Impact des coupures du courant électrique sur la production des industries alimentaires de la ville de Bukavu. Cas de la boulangerie "la Providence "( Télécharger le fichier original )par Pierre ASSUMANI- MULONDWA Université officielle de Bukavu - Graduat 2012 |
2. CONTRIBUTION DIRECTEL'activité de subsidiarité s'opère en référence à l'idéal du service public d'intérêt général, avec ce que cela comporte de cohésion ou d'universalité. Il est difficile de comprendre qu'on ne soit pas raccordé si cela entraîne que d'autres soient mal servis. Mais on peut comprendre que le courant soit servi alternativement pour que tous les habitants jouissent/subissent également de la bonne/mauvaise fourniture du bien public. La subsidiarité des comités d'électrification constitue un tremplin pour devenir abonné. Cela s'explique notamment du fait que le cheval de bataille des comités d'électrification est le raccordement tenant compte de la disposition des consommateurs à payer. On peut en voir un exemple dans le protocole d'accord portant cession à la SNEL des personnes raccordées en ligne BT (Basse Tension). Grâce à ce protocole, des consommateurs se voient raccordés non seulement à un tarif négocié et inférieur au tarif en vigueur pour un raccordement normal, mais surtout le raccordement se fait avant paiement, lequel, de surcroît, est étalé dans le temps, tout à l'inverse de la procédure antérieure. Finalement, il ressort de cette analyse que les abonnements réalisés notamment dans la perspective de l'égalité d'accès, contribuent à un rééquilibrage voire à un transfert des charges du public vers le privé. III.1.1 Le caractère chronique du déficit de l'hydro-électricitéLes phénomènes envisagés sont à comprendre en référence au déficit de l'hydro-électricité. Ce déficit est d'abord dû au fait que le réseau de l'Est de la RD Congo (SNEL/DRK) fait partie du réseau interconnecté de la Communauté Economique des pays des Grands Lacs (CEPGL): les gains comme les pertes d'hydro-électricité répartis entre la SNEL/DRK (RD Congo), L'ELECTROGAZ (Rwanda) et la REGIDESO (Burundi). Ensuite, se pose le problème de mauvaise gestion de la SNEL comme de la SINELAC. Enfin, dans un environnement où l'offre est en baisse, l'absence d'efforts individuel et public de maîtrise de l'accroissement de la demande est préjudiciable. III.1.2 La rationalités des acteurs dans le contexte de pénurie d'hydro-électricitéLa gestion de la pénurie manifeste quatre comportements principaux repris dans le tableau ci-après, qui sont indicatifs des interactions au niveau des acteurs individuels. Ce tableau dégage des stratégies et des contre-stratégies d'acteurs. Alors que les usagers (population) maintiennent que leurs stratégies sont déterminées par celles du prestataire (SNEL). Celui-ci tient un discours contraire. Quelle que soit l'issue du débat, nous constatons que, parmi toutes les stratégies qui s'offrent aux usagers, c'est le dahoulage qui domine et que, par conséquent, les dahouleurs sont des acteurs importants. Tableau N° : Rationnalité des acteurs face aux différentes mesures mises en place par la SNEL
Source: Thèse de Doctorat de DI-KURUBA MUHINDUKA Dieudonné.3(*) On peut évaluer l'importance du dahoulage à partir des estimations brutes concernant les ménages abonnés et ceux qui ont accès à l'électricités dans la ville de Bukavu. Le tableau ci-après est édifiant de ce point de vue: Tableau N° : Nombre des ménages abonnés et celles non abonnés mais ayant accès à l'hydro-électricité dans la ville de Bukavu
Source: SNEL/Agence de Nguba. En effet, la colonne 2 du tableau ci-haut nous donne les nombres des ménages estimés dans chaque commune de la ville de Bukavu. La colonne 3 nous donne les nombres des ménages qui sont abonnés à la SNEL et la colonne 4 nous donne ceux qui ont accès à l'électricité et cela quelle que soit la manière dont peuvent en avoir accès (notamment l'abonnement et le dahoulage). La colonne 5 donne le pourcentage des ménages qui sont abonnés sur les ménages estimés dans chaque commune et la colonne 6 donne le pourcentage des ménages ayant accès sur les ménages estimés de chaque commune. En fait, la commune d'Ibanda affiche un nombre plus élevé des ménages abonnés à la SNEL (soient 11982 ménagers abonnés). Le rapport de ce nombre par rapport au total des ménages estimés à 28400 ménages nous donne un taux de 42,2% des ménages abonnés; elle est suivi de la commune de Kadutu qui affiche 6100 ménages abonnés; ce nombre représente 24,47% du total des ménages estimés à 24920 ménages. Enfin, la commune de Bagira affiche 4345 ménages abonnés qui représente 19,2% du total des ménages estimés à 22612 ménages. Cependant, malgré le nombre élevé des abonnements à la SNEL des ménages dans la commune d'Ibanda, le taux d'accès à l'électricité est le plus élevé dans la commune de Kadutu (soit 83,9%) suivi de la commune d'Ibanda qui affiche un taux de 79,4% et enfin celle de Bagira qui n'affiche qu'un taux de 49,7%. Le taux d'accès de tous les ménages, abonnés ou non, est estimé à 72%. * 3 MUHINDUKA DI-KURUBA D., «Gestion additive, Biens publics et Fourniture de l'électricité dans la région de Bukavu (RD Congo)», éd. Presses Universitaires de Louvain, Louvain, 2010, pp.187-193 |
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