4.3.12. Les récoltes :
La récolte de paddy se fait en septembre, en
règles générales, 90 jours après avoir semé,
c'est à dire après les trois mois de la saison des pluies. Elle
dure 10 à 15 jours et demande 3 à 5 travailleurs par jours. Pour
ce travail, il n'y a que des hommes salariés. Ni les femmes ni les
enfants n'y participent.
Généralement la récolte est mure et
prête à être ramassée sauf si les aléas
climatiques et les prédateurs en ont décidés autrement.
Les animaux sauvages et domestiques mangent et piétinent parfois les
récoltes si les clôtures sont défectueuses. Il peut s'agir
de buffles, des cochons forestiers ou des insectes.
Les récoltes de paddy ou de riz pluvial équivalent
généralement à 650 kg pour un semis en association avec le
maïs et des légumes ou 1300 kg pour un essart totalement
voué au paddy.
Les meilleurs outils pour la récolte sont de petits
couteaux de 30 à 40 cm de long fabriqués par les villageois, des
paniers en bambous de 40 cm de diamètre sur 60 cm de hauteur.
Les couteaux coûtent entre 10.000 kips et 15.000 kips
pièce pour approximativement 5 années d'utilisation et les
paniers coûtent entre 3000 et 5000 kips pour 20 à 30 jours
d'usages.
Les récoltes sont placées dans des greniers
familiaux à l'extérieur des foyers pour éviter la
propagation d'incendies potentiels.
La comparaison des performances des systèmes de
cultures explique l'intérêt des paysans pour la riziculture
inondée, plus intéressante que la culture en essart-jardin de
maïs, elle même plus intéressante que la riziculture
d'abattis-brûlis sur friche forestière jeune ou sur savane. La
recherche d'une sécurité alimentaire est l'élément
primordiale pour les paysans. Produire assez de rendements pour l'année
qui suit est plus important que de conserver des pans de forêts
inexploités et donc moins rentables.
Le niveau de performance dépend néanmoins des
moyens de production dont disposent les paysans. Une plus grande
sécurité alimentaire nécessite l'accès à la
traction attelée ou au motoculteur et un investissement plus important
dans l'aménagement des rizières irriguées.
4.3.13. La friche171 :
La friche nécessite que le paysan s'en occupe pour
qu'elle redevienne arbustive et fertilise la terre172. Les
villageois doivent construire des barrières de protections contre les
animaux qui viendraient manger les jeunes pousses arbustives. Une fois ces
pousses devenues arbrisseaux et ayant atteins une taille supérieure aux
herbes, les paysans amènent les cochons et bovins paître les
herbes et déféquer dans la friche pour qu'ils apportent leurs
contributions à la fertilisation. Les arbrisseaux sont alors au-dessus
des herbes qui ne leurs feront plus ombrage pour se développer.
La friche de longue durée permet aussi de limiter le stock
de graines en dormance dans les sols lors de la défriche et ainsi de
limiter l'invasion des adventices173.
Selon la famille de Thon, la friche la plus ancienne du
village serait de 15 ans et la moyenne des friches familiales d'essarts
pluviaux seraient de 4 à 5 ans, avec des troncs aux diamètres de
8 à 10 cm, malgré les tentatives des responsables agroforestiers
de les réduire à 3 - 4 ans.
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