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Savoirs et savoir- faire locaux face aux politiques agraires: diagnostic d'un système agraire dans un village Khamou ou du Nord Laos

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par Pierre- Yves Heurtier
Université Aix-Marseille 1 - Master 2 anthropologie sociale et culturelle 2006
  

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4.1.2.2. Le maïs :

Les villageois utilisent en moyenne un essart-jardin de 0,5 à 1 ha par famille pour y planter essentiellement du maïs d'origine vietnamienne apporté, acheté et vendu à Monsieur Paeng qui contrôle donc toute la chaîne commerciale au village. Les villageois cultiveront un maximum de 3 années. Après cette date ils devront redemander aux responsables agroforestiers locaux l'autorisation de cultiver cette même parcelle ou une autre.

Le monopole des semis de maïs n'est pas perçu comme un facteur d'appauvrissement des terres.

Les essarts-jardins ont un objectif de rente pour ensuite pouvoir acheter le riz. Ces champs ne sont donc pas autant contrôlés, surveillés que ne le sont les essarts de riz qui sont pour l'autoconsommation familiale. L'appauvrissement des essarts-jardin de maïs n'est pas aussi critiqué que ne l'est l'appauvrissement des essarts de riz. Les villageois ne voient pas en quoi le développement du maïs pourrait leur porter préjudice. Pourtant ils sont conscients qu'exploiter les mêmes sols sur plusieurs années consécutives appauvrissent les terres, ne permettent pas à la végétation de reprendre et donne à la longue des mauvaises récoltes.

Les terres rouges, désertiques ne peuvent elles pas être crées par l'absence prolongée de végétation protectrice de l'assèchement ?

L'association des différents cultivars et espèces sur un même terrain est considérée par les paysans comme bénéfique pour la fertilité des sols. Cette considération fut d'ailleurs confirmée au village par l'O.N.G. « Quaker » qui les rassura dans leurs techniques traditionnelles.

La développement du maïs qui prend peu à peu la place des cultures de riz n'est cependant pas critiqué. Il semble que le maïs était autrefois exploité en association avec les cultures d'opium. Depuis que ces cultures ont disparues, celles du maïs ont colonisées les espaces vides.

L'artisanat n'est pas répandu au village, mais beaucoup de familles pauvres arrachaient l'écorce des mûriers à papier pour l'effiler au village et le vendre en tas en ville.

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