IV.1.5.2. La logique commerciale des vendeurs
D'après le (Tableau n° IV) nous trouvons que les
vendeurs ne sont chargés d'aucune mission de santé publique.
(46,26%) ont une instruction primaire, (37,5%) une instruction secondaire,
tandis que (16,25%) n'ont aucun niveau d'instruction (voir figure
ci-dessous)
1 Yannick Jaffré : Pharmacies des villes,
pharmacies «par terre». novembre 2008, p.49
2 Fassin D. (1989). Du clandestin à
l'officieux : les réseaux de la vente illicite des médicaments au
Sénégal. Cahier d'Etudes Africaines, P.35
Figure n° 8 : Répartition des acheteurs de
médicaments selon le niveau d'étude
Analphabète
Secondaire
Etude supérieure
primaire
0 10 20 30 40 50
5
8
2
8
3
4
9
Source : notre propre enquête,
juillet 2010
Leur seule et unique motivation est économique: vendre
un maximum de médicaments à un maximum de gens. Même si
l'état du malade n'exige pas la prisse de médicaments, le vendeur
incitera le client à acheter ses produits. Du pouvoir d'achat du client
dépendra le type de produit à acheter, et de l'argent dont il
dispose, d'après nos enquêtes. La rationalité des achats et
des ventes n'a de pertinence que dans la recherche purement commerciale de
profit maximal et immédiat, mais aussi de la satisfaction du client.
IV.1.5.3. Le marché parallèle et la
pauvreté : un problème d'équité
Le Tableau n°XXI montre que (42,5%) des consommateurs ont
du mal à mobiliser de l'argent pour leur santé, tandis que.(
32,5%) c'est les modalités de la vente qu'ils intéressent (achat
facilité). Même s'il n'sexiste pas de réel consensus
à ce sujet (aucune étude de terrain), l'ensemble des travaux
s'accordent à dire comme nous l'avons vu précédemment, que
les médicaments dans ces marchés sont «
économiquement et socialement » plus accessibles (achat à
crédit, achat au détail...). Mais ne nous trompons pas de
débat : aucun résultat d'enquête ne signale que le
marché illicite est réservé aux pauvres. Plusieurs
enquêtes rapportent qu'il existe un processus hiérarchique entre
les différentes alternatives d'accès aux soins. Au cours d'une
maladie, les malades auraient généralement recours en premier
lieu au secteur informel, avant de s'adresser aux formels.1. Or, la
capacité des ménages à se rendre ultérieurement
dans une
1 Carine Baxerres et Jean-Yves Le Hesran ; le
marché parallèle du médicament en milieu rural au
Sénégal Les
structure formelle dépend des facilités que ces
derniers auront à mobiliser des sommes plus importantes que sur le M.I.
cette approche conceptuelle du recours au M.P et la pauvreté revient
à décrire un lien de dépendance entre ces deux
entités.
En résumé, tout le monde sollicite le
marché illicite, mais les plus pauvres représentent la
catégorie sociale la plus « dépendante ».En termes
d'équité, deux pistes de réflexion s'offre à nous :
l'accessibilité financière et géographique du
marché parallèle permet une meilleure équité dans
l'accès aux soins(dans la mesure oü les plus pauvres peuvent
accéder plus facilement aux médicaments), ou au contraire,
l'acceptation d'un système de santé à deux vitesses
réduit les chances, pour les plus pauvres, d'accéder à des
soins de qualité.
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