1.2.2.1. Capital social
P dit qu'il lui a été facile d'établir
des contacts sur place (Questionnaire général, item 2 « Au
Brésil, était-il facile de créer du lien avec d'autres
personnes? » : 5/5). En outre, elle estime s'être sentie bien
intégrée dans son environnement (Questionnaire
général, item 7 « Rétrospectivement, comment vous
sentiez-vous inséré dans la vie brésilienne à
l'issue de votre séjour? » : 4/5).
Par ailleurs, elle estime avoir communiqué sur une base
régulière avec plus ou moins cinq personnes au début de
son séjour, puis avec plus ou moins dix personnes à la fin de son
séjour (Questionnaire général, item 6 « Dans la vie
de tous les jours, parmi vos relations, avec combien de personnes
dialoguiez-vous? »). À ce sujet elle se dit satisfaite de la
façon dont elle a communiqué avec les autres (Questionnaire
général, item 5 « Au quotidien, comment pensez-vous avoir
communiqué avec les autres? » : 5/5). De plus, concernant la nature
de son réseau social, elle nous dit que ses interlocuteurs
privilégiés étaient majoritairement des Brésiliens,
suivis par des compatriotes au Brésil (Questionnaire
général, item 8 « De quelle nationalité
étaient vos interlocuteurs privilégiés? »).
Pendant son séjour, P a toujours vécu chez des
Brésiliens. Elle a été successivement
hébergée dans la famille de son référent de stage
pendant quelques semaines, puis dans une colocation avec trois jeunes
Brésiliens pour le restant du séjour.
De sa famille d'accueil, P ne nous dit que peu de choses au cours
de l'entretien, si ce n'est qu'elle se sentait quelque peu
étouffée chez eux :
« y vivaient un peu excentrés, y faisaient
toujours en voiture, y avait pas de transport pour aller là-bas, du coup
j'étais vachement dépendante d'eux tu vois, donc tu compares
ça à ta vie d'ici tu te sens un peu étouffé en fait
parce que t'es protégé, y a une protection que ici on a pas tu
vois, des réflexes de sécurité, et c'est juste leur mode
de vie en fait, c'est normal pour eux, mais pour moi du coup c'était un
peu bizarre tu vois ».
Ensuite, sa colocation semble avoir été
mitigée. D'un côté, elle déclare...
« c'était mieux quelque part parce que,
d'être là je veux dire, là où j'étais, parce
que j'avais plus ma vie »
...mais d'un autre côté elle nous dit...
« Alors si je devais refaire quelque chose je
clarifierais mon séjour chez cette fille [...] parce que du coup elle
m'a pas fait payer de loyer alors que je dormais là quoi je dormais dans
le salon mais en même temps elle m'a donné un statut
d'invité mais c'était très ambigu du coup pour moi parce
que je savais pas trop ce qu'elle attendait de moi » ;
« je clarifierais mon statut ouais pour que ce soit
moins ambigu »
...et ajoute :
« elle avait pas de place chez elle vraiment mais j'ai
dormi dans son salon donc bon c'était un peu improvisé mais en
même temps y me restait quoi, y me restait un mois tu vois »
;
« je me suis dit bon bin c'est bon, je tiens le coup
tu vois, c'est un mois dans un salon à survivre, bon y avait quand
même des désavantages que, c'est pas le fait de pas avoir
d'intimité ».
De plus, il semble qu'elle voyait peu ses colocataires...
« cette fille avec qui je vivais je la voyais
quasiment jamais en fait, je la voyais que le soir ou les weekends des fois
parce que elle avait un emploi du temps de malade [...] elle avait des horaires
de fou et ses colocs c'était pareil, donc on se voyait qu'en coup de
vent [...] c'est pas du tout la même vie étudiante qu'ici
»
...et qu'il y ait eu, épisodiquement, quelques tensions
:
« ma coloc, les filles avec qui je vivais tu vois enfin
j'ai pas mal discuté avec elles des fois c'était un peu le clash
enfin ouais on a été au clash des fois et bon.... ».
Généralement parlant, P nous explique avoir
principalement connu ses relations par l'intermédiaire de son stage d'un
côté, et de l'université de l'autre :
« je suis arrivée, aux relations
internationales si tu veux, y avait un peu des étudiants qui attendaient
aussi si tu veux donc j'ai déjà rencontré quelques
étudiants là, j'avais un gars en Erasmus que j'avais
contacté avant d'y aller donc quand je suis arrivée aussi
après je l'ai vu puis après c'était mon stage, j'ai
rencontré beaucoup de gens en stage » ;
« tu vois les gens que je rencontre, je travaille avec
eux, souvent c'était des collègues en fait, par le biais des
collègues » ;
« surtout par le travail, ou par la fac mais en fait
le truc c'est que la plupart, tu vois nous on fait cette distinction
étudiant / travailleur ici, mais là-bas elle y est pas
forcément, les étudiants y sont aussi travailleurs en fait, et
ouais j'ai rencontré des gens un peu comme ça
par mes entretiens aussi du coup ».
Par ailleurs, si son réseau social au Brésil
était principalement constitué de Brésiliens, elle indique
que les relations avec ses compatriotes rencontrés sur place ont
été significatives :
« j'avais cinq six Français quand même
dans mon réseau, donc je les voyais assez souvent, sinon c'était
que des Brésiliens, j'avais pas d'autre étudiants internationaux,
c'était que des Français et des Brésiliens, donc soit
étudiants soit pas quoi, la majorité était pas
étudiant d'ailleurs » ;
« en fait ce qu'il y a de marrant c'est que sur place
après j'ai beaucoup aimé être en contact avec des
Français tu vois, je connaissais des Erasmus comme j'étais pas
loin de la fac j'étais en contact avec la fac tu sais, donc je les
voyais assez souvent en fait [...] j'ai aussi eu ce côté un peu
même en même pas deux mois - c'était deux mois quand
même, le côté Erasmus de connaître des Français
sur place et ça m'a beaucoup aidée aussi tu vois ».
En outre, notons qu'elle dit avoir gardé contact avec des
Brésiliens depuis son retour en France : « Ouais avec quelques
personnes ouais [...]surtout brésiliens ».
Concernant ses relations avec son ami et leur influence pendant
son séjour, P nous confie : « oui je pense c'est obligé
que ça a joué un rôle » ;
« forcément ça a influencé sur ma
vision du Brésil de toute façon ».
Elle ajoute, semble-t-il, que cette relation fut un facteur de
tension :
« après c'est juste par rapport à mon
copain tu vois je mettrais peut-être moins la pression tu vois puisque du
coup c'est vrai j'ai peut-être mis un peu de pression quoi par rapport au
contexte » ;
« je m'étais peut-être pas rendue compte
que c'était vraiment loin en fait. Au Brésil t'as pas
forcément des moyens de transport faciles et ça coûte cher
l'avion donc du coup c'est vrai que je me reposais peut-être beaucoup sur
lui par moments, en même temps y pouvait pas m'aider concrètement
parce que il était loin donc y a peut-être eu une frustration
à ce niveau là ».
Pour conclure, P estime ne pas avoir eu beaucoup de temps ni de
loisir sur place pour se créer un plus large réseau social :
« j'avais un rythme de vie assez intense »
;
« sur place j'avais pas trop de loisir » ;
« vraiment je bossais quoi, j'avais vraiment pas le
temps ».
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