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Impacts des échanges universitaires internationaux sur les étudiants de l'Université Lumière Lyon 2: cap sur le Brésil

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par Thibault Pourhadi
Université Lumière Lyon 2 - Master 2 recherche sciences de l'éducation et de la formation 2012
  

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3.2.2.1. Capital social

M nous dit qu'il lui a été facile de créer du lien social au Brésil (Questionnaire général, item 2 « Au Brésil, était-il facile de créer du lien avec d'autres personnes? » : 5/5) ainsi que s'être sentie bien insérée socialement sur place (Questionnaire général, item 7 « Rétrospectivement, comment vous sentiez-vous inséré dans la vie brésilienne à l'issue de votre séjour? » : 4/5). En outre, elle pense avoir beaucoup communiqué avec les autres pendant son séjour (Questionnaire général, item 5 « Au quotidien, comment pensez-vous avoir communiqué avec les autres? » : 4/5). Par ailleurs, elle estime avoir communiqué sur une base régulière avec plus ou moins cinq personnes au début de son séjour, puis avec plus de dix personnes à la fin de son séjour (Questionnaire général, item 6 « Dans la vie de tous les jours, parmi vos relations, avec combien de personnes dialoguiez-vous? »).

À ce sujet, elle nous dit que ses interlocuteurs privilégiés étaient majoritairement des Brésiliens et des étudiants internationaux (Questionnaire général, item 8 « De quelle nationalité étaient vos interlocuteurs privilégiés? »).

Durant son séjour au Brésil, M a d'abord été accueillie au sein d'une famille brésilienne pendant les trois premières semaines, puis a ensuite vécu en colocation avec cinq autres étudiants internationaux, dont un Espagnol, une Italienne, deux Mexicains et un Français.

Au sujet de son séjour chez la famille brésilienne qui l'a hébergée provisoirement, M nous dit qu'elle a été très bien reçue et s'estime heureuse d'avoir pu bénéficier de cette opportunité :

« j'ai eu la chance d'être dans cette famille brésilienne » ;

« tout de suite elle m'a vraiment vraiment super bien accueillie » ;

« ça m'a aidé à me sentir bien parce que je me suis sentie quand même chez moi assez facilement dans cette famille ».

En revanche, à propos de son expérience de la colocation, M se montre plus réservée :

« la colocation a commencé on était une grande famille, tous un grand échange, premier et grand échange dans un autre pays tatati tatata on se retrouve tous étudiants on se dit en fait c'est bon on va devenir friends tu sais des meilleurs amis toute la vie mais non (rire). On est différent, on vient de cultures différentes [...] on avait pas les mêmes attentes » ;

« tu vois que euh, que t'as pas d'intimité, jamais, et euh, et je pense que ça a été du coup le problème de notre coloc parce que on se retrouvait jamais tout seul tu vois » ;

« y avait des embrouilles entre nous [...] donc c'est vrai qu'y avait des moments où t'en avais marre » ;

« vivre à six, en coloc à six, franchement c'était vraiment vraiment, y avait des moments c'était dégoutant [...] vraiment c'était chiant quand même ».

Qui plus est, elle nous dit que si le contexte pluriculturel de la colocation était enrichissant, il avait

tendance à confiner entre eux des étudiants étrangers, ce qu'elle envisageait comme une barrière à une plus large intégration dans la société brésilienne :

« c'est vrai que ça a été super enrichissant [...] mais d'un autre côté ça nous enfermait aussi dans cette euh, dans le fait qu'on est étranger qu'on reste entre étrangers [...] et y en a beaucoup qui ont fait ça [...] mais dès qu'on leur proposait de faire quelque chose dans un autre endroit avec d'autres Brésiliens bin c'était carrément plus dur tu vois et c'est vrai que après je l'ai dit à tout le monde, à ceux qui arrivaient tout ça, fais attention quand tu fais un échange de pas rester qu'entre étrangers c'est con quoi ».

Concernant l'université, M explique que ce lieu n'a pas été un vecteur privilégié de rencontres, notamment en raison du fait qu'elle n'ait pas eu l'opportunité de suivre l'ensemble des cours au sein d'une seule et même promotion :

« je changeais à chaque heure de cours [de groupe de personnes], donc plus dur aussi pour se créer de vraies relations durables ».

Néanmoins, M nous dit être parvenue à tisser un solide réseau d'amis sur place, brésiliens notamment, mais pas seulement. Par exemple elle nous dit avoir noué des liens très forts avec son colocataire français :

« je me suis vraiment rapprochée de mon coloc français » ;

« dès que j'ai rencontré mon coloc français, que j'ai vraiment appris à découvrir, et bin ça a été mon meilleur ami et on est devenu inséparable ».

C'est d'ailleurs par ce biais là que M a pu rencontrer des Brésiliens avec lesquels elle s'est par la

suite sentie de très fortes affinités, et qui ont constitué son principal groupe d'amis :

« en fait ça a commencé parce que mon coloc a eu des amis de par sa fac [...] donc y s'est fait ces amis là, on a commencé à bien sympathiser avec eux, et euh, et ensuite, [...] j'ai rencontré euh un gars qui avait fait un échange en Europe [...] et ce gars là il était danseur de hip-hop et il avait tout un groupe avec lui donc on s'est rencontré [...] et c'est devenu mes, mes amis, vraiment, super bon feeling, donc du coup après voilà je restais tout le temps avec eux, j'étais plus chez moi j'étais tout le temps dans la rue avec eux et je disais donc à mon coloc de venir, ou d'autres personnes tu vois d'essayer que tout le monde en profite que j'avais cette relation là ».

Le lieu de travail de M lui a également permis de fréquenter des Brésiliens et de lier connaissance avec eux :

« ma directrice était génialissime [...] elle nous emmenait des fois elle nous prenait moi et je bossais avec l'Italienne et la Mexicaine et on allait se balader en, on avait fait un circuit de tous les vignobles du coin [...] elle nous emmenait visiter des villes une fois de temps en

temps » ;

« c'était génialissime, parce que t'es avec des gens qui ont envie d'apprendre c'est des adultes [...] et les gens y étaient, j'apprenais le portugais aussi, et j'apprenais plein plein de choses car j'essayais de m'intéresser à ce que eux ils faisaient, comme ça ils pouvaient me parler de leur travail, de leur métier, comme ça j'ai appris plein de trucs que je pensais pas que, qu'y y avait des différences ».

Finalement, M nous dit avoir volontiers entrepris de créer du lien social au Brésil afin de s'insérer avec succès dans son environnement :

« j'en avais envie je pense. Je pense que si t'as peur tout de suite et que si tu te renfermes dans ta peur tu vas pas aller vers les gens et c'est vrai que tu vas être tout seul et que tu es malheureux du coup. Mais moi j'en avais envie » ;

« j'ai quand même fait des efforts pour m'intégrer, j'avais des amis brésiliens ».

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon