III/ Le Taylorisme est-il mort ?
Si le travail à la chaîne stricto sensu ne
concerne plus qu'une faible proportion de salariés (2.8% en 1984 ; 3.4%
en 1991), on enregistre une augmentation de 19.8% (1984) à 29.5% (1991)
des salariés déclarant exercer un travail
répétitif. Du point de vue du travail répétitif, on
constate en effet un véritable rattrapage des services par rapport aux
industries. Dans les services marchands, on pense à la rationalisation
mise en oeuvre dans les fast foods, les parcs d'attraction ; et dans les
services non marchands, aux effets du développement de la bureautique.
En 1984, 11% des salariés estimaient être dépendants
directement de collègues pour leur travail, en 1991, ils sont 23% dans
ce cas, preuve d'une extension de la subdivision des tâches.
Si la plupart des managers valorisent l'autonomie des
salariés et incitent, par des innovations organisationnelles du type du
cercle de qualité, le déploiement des compétences des
salariés, les responsabilités comme les activités sont
rationalisées et standardisées par le bureau des méthodes.
L'autonomie des salariés se réalise à la marge.
Koïchi SHIMIZU, 1999, le toyotisme, Repères,
souligne ainsi les ambiguïtés de la polyvalence,
c'est-à-dire « faire les opérations
élémentaires d'une ligne de production ou d'un segment d'une
ligne de montage » des salariés de Toyota. La polyactivité
toyotienne ne se traduit ni par un accroissement des qualifications du fait
d'une flexibilisation des postes plus que d'un enrichissement, ni par un
surplus d'autonomie, du fait de l'omniprésence de l'encadrement en cas
de pannes. La ligne hiérarchique n'est pas en conséquence
franchement réduite.
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