I.1.2.2.2 La maladie de h odgkin :
C'est une maladie qui se rapproche des lymphomes, mais qui en
diffère par de nombreux aspects, cliniques pronostiques et
thérapeutiques
La maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin est un type de
lymphome caractérisé par la présence de
grosses cellules atypiques, (Haluska et al., 1987; Hecht
et al., 2000) les cellules de Reed-Sternberg.
C'est un cancer en très forte et rapide augmentation,
notamment chez les femmes (croissance de + 6 % par an). En France, c'est le
troisième cancer le plus fréquent chez les femmes, ce qui laisse
supposer des causes environnementales (Deininger et al., 2000; Maru
2001)
1.1.1.3 Toxicologie :
On connait plusieurs facteurs environnementaux de risques
L'exposition aux solvants . Selon une étude américaine de 2008
ayant porté sur 1 318 femmes salariées du Connecticut (dont 601
atteintes d'un lymphome de 1996 à 2000), l'exposition des femmes aux
solvants chlorés provoque une hausse de 40 % du risque de Lymphome non
Hodgkinien (LNH) et de plus de 100 % dans le cas du
tétrachlorométhane. Être exposé à tout
solvant organique augmente le risque de développer un LNH selon cette
étude.
L'exposition aux pesticides, chez les agriculteurs en
particulier : Une étude de 2009, portant sur la population masculine
française, a montré que l'incidence des lymphomes était
deux à trois fois plus élevée parmi les agriculteurs.
L'exposition aux antidépresseurs tricycliques : Une
étude, étudiant 2768 cas et 22177 témoins, montre une
augmentation de 1,2 fois le risque en cas d'utilisation prolongée.
1.1.3 Predispositions genetiques ou caractere mutagene des
pesticides :
En cherchant des biomarqueurs prédictifs de lymphomes chez
des personnes exposées aux pesticides, à partir de la base de
donnée Agrican de l'INSERM, des chercheurs marseillais ont trouvé
dans le sang de participants à l'étude Agrican des cellules
anormales qui semblent être les précurseurs des cellules tumorales
constituant les lymphomes folliculaires.
Selon Bertrand Nadel, ces biomarqueurs témoignent d'un
lien moléculaire entre l'exposition des
agriculteurs aux pesticides, une anomalie
génétique" et "la prolifération de ces cellules, qui sont
des précurseurs de cancer", et "cet effet est fonction de la dose et du
temps d'exposition.
Cette anomalie génétique ferait qu'un fragment du
chromosome 14 s'en détacherait pour aller
activer un oncogène situé sur le chromosome 18.
L'expression de cet oncogène n'étant plus inhibée, des
cellules qui auraient dû mourir vont proliférer (Rowley
1999).
Les personnes plus exposées aux pesticides étant
plus nombreuses que la moyenne à présenter dans leurs lymphocytes
sanguins cette anomalie génétique, il semble que les pesticides
puissent être responsables de cassures et mutation
délétères de l'ADN.
D'autres effets sont associés à cette anomalie,
dont une instabilité générale du génome : deux
gènes sont exprimés en même temps alors que normalement ils
ne le sont pas, ce qui permet aux cellules anormales de résister aux
mécanismes de mort cellulaire programmée ajoute Bertrand Nadel
(respectivement Bai et al., 1998; Hernandez et al., 1999) .
Environ 50% de la population française porte la
translocation, soit environ 30 millions de
Français, mais moins d'une personne sur 17 000
déclare ce type de cancer). Chez les agriculteurs ou les individus
exposés aux pesticides, le sang présente « 100 à 1000
fois plus de cellules "transloquées" » que la moyenne.
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