CHAPITRE 4 : LES OPPORTUNITÉS POUR LE
DÉVELOPPEMENT DU MARCHÉ DE L'ÉCHALOTE
Il est plus que jamais temps pour l'Afrique de tirer toutes les
leçons des expériences de développement menées
depuis les indépendances ainsi que des tentatives de trouver sur le
marché mondial la place qui lui revient de droit aux produits africains
dans le cadre d'un commerce équitable à l'aurore de cette
ère de mondialisation.
Les chances d'une percée significative des produits
agricoles africains sur le marché mondial passent à notre avis
par l'émergence, le développement et la consolidation de
marchés régionaux et continentaux à travers
l'identification et l'appui à la compétitivité (tant
quantitative que qualitative) des filières porteuses à
l'échelle africaine en priorité.
La présente réflexion ciblée sur les
opportunités que le Mali offre pour le développement du
marché des échalotes dans l'espace UEMOA est à ce titre
une piste pertinente qui mérite une attention particulière parmi
tant d'autres dans la sous- région.
Section 1 : les différentes possibiités
offertes pour le marché de l'échalote
1.1 L e d é v e l o pp e m e n t d u m a rc h
é
Avant d'aborder cette réflexion, nous nous faisons le
devoir de donner notre compréhension des concepts «
opportunité » et « marché ». Ainsi admettons :
· qu'une opportunité est une situation dont
l'exploitation est favorable (profitable) ou présumée comme
devant ou pouvant l'être ;
· qu'un marché est l'état de l'offre et de la
demande d'un produit dans un espace géographique donné. Il va
s'en dire que cet état sera fonction de la conjoncture.
Développer un marché consistera donc à
susciter un état favorable de l'offre et de la demande et ce, de
façon durable dans un espace donné (local, national,
régional, continental, mondial) en stimulant et en organisant l'offre
(production) en amont et la demande (consommation) en aval.
C'est ainsi, que les puissances coloniales en soutenant et
développant les cultures de leurs filières industrielles en
Afrique ont détourné progressivement les paysans du continent de
leurs cultures vivrières traditionnelles, créant une situation de
dépendance alimentaire des populations africaines, favorable à
leurs produits.
Ainsi, l'Afrique produit ce qu'elle ne consomme pas avec des
moyens qu'elle ne produit pas (intrants, matériels et équipement)
et elle consomme (ou est obligée de consommer) ce qu'elle ne produit
pas.
L'une des meilleures stratégies pour y parvenir
consistera à transcender les orgueils de souveraineté en
suscitant et en développant les marchés régionaux
africains qui permettront à l'Afrique de produire et de manger en
priorité ce qu'elle produit. C'est pourquoi, une démarche dans un
cadre sous régional s'impose et se présentera comme suit :
> Identifier les principales filières de production
à l'échelle sous régionale ;
> Etudier les filières identifiées:
potentialités (production, consommation, contraintes, zones de
production) et zones de consommation, possibilités actuelles et
potentielles de promotion et de valorisation de la production etc....
> Choisir les priorités dégagées sur la
base des opportunités objectivement établies par les populations
;
> Elaborer et mettre en oeuvre de programmes régionaux
et sous régionaux de développement des filières ainsi
ciblées.
Notre réflexion qui s'inscrit dans cette logique doit
être considérée comme un simple exemple de piste et
démarche pour le développement d'un marché autour de la
filière échalote dans l'espace de la préfecture de
BANDIAGARA.
De l'état des lieux présenté, les
opportunités que nous nous efforçons de dégager
ci-après pour le développement du marché des
échalotes qu'offre Bandiagara découlent à la fois des
potentialités et des contraintes.
En effet si une potentialité peut être
considérée comme une opportunité d'emblée
évidente, la solution d'une contrainte équivaut aussi à
une offre d'opportunité étant entendu que seule la
rentabilité de l'opportunité attire et justifie
l'investissement.
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