2.4 Les enjeux de la décentralisation au
Mali
Pourquoi allons-nous vers la décentralisation ?
En 1996, intervenait la réorganisation
territoriale qui a donné naissance aux 703
communes rurales et urbaines du Mali. Pour parvenir à ce
résultat, la mission de la décentralisation lors de la
réorganisation territoriale a opté pour le regroupement
volontaire des villages et fractions en communes et rejetée le principe
de la simple transformation des arrondissements en communes. Ce qui a
été une preuve d'originalité dans la sous-
région.
L'optimisme qui a conduit au processus dans son ensemble a vu
l'élaboration du cadre législatif et réglementaire ainsi
que la création des principaux instruments nécessaires à
la réalisation du processus. On peut alors affirmer que les populations
ont répondu à l'appel et ont participé objectivement au
choix de leur destin.

Cependant, les vraies questions demeurent toujours posées
quant à l'avenir du processus surtout dans la phase
opérationnelle qui va aboutir à la mise en oeuvre des
entités décentralisées par l'élection du personnel
des collectivités territoriales et le transfert du pouvoir du sommet
à la base. Les enjeux sont ainsi multiples et variés tant les
contraintes de survie et viabilité des communes restent la
problématique majeure. Globalement, nous pouvons retenir deux (2) enjeux
que sont : les enjeux de gouvernance locale (qui prend les différents
aspects de la thématique) et les enjeux du développement
local.
2.4.1 Les difficultés de mise en place d'instances
locales, fonctionnelles
Cette attitude de faire de la décentralisation un mode
à suivre se traduit par un manque de volontarisme nécessaire pour
exécuter les réformes indispensables à sa mise en
oeuvre.
Dans ce contexte, la décentralisation se conforme à
deux (2) problèmes dont les effets se conjuguent pour allonger les
détails requis pour rendre opérationnelle les instances
locales.
Premier problème d'ordre culturel est le refus de
considérer les pratiques oculaires existantes alors qu'elles constituent
en sorte de véritables richesses culturelles que la
décentralisation devrait savoir porter. Pour ce qui est de l'exemple des
pratiques féodales, leur marginalisation ne facilitera pas à
terme la résolution de l'épineuse question foncière
appelée à s'aggraver dans les décennies à venir.
Mieux cette marginalisation les a transformé en force rampante
réussissant à gripper le fonctionnement de l'Etat le groupe. Et
bientôt la conséquence de cette marginalisation sera encore
néfaste sur le fonctionnement des instances locales à peine mise
en place ;
Deuxième problème est que la démocratisation
généralement entamer dans les pays comme le Mali reste dans un
Etat inachevé voir contenu par des raisons objectives telles que la
pauvreté, l'absence de culture démocratique, l'impunité,
etc.
Dans ce contexte institutionnel, la décentralisation court
le risque de s'étouffer et de devenir un mythe, un processus.
En matière de décentralisation, il n'existe pas
d'ensemble de règles s'appliquant à tous les pays. La notion
revêt des formes différentes d'un pays à un autre, selon
les objectifs propres à chaque pays.

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