2.3 Impact culture maraichère
Le maraîchage constitue une importante activité
de contre-saison. Le secteur est aujourd'hui stimulé par une demande
locale à tendance nationale. En l'espace de quelques années,
profitant des potentialités climatiques, agricoles et humaines de la
zone, la population a fait de l'activité maraîchère, un
facteur de développement économique passant ainsi d'une
économie domestique à une vraie économie de marché,
où se côtoient divers acteurs de la commercialisation.
Un potentiel peu exploité et non valorisé.
Cependant, le maraîchage à Koutiala, comme dans la plupart des
zones de production de légumes de notre pays, reste encore avant tout
une activité génératrice de petits revenus. Le potentiel
est immense mais s'avère sous-exploité.
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L'échalote du pays dogon fait apparemment l'objet de
quelques phénomènes d'usurpations. Première production
historique d'échalote au Mali, elle bénéficie d'une
certaine réputation auprès des consommateurs, qui connaissent
également son mode de production « naturel », avec un
très faible recours aux intrants chimiques.
La filière actuelle se caractérise par un
éclatement important de la production au sein de très nombreuses
petites exploitations familiales, qui ne mettent en culture que quelques ares
d'échalotes. Il y aurait ainsi plus de 10 000 producteurs
d'échalotes sur le plateau dogon. Comment opérer un
contrôle au sein d'un si grand nombre ? La seule solution est de
procéder à un regroupement des productions, au niveau de chaque
village par exemple. Ce ne serait alors que les productions de la centaine de
villages de producteurs d'échalotes répertoriés qui
devrait être contrôlées et tracées. Les Groupements
EST mis en place dans un certain nombre de villages pourraient servir de bases
pour ces organisations.
Or, le bilan que l'on peut faire sur le dispositif
organisationnel et institutionnel actuel du système de production
d'échalotes sur le plateau dogon est nécessairement
mitigé. D'une part, l'analyse historique montre, on l'a vu, de nombreux
échanges de savoir-faire, des interactions et une capacité
collective d'innovation. Mais d'autre part, plusieurs facteurs viennent
interroger la capacité d'action collective :
- Tout d'abord, l'organisation de la filière repose sur
une organisation avant tout familiale, en ce qui concerne la production, mais
également la commercialisation, effectuée comme on l'a vu par des
réseaux familiaux présents dans les zones de production jusqu'aux
zones de consommation finale (Bamako) ;
- Ensuite, l'intervention de nombreux organismes de
développement divise le plateau en plusieurs « territoires de
projet », et peut aller jusqu'à la mise en opposition
d'organisations locales.
Conclusion sur la culture
maraîchère :
En effet, le maraîchage est devenu avec le temps l'un
des recours essentiels des gens du plateau dogon. La production du jardin
complète de plus en plus énergiquement celle du champ de mil et
pour quelques personnes la culture maraîchère est une source de
revenus fiable et garantie.
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Nous estimons que la recherche agro-alimentaire doit orienter des
travaux sur les possibilités éventuelles d'utilisation de
l'échalote dans l'industrie agro-alimentaire (biscuiteries, pâtes
alimentaires, conserves agro- alimentaires etc...).
Il en est de même pour la recherche pharmaceutique,
puisque la tradition dans beaucoup de pays africains prête à
l'échalote des vertus thérapeutiques diverses. L'échalote
contient de la quercétine, une molécule de la famille des
flavonoïdes, qui aide à fluidifier le sang et à
réduire le taux de "mauvais" cholestérol. Elle aurait même
des propriétés antiallergiques et anti-inflammatoires.
Malgré l'importance apparente du séchage dans le
développement de la filière échalote, il se fait dans une
toute petite proportion. Seulement 2% de la production d'échalote est
séchée. Cette petite quantité d'échalote que l'on
sèche s'explique par la forte pression de la filière dans une
zone de très grande pauvreté. On se rappelle que les frais de
santé, de l'éducation des enfants, de la nourriture et la
quasi-totalité des autres dépenses de la famille sont
supportés par les gains de cette activité. De ce fait, même
si l'aide au développement contribue, le besoin pressant de ressources
oblige les producteurs (hommes/femmes) à vendre le produit frais.
En plus, des producteurs, généralement en
nécessités d'argent, vendent directement aux commerçants.
Cette pratique est appelée « ventes parallèles ». Elle
provoque un manque à gagner énorme chez les groupements qui
finiront par n'avoir plus les moyens de constituer leurs fonds d'amortissement
et donc de procéder au renouvellement de leurs équipements de
séchage.
Cela aboutira certainement (si les mesures ne sont pas vite
prises) à la baisse de revenus des producteurs suite à la
cessation du séchage.
Ce sera un retour au statu quo : inondation des marchés
de produits frais au moment des récoltes et la vente du kilogramme
à 15 ou 25F CFA ou le produit périt systématiquement entre
les mains des producteurs car ils vendront à des prix de moins en moins
rémunérateurs aux commerçants qui sont entrain de se doter
des matériels de séchage et d'implanter des unités de
transformation avec des capacités d'action.
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