan. Il poursuit pour dire que ces opérations de constructions étaient aussi destinées à toutes les classes sociales dans le but de ne pas favoriser les constructions anarchiques et de préserver l'image idyllique de la ville.

Parlant du rôle des sociétés immobilières, Dominique Couret (1997), estime que le quartier de SICOGI à Yopougon est un bon exemple de quartier dit d'habitat économique produit par les sociétés immobilières d'Etat de 1960 à 1980 afin de permettre aux classes moyennes l'accès à l'habitat moderne. Cependant la crise économique des années 1980 va entrainer le ralentissement des activités des sociétés immobilières de l'Etat pour ainsi favoriser l'émergence de sociétés immobilières privées. Alphonse Yapi Diahou (1981), indique donc que la production du cadre bâti à Yopougon est quasiment le fait de plusieurs promoteurs immobiliers privés, de quelque particuliers et de sociétés privées (banques, assurances, compagnie d'électricité etc....).

Kouakou Amenan Agathe(2008), va plus loin pour dire que le secteur des promoteurs immobiliers privés semble le plus productif en matière de logement à Abidjan. En effets plusieurs programmes de logement sont réalisés par différentes sociétés et participent à la densification et à l'aménagement de l'espace dans les communes d'Abidjan. Elle révèle par la suite que, une des originalités de la ville d'Abidjan réside dans l'importance prise par l'intervention des sociétés immobilières qui opposent les paysages homogènes de leurs réalisations notamment sur le banco et sur Cocody (les deux Plateaux) à ceux des lotissements dont la mise en valeur reste de la compétence des propriétaires individuels.

Pour conclure, Dembélé Ousmane (1997), nous fait savoir que la privatisation de la production de logement est en soi une révolution dans le système de financement et de production de la ville. Il termine son propos en affirmant que même si l'Etat s'est désengagé du secteur de la production d'habitat, il garde cependant un droit de regard dans la gestion de l'espace urbain car les entreprises privées de promotion immobilière restent liées à l'Etat qui définit leurs activités et contrôle les choix urbanistiques des différentes opérations immobilières.

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