2. La promotion immobilière
La forte urbanisation qu'a connue la Côte d'Ivoire
dès les premières années des indépendances
politique, a favorisé la migration des populations vers les grands
centres urbains du pays. Cette volonté des populations d'habiter la
ville à poussé les gouvernants à prendre des mesures afin
de permettre à la population urbaine de mieux se loger. Pour
répondre donc aux besoins des populations en matière de logement,
l'Etat ivoirien va mettre en place des structures capables de satisfaire les
besoins en logement des populations. Ainsi, Alphonse Yapi
Diahou (1990), affirme que la création de la SETU
(Société d'Equipement des Terrains Urbain) répondait au
souci de lotir, de viabiliser, et d'aménager l'espace urbain afin de
permettre à la SICOGI et à la SOGEFIHA d'assurer la construction
de plusieurs logements à Abidjan. Il poursuit pour dire que ces
opérations de constructions étaient aussi destinées
à toutes les classes sociales dans le but de ne pas favoriser les
constructions anarchiques et de préserver l'image idyllique de la ville.
Parlant du rôle des sociétés
immobilières, Dominique Couret (1997), estime que le
quartier de SICOGI à Yopougon est un bon exemple de quartier dit
d'habitat économique produit par les sociétés
immobilières d'Etat de 1960 à 1980 afin de permettre aux classes
moyennes l'accès à l'habitat moderne. Cependant la crise
économique des années 1980 va entrainer le ralentissement des
activités des sociétés immobilières de l'Etat pour
ainsi favoriser l'émergence de sociétés
immobilières privées. Alphonse Yapi Diahou
(1981), indique donc que la production du cadre bâti à Yopougon
est quasiment le fait de plusieurs promoteurs immobiliers privés, de
quelque particuliers et de sociétés privées (banques,
assurances, compagnie d'électricité etc....).
Kouakou Amenan Agathe(2008), va plus loin
pour dire que le secteur des promoteurs immobiliers privés semble le
plus productif en matière de logement à Abidjan. En effets
plusieurs programmes de logement sont réalisés par
différentes sociétés et participent à la
densification et à l'aménagement de l'espace dans les communes
d'Abidjan. Elle révèle par la suite que, une des
originalités de la ville d'Abidjan réside dans l'importance prise
par l'intervention des sociétés immobilières qui opposent
les paysages homogènes de leurs réalisations notamment sur le
banco et sur Cocody (les deux Plateaux) à ceux des lotissements dont la
mise en valeur reste de la compétence des propriétaires
individuels.
Pour conclure, Dembélé Ousmane
(1997), nous fait savoir que la privatisation de la production de logement est
en soi une révolution dans le système de financement et de
production de la ville. Il termine son propos en affirmant que même si
l'Etat s'est désengagé du secteur de la production d'habitat, il
garde cependant un droit de regard dans la gestion de l'espace urbain car les
entreprises privées de promotion immobilière restent liées
à l'Etat qui définit leurs activités et contrôle les
choix urbanistiques des différentes opérations
immobilières.
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