1.2 P r o du c t ion d ' éc h a l o t e « made
in M a l i »:
Le développement des productions
maraîchères en général et de l'échalote en
particulier est le résultat des efforts de l'État avec l'appui
des partenaires (coopération multilatérale et bilatérale,
ONG etc....) en vue de stimuler les productions de contre
saison pouvant permettre aux populations de pallier les effets de
la pauvreté.
Ces efforts ont porté sur :
· Un vaste programme de valorisation des eaux de surface
à travers la conception et la mise en oeuvre de projets de construction
de petits barrages dans les régions les plus touchées en offrant
les meilleures conditions techniques ;
· Une campagne intensive de sensibilisation des populations
pour la pratique des cultures maraîchères partout où la
disponibilité de l'eau le permettait ;
· La prise en compte par les Opérations de
Développement Rural (ODR) des cultures maraîchères
parallèlement à leurs objectifs sectoriels prioritaires ;
Ainsi, de nos jours, les cultures maraîchères sont
pratiquées dans toute la préfecture de BANDIAGARA.
· L'échalote est un ingrédient alimentaire de
grande consommation dans presque tous les pays de la sous-région ;
· Aptitude à plusieurs cycles de production par
campagne (au moins 2 à 3 cycles et plus selon la disponibilité de
l'eau) avec un rendement moyen très intéressant (15 à
30T/ha) ; une opportunité de gagner plus d'argent en périodes
creuses du tourisme ;
· En raison de son mode de multiplication
(végétatif par semis de bulbe), l'échalote est à
l'abri de toute dégradation génétique ;
· Inexistence de problème phyto - parasitaire ou
phyto - sanitaire majeur.
1.3 V alorisation de l'ingéniosité DOGON
En effet, en raison du relief montagneux et de la nature
rocheuse des terres (les roches nues constituent 34,8% de la superficie
totale), les agriculteurs ont mis au point une technique ingénieuse dite
« technique de la terre apportée » pour la mise en valeur des
barrages situées pour la majorité sur la roche nue loin des
terres exploitables.
Elle consiste à aménager les étendues de
roche par la construction de petites planches avec des lignes de pierres
cassées et transportées sur le site, à transporter dans
des paniers la terre et la fumure organique qui sont déposées
dans les planches pour constituer le substratum pour les cultures.
Sur les périmètres ainsi constitués, en
fonction de la disponibilité de l'eau, ils
réalisent de 1 à 3 ou 4 cycles de production
d'échalote avec des rendements moyens de 25 à 30 tonnes à
l'hectare.
En raison des contraintes d'écoulement dans les
périodes de grande production (pour les raisons suivantes entre autres:
enclavement des sites de production, éloignement du principal
marché national d'écoulement, concurrence de la production de
Ségou, mauvaise organisation des producteurs etc.), les producteurs
dogons ont encore mis au point des techniques traditionnelles de transformation
consistant à :
· Piler et transformer les bulbes frais
d'échalote en boules qu'ils font sécher au soleil. Ces boules
séchées d'échalote «jabakuruni » (en langue
Bamanankan) sont une marchandise bien connue dans la sous- région et sa
présentation a valeur de « marque déposée » ou
« Brevet » traditionnel du plateau dogon. Elle est même connue
dans certains foyers d'immigrés Ouest- Africains d'Europe.
· Mise au point à partir de 1989, d'une technique
artisanale de séchage amélioré de l'échalote.
· Le produit de cette nouvelle technologie
baptisé. « Échalote séchée en tranche »
(EST) est de très bonne qualité et apte à tous les usages
culinaires de l'échalote fraîche et de ses différents
dérivées issus des techniques traditionnelles de
transformation.
Il est à signaler que l'EST, n'a pas
bénéficié d'une vulgarisation et d'une promotion à
hauteur de souhait et d'attente des producteurs de la zone. C'est ainsi que
l'embryon de filière suscité autour de ce produit est aujourd'hui
menacé de péril, faute d'appui et de soutien
conséquents.
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