Le patrimoine immobilier en pays dogon connaît un certain
nombre de problèmes qui ne facilitent pas sa conservation. Les raisons
essentielles à cet état de fait sont les suivantes :
3.1.1 Raisons sociales et
culturelles : l'intrusion de religions nouvelles (islam
et christianisme) a joué un rôle dans le changement des traditions
sociales et culturelles ancestrales, entraînant du coup un changement
dans le comportement des individus vis à vis de certaines pratiques
telles les cérémonies rituelles qui assurent à certains
édifices leur survie et leur pérennité.
3.1.2 Raisons
économiques : la sécheresse qui a
frappé la région sahélienne au cours des années
1970, a entraîné l'abandon total ou partiel de certains villages
du plateau et des falaises, à cause de la famine et de la disette que
vécurent leurs habitants. L'exode massif consécutif à
cette sécheresse a favorisé la dégradation de certaines
maisons traditionnelles dont l'entretien s'avère difficile à
cause de leur accès souvent pénible.
3.1.3 La protection du
patrimoine: ce point nous semble le plus important
parce que la gestion du site ne peut être efficace sans l'observation,
même partielle, des effets du classement tant au regard de la
législation nationale que dans l'esprit de la Convention de 1972 de
l'UNESCO.
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D'autres mutations sociales et culturelles presque
irréversibles telle l'aspiration au « modernisme » des jeunes,
la mondialisation et les effets pervers d'un tourisme culturel mal
maîtrisé constituent un frein à la conservation durable et
harmonieuse du patrimoine immobilier sur le site de la falaise de
Bandiagara.
Nous pensons que la conservation des biens culturels du site de
la falaise est un atout sûr pour un développement harmonieux et
durable des communautés locales.
Dans notre approche de conservation des éléments
du patrimoine immobilier du site, nous voulons faire du tourisme culturel un
axe majeur de la stratégie économique, en visant les objectifs
opérationnels suivants :
- La mobilisation des communautés villageoises dans une
campagne de
préservation et de mise en valeur du patrimoine physique
;
- L'augmentation des infrastructures adaptées et la
valorisation des attractions
habitat et formules d'hébergement traditionnelles ;
- Au niveau central, confier la gestion du site à la
population détenteur et gardien
pour une meilleure visibilité des ressources dans ce
domaine et pour la rentabilité gestionnaire du patrimoine.
Conclusion de l'étude touristique
:
Le mémoire a pour objectif d'accroître
l'investissement dans le secteur du tourisme plutôt que le nombre des
entrées du tourisme. Il fait une large place à l'instauration
d'un environnement porteur pour les entreprises afin d'attirer des
investissements privés axés sur le développement de
produits et de services touristiques au Mali, et de promouvoir
l'investissement.
Pour mettre en oeuvre un tourisme florissant, le Mali doit
adopter une méthode d'approche par étapes, avec des objectifs
ambitieux mais réalistes basés sur les ressources disponibles
pour appuyer ces objectifs.
Il va de soi que le financement est d'une importance
déterminante, mais les efforts pour mobiliser les opinions en faveur de
ce secteur d'activité et en faire une activité viable doivent
venir des autorités maliennes. Ce n'est qu'avec un tel engagement que le
tourisme aura des chances de développement.
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Le caractère saisonnier du tourisme a aussi pour
conséquence de procurer une activité complémentaire
à celle des travaux agricoles. Pour la quasi-totalité des
hôteliers, l'hébergement ne se pratique pas de manière
continue sur l'année, même si leurs campements restent ouverts en
cas d'arrivée de touristes en morte-saison. Ces hôteliers, comme
l'ensemble de leur personnel, développent alors des activités
annexes dans le commerce, l'artisanat et surtout l'agriculture.
Pour les hôtels situés dans la ville de
Bandiagara ou à Sangha, la période creuse qui commence dès
mars est synonyme de ralenti des activités et de pertes
financières, alors que pour les hôteliers des campements de la
falaise, elle signifie la reprise des travaux agricoles. Pour les guides
touristiques, c'est le moment de vivre de leurs économies.
Le développement du tourisme a des retombées
non négligeables pour la population car il procure du travail aux
ressortissants du terroir, ce qui contribue d'une part à la
réduction de l'exode rural et d'autre part à la création
de richesses. Ainsi le tourisme engendrerait une sédentarisation de la
population de l'île et donc une augmentation des besoins en eau et
produits maraîchers, augmentation qui pourrait être
compensée par un enrichissement. De plus, les promoteurs ont
réalisé diverses actions dans le domaine social : appui
financier, équipement des calèches, aide matérielle aux
écoles,... Il ne faut toutefois pas oublier les revers que peut avoir le
tourisme : augmentation des déchets, pression et spéculation
foncière, prolifération des MST/SIDA, dégradation de
l'écosystème,...