IV.1.4. Provenance de médicaments de
médicaments de rue
Cette étude nous à montré que les sources
d'approvisionnement des vendeurs de médicaments de rue sont surtout le
détournement des dons de médicaments destinés aux
formations sanitaires en provenance des ONG ; le détournement des
médicaments de dotation des centres de santé, le vol de
médicaments dans les PhaGecom, les pharmacies d'officines
ainsi, que des grossistes répartiteurs.
Il est intéressant de souligner que les pharmacies
d'officines sont une source fréquente d'approvisionnement pour les
vendeurs de rues. Ces derniers ne semblent pas bénéficier de prix
spéciaux quand ils s'approvisionnent de cette façon, et on peut
en conclure que pour les médicaments obtenus par ce circuit, ils
pratiqueront forcément des prix qui seront les mêmes (Tableau
n° XXXVI) que ceux des pharmacies. Cependant, des vendeurs de rue nous ont
expliqué qu'exceptionnellement, ils peuvent obtenir des prix moins
élevés auprès des pharmacies. Cela coïncide avec les
moments où les officines souhaitent liquider des lots de
médicaments dont la date de péremption est proche.
IV.1.5. Modalité de vente des médicaments de
rue
La plupart des vendeurs déclarent se contenter de
livrer au client le produit que celui-ci vient demander et suivant les
quantités fixées par ce dernier. Souvent ils sont prescripteurs
et dispensateurs (Tableau n°XXXII). Dans cette situation, il semble que
les vendeurs pratiquent une forme de consultation avec une sorte de
démarche diagnostique visant à identifier un produit
adapté à chaque cas.
Dans une étude réalisée au Mali, Yannick
Jaffré 1 a observé exactement le même type de
comportement, avec une majorité de vendeurs assumant uniquement le
rôle de commerçant, dont le seul objectif est de conclure une
vente, et une minorité se comportant en thérapeute qui prodigue
des conseils, mais avec un objectif final strictement identique.2
IV.1.5.1. La vente à l'unité
Avant de tenter d'apporter une réponse à cette
question, il est intéressant de s'intéresser aux modalités
de vente (Tableaux n° XXXIII), qui agissent directement sur le coût
d'achat du médicament à savoir la vente à
l'unité.
Les vendeurs de rue déconditionnent les blisters de
comprimés en fonction de la quantité exacte que désire
acheter le client. Cette facilité d'achat est un atout de poids,
puisqu'elle a un effet direct sur les volumes financiers mobilisés par
les ménages. L'achat correspond exactement aux besoins estimés :
le client achètera par exemple le nombre de comprimés qui lui
semble nécessaire.
Les quantités peuvent, par la suite être
réajustées, au contraire, dans les pharmacies privées, les
médicaments sont vendus dans leur emballage d'origine qui contient un
nombre déterminé d'unité de prise. Par exemple, une
plaquette de paracétamol coûte 200 Ar dans une pharmacie
privée ; l'achat des comprimés nécessaires au traitement
ne coutera que 100 Ar dans la rue (à condition que les prix soient
identiques)
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