Partie 2 :
Le taylorisme est-il mort ?
La normalisation industrielle est-elle une renaissance
taylorienne ?
CHAP III /
Crise et limites du taylorisme.
I/ La crise du Taylorisme depuis le début
des années 70
1. La crise du travail
Taylorisé.
A la fin des années 60, les Organisations
Scientifiques se « révoltent ». L'absentéisme et le
turnover, formes individuelles de protestation, augmentent dans les
entreprises. Chez Renault par exemple, l'absentéisme passe de 4% en 61
à 8.5% en 74. L'intensification du travail (augmentation des cadences)
rend en effet de plus en plus pénible la tâche de l'OS. De plus,
les hausses de salaires ne compensent plus aux yeux des OS, la monotonie,
l'absence de promotion... etc.
2. Des
tentatives de réformes du Taylorisme.
Afin de limiter les coûts de la
crise du travail (absentéisme, turnover) et d'intégrer dans le
monde du travail une jeunesse caractérisée par une
désaffection envers le travail manuel, des tentatives de réformes
se font jour : rotation des postes, élargissement des tâches,
enrichissement des tâches, création des groupes semi-autonomes.
Ces derniers ont un certain succès : l'autodiscipline permet une
diminution de l'absentéisme.
Initiées par la crise du travail de la fin des
années 60, ces réformes du taylorisme se heurtent dans les
années 70 à un changement de contexte socio-économique
remettant en cause le Taylorisme.
3. Un nouveau contexte
socio-économique.
Tout d'abord, les transformations de la consommation de
masse : à partir des années 70, la demande devient une demande de
variété. La phrase de Ford devient obsolète : « les
clients pourront avoir une voiture de la couleur qu'ils veulent, pourvu qu'ils
la veuillent noire. » La production de produits différenciés
remet en cause la standardisation totale sur laquelle le
Taylorisme et le Fordisme avaient construit
leur supériorité. La production de petites séries de
grande qualité au moyen de machines programmables nécessite des
travailleurs qualifiés et responsables. La ligne hiérarchique
doit donc être réduite.
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