INTRODUCTION
Le secteur agricole est au coeur de l'économie des Pays
les Moins Avancés (PMA). Il représente une large part du Produit
Intérieur Brut (PIB) (de 30 à 60 % dans les deux tiers d'entre
eux environ), emploie une proportion significative de la population active (40
à 90% dans la plupart des cas), est une importante source de devises (25
à 95% dans les trois quarts des PMA), produit la majeure partie des
denrées alimentaires de base et est la seule source de subsistance et de
revenus pour plus de la moitié de la population de ces pays (FAQ,
2001)1. De ce point de vue, l'agriculture parait un facteur
déterminant dans l'atteinte des Qbjectifs du Millénaire pour le
Développement (QMD), en particulier l'objectif N°1 qui vise
à réduire de moitié d'ici 2015 la proportion de la
population vivant dans l'extrême pauvreté et souffrant de faim
chronique.
Au Bénin, le secteur agricole est d'une importance
capitale pour le renforcement de l'économie car il contribue pour 32% en
moyenne au PIB, 75 à 90% aux recettes d'exportation, 15% aux recettes de
l'Etat et fournit environ 70% des emplois (MAEP, 2011)2. Il est donc
considéré comme celui dont les nombreuses potentialités
doivent être judicieusement exploitées pour soutenir la croissance
économique nationale et contribuer ainsi à lutter efficacement
contre la pauvreté et la faim qui persistent dans le pays (MAEP,
2012)3.
En effet, durant les dix dernières années,
près de 33% des ménages ont été incapables de
satisfaire leurs besoins minima alimentaires. La couverture des besoins
journaliers en énergie dénombre de personnes de ces
ménages ne dépassait guère 1300 kilocalories au lieu de
2400 kilocalories nécessaires à un adulte moyen de 65 kg pour une
vie active. La sous-alimentation et la malnutrition qui en découlent
sont révélatrices de l'insécurité alimentaire et
nutritionnelle qui frappe le pays. Une analyse de l'évolution de
l'incidence de la malnutrition permet de constater que la situation ne s'est
améliorée que de 4% au cours de la dernière
décennie4. A cette allure, le Bénin est loin
d'atteindre l'objectif des QMD relatif à la réduction de
moitié la proportion de la population qui souffre de la faim.
1 FAO. (2001) : « Le rôle de l'agriculture
dans le développement des pays les moins avancés et leur
intégration à l'économie mondiale »
2 MAEP, (2011) : « Plan Stratégique de
Relance du Secteur Agricole »
3 MAEP, (2012) : « Rapport de performance du
secteur agricole », gestion 2011
4 MDEF et MAEP (2006), op cit.
Pour faire face efficacement au phénomène de la
faim, le gouvernement béninois grâce aux accords avec les
Partenaires Techniques Financiers (PTF) a bénéficié dans
le cadre de la promotion des filières agricoles de plusieurs projets et
programmes. Parmi ces derniers, le Programme de Conservation et de Gestion des
Ressources Naturelles (ProCGRN) a retenu notre attention. Ce programme qui a
couvert la période allant de janvier 2004 à Février 2011
s'est fixé plusieurs priorités dont l'une des plus importantes
est `' Politique et filières agricoles» à travers sa
composante 2.Il couvre l'ensemble des communes des départements de
l'Atacora et de la Donga.
Dans la commune de Bassila, l'appui de la coopération
allemande dans le secteur de l'agriculture remonte à plusieurs
années avec une intensification de son intervention à partir de
2004 par la mise en oeuvre du ProCGRN. Cet appui a pris en compte deux
principaux volets : la gestion des ressources naturelles et la promotion des
filières agricoles. Dans le cas précis de la présente
étude, c'est le volet promotion des filières agricoles notamment
le renforcement des capacités des acteurs des filières riz,
karité et anacarde qui constitue notre centre d'intérêt.
Quelles sont les activités effectuées par le
programme dans ce cadre au profit des acteurs intervenant dans les
filières riz, Karité et anacarde dans la commune de Bassila ?
Quels effets ont ces activités sur la promotion de ces filières
et sur la maîtrise d'ouvrage communal en matière d'agriculture?
Quels changements ces activités ont apportés dans la situation
socio-économique de ces acteurs impliqués?
Autant d'interrogations qui justifient le bien-fondé de
ce thème intitulé « Contribution du ProCGRN au
renforcement des capacités des acteurs des filières riz,
karité et anacarde dans la commune de Bassila ».
Il sera traité en trois (3) grands chapitres. D'abord
dans un premier chapitre, nous ferons la présentation du cadre
institutionnel et de la problématique. Ensuite dans le deuxième,
nous traiterons du cadre théorique de l'étude, des approches
méthodologiques, de la définition des concepts, et de la revue de
littérature. Enfin, dans un troisième chapitre nous aborderons la
présentation des résultats et leur analyse, la
vérification des hypothèses et les
propositions/recommandations.
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